30 décembre 2010

Les ongles longs

Ça part de rien. Parce qu'à la base, c'est coupé; c'est coupé à la base. Ça prend quelques jours, quand même, mais on dirait que ça se fait du jour au lendemain : c'est trop long. Les ongles longs. Plein de blanc instantané.

Au lieu de les recouper, tu les enfonces dans tes pouces. Juste un peu, une petite pression que tu répètes aux quelques secondes, de micro-incisions dans ta peau, un petit choc électrique. Ça serait facile d'arrêter et de seulement les couper, mais voilà, tu es trop occupée à les enfoncer dans ton épiderme, à jouer en dessous, ou dessus, les reculons, la peau du dedans qui s'effiloche entre tes dents, les ongles longs qui sèment le chaos. Tu les laisses faire.

Un instant pour te tanner et les couper. C'est pas tant. Mais tu le fais pas.

Tu le fais pas.


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29 décembre 2010

Vite vite en passant

Entendu au Turf (je sais, honnie sois-je que ce ne soit pas la Barberie)


Val - Tu dois être un amateur des Canadiens.

Bière - Pourquoi?

Val - Ta barbe est tricolore.

Bière - ... c'est pas vrai, mais j'te permets de le dire quand même.

***

Bière - J'nous vois un peu comme la gang dans C.A.

Val - C'est quoi, moi j'suis la brunette sexy qui aime ''tricoter'' pis toi t'es l'équivalent masculin de la blonde banlieusarde avec son ptit couple plate?

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Bidou - Non mais je sais pas si la taille fait vraiment une différence...

Val - Bin... Disons qu'y'a quand même moyen de moyenner quand t'es moyen.


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26 décembre 2010

Le Godhue Show

Des niaiseries dignes de mention, y s'en dit aussi dans les meilleures familles. Bin voici ce qui se dit dans les pires ;)

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Vé - On n'a pas besoin de se faire donner la bénédiction, on est les Godhue, God-you... Oh, y manque juste le bless entre les deux!


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Mononk Singe - J'louche.
Je - Non, t'es juste louche.

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Couz - Ok, c'est simple grand-maman, tu prends le dernier mot que j'ai dit pis tu commences une phrase avec ce même mot-là. C'tu bon?
Gr-mom - Oui.
Couz - Ok. Je trouve que l'hiver est une belle saison.
Gr-mom - Ok, saison, saison... Je fais du ski pendant cette saison.
Tous - Non!!

Quelques minutes plus tard...

Step-mom - Sauver, sauver... Sauvez la planète.
Couz - Planète, eum... Planète Terre : quel bel endroit pour vivre.
Gr-mom - Vivre, vivre... Attends, j'vas trouver... vivre... Moi je voudrais vivre longtemps.
Tous - Non!!

Pas mal plus tard...

Step-mom - Il... Il a acheté du poulet quand même.
Couz - Même, même... Même grand-maman a enfin compris le jeu!
Gr-mom - Le jeu, le jeu... Moi j'aime ça quand on joue à des jeux.

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Gr-mom - You came alone?
Je - Oui, bin, c'est terminé...
Gr-mom - Oh single, already? Didn't last long...


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23 décembre 2010

Leçon de vie

Il fait BEAU pis l'hiver est BLANC pis c'est l'FUN.

Trop joyeuse, je marche dans le lit mou mou et j'ai comme une envie de jaser. Dans un long long escalier, je vois une dame assez âgée merci qui descend lentement, marche par marche, en tassant la neige avec ses pieds (au lieu d'y aller avec une pelle).

Je - J'adore votre technique!

Dame - Ah tsé, en vieillissant, on se rend compte qu'on perd beaucoup de temps à vouloir faire les choses comme tout le monde... Joyeuses Fêtes!

Wow... merci, Madame!


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22 décembre 2010

Boom-boom, pow-pow, tchike-tchike, wow-wow!

Avant, s'habiller pour la Naelle, ça voulait dire mettre une robe souvent un peu trop flash avec des grosses fleurs dessus pis des boucles à n'en plus finir. Jouer au barman en coulant des verres de jus de pêche dans le minibar de chez grand-maman.

Après, c'est devenu un casse-tête à savoir quel est mon t-shirt préféré pour avoir l'air d'une ado cool qui se fout pas mal de se mettre en robe pour voir ses grands-parents. Refuser tout sauf peut-être le verre de vin proposé pendant le souper du réveillon.

À un moment donné, c'était même le festival du confort, genre jeans is the new dress. Regarder le bye-bye de RBO.

Pis pouf, un matin, tu stalkes les photos des partys de bureau de tes amis facebook pis tu réalises que la robe un peu trop flash avec des boucles est revenue dans le décor. Jouer avec le barman en calant des verres de schnaps aux pêches.


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20 décembre 2010

Poudrerie

Sur cette rue-là, je traverse vis-à-vis le bloc bleu. J'ai pas tellement de raison, ça n'a rien de plus optimal que de traverser au coin de la rue, ou devant n'importe quelle autre bâtisse, mais c'est là que je traverse. Le banc de neige le sait, il garde ma trace, mon spot de passage juste à moi.

Toi, ça t'énervait que je traverse toujours aux mêmes endroits quand on prenait des marches, tu pognais les nerfs. Tu restais de l'autre côté de la rue pis tu boudais. Asti de con.

La neige jaune sur le côté des trottoirs me détaille les allées et venues des principaux habitants du quartier des chats. On voit les pas, aussi, les traces distinctes : chat, chix, enfant, chat, chat, raton?, chat, homme, chix, chat. Un botch encore fumant. Des fois, y'a comme des mottons rose-beige-orange qui s'imposent sur mon chemin, glacés, pas homogènes, louches, alors je les contourne. Too much information. La neige, c'est trop immaculé, ça trahit tout. Comme si un bar crade et toujours bondé faisait poser de la moquette blanche mur à mur. Juste non. Donnez-nous une chance!

C'est glissant. Les voitures ont de la misère à arrêter aux lumières, alors je ne traverse pas même si j'ai mon bonhomme. J'attends que plus rien ne bouge. J'enlève mes écouteurs, j'écoute le bruit du dérapage. Droite, gauche, droite; je remets mes écouteurs et j'avance de deux pas en reculant de un en sacrant.

Ça fait un an demain que t'es mort pis je suis encore frue. Va chier.


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19 décembre 2010

Entendu à la Barberie

Simon-mon-ami-de-traduction - Ouin, Val, c't'une girouette... Est bin sensible au vent, pis à Québec, y vente en criss!

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Le-gars-random-à-la-sortie, à sa chix blottie - Hein! J'sens tes seins au travers de ton manteau!

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Chuck, à très jeun - Bin oui, premier but, deuxième but, troisième but...

Val, encore plus à jeun - Ah ouin, une base c'est un but en français?

Chuck - Ouais.

Val - Pis comment ça s'appelle, le marbre?

Chuck - Le marbre, Val. Le marbre.

Val, un peu gênée quand même - Criss de sport de gland...

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Dans les toilettes des gars : spécial Le monde est petit.

Chuck - Dans l'fond, t'es-tu Sherbrookois d'origine?

Simon-mon-ami-de-traduction - Oué, un tit-gars de Rock Forest.

Chuck - Aaa, fak au fond t'es né à Rock Forest!

Simon-mon-ami-de-traduction - Ouin... Bin, non, on peut PAS naître à Rock Forest!

Chuck - Ouin on est tous les deux nés à Sherbrooke au fond.

Simon-mon-ami-de-traduction - Mais t'étais à Rock Forest?

Chuck - Oui, proche du parc central, Boisjoly...

Simon-mon-ami-de-traduction - C'tu dans Mi-Vallon, ça?

Dude random dans les toilettes de Québec² en train de pisser - Bin non, c'est sur la rue Kennedy!


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18 décembre 2010

À l'infini(tif)

Sortir en pyjama.
Rentrer.
Mettre un manteau et une tuque.
Ressortir.
Marcher des heures.
Briser ses tympans.
Espionner les gens.
Croiser un ami.
Engourdir son foie.
Juste une fois.
Brûler ses cellules.
Marcher un peu plus.
Multiplier les amis.
Rire.
Parler aux gens sans le faire.
Être avec eux sans les écouter.
S'en sortir.
Regarder sa montre.
En prendre une autre.
Oublier le temps.
Être dans une place inconnue.
Ne pas se poser de questions.
Espionner les gens.
Disparaître.
Oublier de dormir.
Prendre une douche.
Recommencer.

S'étourdir.


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17 décembre 2010

Le code Caliméro

Un genre de signal de fumée qui servirait à dire qu'on a besoin de se cacher sous sa coquille.

Pas d'alarmes, pas de surprises : silence silencieux.


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12 décembre 2010

La fois où j'ai failli mourir

C'était en l'an 2000, janvier 2000.

On était tous un peu déçus qu'il n'y ait pas eu de bug, finalement. Mais aucun lien avec mon histoire.

Non parce que l'histoire, c'est que à Magog, à 16 ans, si t'as pas de permis pis de char, bin tu marches. Les villages ont pas l'habitude d'avoir la bus de ville (sinon, faudrait l'appeler la bus de village, pis ça sonne drôle fak non).

Alors je m'enlignais pour marcher un solide 45 minutes pour revenir de chez une de mes amies, en plein jour, gros soleil, les bancs de neige hauts comme ma tête (je sais, c'est pas SI haut que ça, ma tête), l'air froid froid froid mais genre le fun, mon discman qui saute presque pas parce que j'ai mis des nouvelles batteries pis que j'me permets de mettre l'antichoc à on. La chouette vie.

Bin c'est là que j'ai failli mourir.

Je respirais tout à fait normalement quand soudain, je me suis étouffée avec ma bave. Je sais que c'est vraiment cave, s'étouffer avec sa bave en marchant dans la rue, mais je vous jure que c'est pas agréable! J'arrivais juste pu à reprendre mon souffle, je toussais, mais l'air ne pouvait que sortir de mon corps, plus rien n'entrait. Debout au milieu de la rue, je commençais à voir le paysage s'embrouiller, s'assombrir, ma face rouge, mes yeux embués. J'entendais encore les enfants qui jouaient pas si loin, mais comme flou. Je me disais que j'allais m'effondrer comme ça et qu'un d'entre eux me trouverait, morte raide, et que ça le traumatiserait à vie. J'avais un peu honte de ma mort, ça faisait bin trop faits divers, j'aurais préféré quelque chose de plus glorieux me semble. Je me disais que j'avais étudié mes maths pour rien, pis que j'aurais dû frencher Jo au party. Je me disais plein de trucs, avec mes genoux qui lâchent.

Et pis... Pouf! L'air est entré. De même, comme un imbécile qui arrive 5 minutes en retard.

Hep.

J'ai eu 96 % à l'examen de maths pis j'ai jamais frenché Jo.


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11 décembre 2010

Le temps (des Fêtes)

Y'est quelle heure là? Presque 8 heures. Ça commence à être plein pas mal dans le salon, y fait chaud pis ça pue l'eau de cologne cheap.

Tu regardes ton verre d'un air méfiant. C'est rose orangé. Une petite gorgée... Yark, ça goûte la marde, comme à chaque année. Tu fais un petit sourire appréciatif à ta tante Louise, qui n'a vraisemblablement pas compris que de mélanger trop de sortes différentes de jus ne crée pas, comme elle le souhaiterait, un nectar exotique, mais plutôt une mixture digne d'un défi alimentaire dans une initiation universitaire.

Tu te retournes un peu, tu sors ta flasque et rajoutes du rhum. Tant qu'à goûter mauvais, aussi bien que ça saoule, au moins. Comme ça, tu vas peut-être réussir à oublier.

Y'est quelle heure là? À peine 8 heures. Vous avez même pas encore mangé.

Tu hais Noël.

- Kin! Bin si c'est pas le beau Hugo! T'es pas venu avec Mélissa?

- Chut Pierre! Y sont pu ensemble là... C'est pas grave hein, tu le sais que nous autres on t'aime, la famille! La mère des filles est pas morte!

Tu ne réponds pas. Tes joues tirent doucement sur le coin de tes lèvres, et ça doit avoir l'air d'un sourire convaincant parce qu'ils te laissent tranquille.

Étant donné que les flos monopolisent la télévision du sous-sol, tu fais ton deuil de te plugger sur le Nintendo tout le réveillon et tu te trouves plutôt une chaise relativement confortable dans la cuisine vide pour y laisser choir ton mal. Y'est quelle heure là? Encore 8 heures. Tu soupires.

- Ouin, j'te comprends.

Tu sursautes et te retournes : tu n'avais pas remarqué que ta cousine avait adopté la même tactique que toi. Elle est belle, ta cousine. Un peu plus jeune que toi, juste assez, brunette, les pommettes saillantes, les yeux rieurs, la bouche moqueuse. Elle est belle, pour une cousine. Tu la regardes en te demandant pourquoi elle sort systématiquement avec des imbéciles.

Elle change de chaise pour se rapprocher.

- Max m'a laissée la semaine passée.

Tu t'y attendais. Tu ne réponds rien. Tu prends une autre gorgée. Elle fait pareil en grimaçant. Tu échange ton verre avec elle : elle en a plus besoin que toi. Ses sourcils semblent d'ailleurs apprécier ton ingrédient secret. Tu regardes ta montre : il est à peine dépassé 8 heures.

- Tsé Hugo, personnellement, j'l'ai toujours trouvée conne, Mélissa. Sans vouloir t'insulter là.

Tu le sais. Tu le sais tellement. L'an dernier, Mélissa avait mal à la tête. Elle avait passé la soirée à éviter tout le monde, t'entraînant avec elle ''par solidarité'', refusant tout alcool pour ne pas décupler la douleur. Elle t'avait chié dessus parce que tu n'avais pas mis la chemise qu'elle avait choisie, mais avait quand même trouvé le tour de porter un toast à votre amour devant toute ta famille, chose qui t'avait profondément gêné. Le chum d'époque de ta cousine, un joueur de hockey pas mal porté sur la boisson, ne s'était pas gêné pour la reluquer, chaud mort, et lui faire des avances. Le pire : tu avais surpris dans le regard de ta blonde une petite flamme, une fierté, l'effet de la flatterie du sportif. Tu t'étais senti vraiment minable. À la fin de la soirée, tu l'aurais tuée. Mais tu l'aimais. Tu l'aimes encore anyway.

- Mais tsé pourquoi tu sors toujours avec des épaisses?

- Pis toi, pourquoi tu sors toujours avec des gros caves?

Le fin visage de ta cousine se fige alors dans une stupeur magnifique, la bouche un peu ouverte, la langue qui veut sortir, les yeux qui calculent quelle réaction elle doit avoir. Ça vous prenait ça, juste ça pour que monte le rire que tu attendais depuis des semaines, pour que vous pouffiez tous les deux, cogniez vos verres, que tu y rajoutes plus de rhum. Un vrai rire. Les nerfs qui se relâchent, les muscles qui se décrispent.

L'horloge qui recommence à avancer.


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10 décembre 2010

Ce que je ne vous dis pas

Avertissement : ce post peut contenir des traces de découragement de fin de session et de manque de sommeil. Veuillez ne pas tout prendre au pied de la lettre. Maman : je vais bien et je t'aime.

Je ne vous dis pas que ce blog est en grande partie chimère. Je ne vous dis pas que je passe de longues soirées à fixer l'écran en attendant qu'il se connecte, lui, celui qui est loin. Je ne vous dis pas que j'existe en très grande partie dans votre regard. Je ne vous dis pas que, souvent, je trouve mon blog insignifiant. Je ne vous dis pas qu'il m'arrive de regretter d'avoir procrastiné parce que j'obtiens une note de merde à un examen. Ni que je regrette vraiment souvent d'avoir lâché le cégep le 10 septembre 2001 et que je me demande ce qu'aurait été ma vie si j'avais fait les choses ''normalement''. Je ne vous dis pas non plus que de faire de l'aide aux devoirs et de trouver ça gratifiant me remet dans la face le fait que je ne fais rien d'utile pour la société les 166 autres heures de la semaine. Je ne vous dis pas que j'ai peur de me sentir comme ça toute ma vie. Je ne vous dis pas que vos rires et vos commentaires sont des baumes sur mes plaies. Je ne vous dis pas plus que j'ai la trouille de ne jamais voir l'acné qui m'envahit le visage depuis 15 ans disparaître, et que ma trouille est sûrement la cause de cette acné. Je vous dis que ''acné'', ça serait plus beau écrit ''acnée''. Je ne vous dis pas que, souvent, quand je passe mon texte sous Antidote, je réalise que j'avais plein de fautes vraiment connes. Après cet aveu, je ne vous dis pas que je souhaite devenir réviseure. Je ne vous dis pas que je fantasme parfois de passer ma vie à fumer pis à jouer au Nintendo gelée, moi qui ne fume pas. Je ne vous dis pas que derrière mon sourire confiant et sympathique se cachent un trilliard d'angoisses, ou que derrière mon humour noir se cache un cœur à vif qui se laisse émouvoir de tout. Je ne vous dis pas que je vous stalke sur Facebook en trouvant votre vie divertissante ou en vous trouvant beaux.


Mais je peux vous dire une chose : j'écris pour être lue. Parce que j'ai besoin d'amour. C'est le genre de pathétisme que je suis prête à assumer.


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9 décembre 2010

Dédramatiser

Turbulent n'est plus. Bin, il ''est'', mais il ne vient plus à l'aide aux devoirs. Une dizaine de crises et deux avertissements sérieux plus tard, il a perdu ''son droit'' de s'y présenter.

Je pourrais crier de joie et me dire qu'on va enfin pouvoir se concentrer sur les choses à faire et que je vais pouvoir aider les autres. Mouin. Mais je me sens un peu mal pour Turbulent et son étiquette si précoce de ''enfant à problème''.

* *** Passons. *** *

Avez-vous déjà chanté Petit papa Noël en chœur avec des enfants? Je veux dire, en tant qu'adulte?

La dernière aide aux devoirs avant les fêtes a été complètement buzzante. Un buzz d'amour!

Téteuse (devenu Colleuse) - Aaaaaaaaaaaaaa! Moi je t'aime, j'aime ça l'aide aux devoirs!

Je, voix de Dora - T'es fine ma belle, moi aussi je t'aime, je vous aime tous les deux. En plus aujourd'hui c'est spécial, c'est la dernière aide aux devoirs avant Noël! On va se revoir juste après!

Colleuse - Non!! Elle me serre plus fort. C'est pas juste, c'est trop long!

Curieux - Hein, tout ce temps-là? C'est pas juste!

Ils sont vraiment déçus là! Même Curieux, ce qui m'étonne. Vraiment. Et moi, je jubille. Buzz d'amouuuuuurrr!

Je, voix de Dora - Bin oui, et là on doit s'y mettre si on veut avoir le temps de tout faire. Alors tu prends ton Mélissa et ses amis, page 101.

Curieux (Menteur à ses heures) - On n'a pas besoin de faire la lecture que Mme Julie a dit!

Colleuse - C'est même pas vrai!

Menteur - Oui!

Colleuse - Hein non, moi j'veux la faire la lecture, c'est même pas vrai!

Je, dédramatisatrice experte - Moi j'pense que Curieux est un petit coquin aujourd'hui...

Les visages crispés s'envolent et ils ricanent les deux.

Je, si fière de sa tactique - Je pense même que vous êtes DEUX petits coquins aujourd'hui!

Ils ricanent encore en se tortillant.

Colleuse - On est des petits coquins de lutins du Père Noël!


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3 décembre 2010

ZZzzzzzZZZZZZzzzzZZZZZZzzzzZZ

Un drôle de grondement trouble ma musique.

J'en lève une oreillette : c'est pas l'autobus. Je regarde autour de moi : un étudiant qui tapotte du pied, une vieille dame dans la lune, une femme dans un gros manteau de poil... Mais personne qui gronde.

Bizarre.

Je remet mon oreillette. Au bout d'un moment, ça gronde encore... J'enlève l'oreillette. Ça gronde plus fort que quand je la met. Je regarde encore autour de moi, et là je le vois.

Un bout d'choux avec du maquillage de fête dans le visage, bien caché dans le poil du gros manteau de sa maman, profondément endormi et qui ronfle comme un ogre!

Je ricane. La maman sourit. Je regarde l'étudiant en face de moi, qui rigole aussi. La vieille dame nous jette un coup d'oeil d'un air nostalgique.

Pis toi mon beau, tu dors bin dur!


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2 décembre 2010

Tommy

Tommy est super bon pour lire.

Tommy - Un jour avant Noël. Clémentine décore le sapin avec son papa.

Presque toujours parfait quand il lit.

Tommy - Elle a hâte que les ca-b-beaux

Mme Catherine - Oh! Est-ce que c'est un b ou un d?

Tommy, en pleurs spontanés - Oui mais je l'sais pas! Je l'sais jamais de toute façon, chu pas capable de rien, j'suis bon dans rien!

Tommy se roule en boule dans le coin de la classe. Il force très fort avec ses yeux pour avoir des larmes, il pense à des choses tristes comme si son chien mourrait, ou s'il perdait un jouet qu'il adore. Il n'aime pas que les autres amis le regardent drôlement, mais il sait que madame Catherine va le prendre en pitié et s'occuper de lui. Juste de lui, pas des autres, lui tout seul.

Mme Catherine - Tommy, tu reviens à ton bureau s'il te plaît, on continue la leçon.

Tommy, qui réussit à maintenir ses pleurs - Non, j'veux pas, chu trop fatigué!

Mme Catherine - Tommy c'est pas un choix : tu viens t'asseoir, c'est tout.

Tommy - Mais chu fatiguéééé-ééé-ééé!

Une amie de la classe - Pourquoi Tommy est toujours fatigué? Moi chu jamais fatiguée à l'école.

Un ami de la classe - On peut-tu s'asseoir par terre pour finir la lecture? Sivousplaît!!

4-5 amis - Oh oui sivouplaît!!!

Un autre ami - Moi non plus chu jamais fatigué, y fait toujours assemblant, Tommy.

Mme Catherine - Non, là chacun reste à sa place. Si Tommy veut pas continuer la lecture, on va continuer sans lui.

La lecture se poursuit. Tommy est fâché que ça continue sans lui, alors il frappe dans le calorifère, mais Mme Catherine ne le regarde pas. Il essaie de pousser un sanglot plus fort, mais ça ne marche pas non plus, y'a juste William qui se retourne pour lui dire d'arrêter de déranger.

Tommy joue un peu avec ses vers de terre en caoutchouc, ceux qu'il garde toujours dans sa poche. Il se tasse lentement, par terre. Il rampe jusqu'à son bureau. Personne ne le voit faire, il est super bon pour ramper sans se faire voir. Il s'assoit à son bureau. C'est l'heure de pratiquer les mathématiques. Il est super bon en mathématiques, bin meilleur que les autres dans la classe. Il est sûr qu'il connaît la réponse alors il lève sa main.

Tommy - Quatre!!

Mme Catherine - Non, c'est pas quatre. Mais qu'est-ce que ça pourrait bien être alors? Est-ce qu'y'a un ami qui le sait?

Tommy, en pleurs - C'est pas juste! Moi j'l'ai jamais bon, chu fâché là, tsé chu fatigué!

Et il retourne dans son coin sale, entre le bureau des feuilles brouillons et le gros calorifère. Mais il fait exprès pour accrocher le coffre à crayon de William en passant devant lui.


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1 décembre 2010

Ma fête est finie pis c'est décembre

Ma fête est finie pis c'est décembre. Just so you know.

Le réveil-matin de ma coloc sonne vraiment fort : je pense qu'elle tente de surpasser son écoeurite aiguë de sa session et de s'obliger à se lever malgré tout. Je compatis du fond de ma chambre. Je me sens un peu pareil, mais en version beaucoup-trop-insouciante.

J'aime ma vie. Mais des fois je lis ça pis j'ai vraiment envie de repartir. Encore en Espagne. Je pense à Pepe Rey l'inspecteur et aux notes historiques-touristiques de la fin des mini-romans du cours d'espagnol 4.

J'ai clairement un nerf stroboscope sur ma paupière gauche. Certains diront ''tu manques de sommeil'', mais je sais que ça n'est pas la cause de la stroboscopie de paupière. Non. C'est mon corps qui me dit ''STU CRISSSS??? PARS!''.


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29 novembre 2010

Bribes dans le hall

- J'ai trop rien compris! J'essayais juste de tout écrire pis ça allait trop vite.
- Moé too, ça me prendrait une secrétaire...

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- Bin au fond t'apporte ta viande, pis un accompagnement.
- J'te gage que tout le monde va apporter du pain pis du fromage.
- Bin j'avais pensé à une salade de pâtes.

***

- Pis on pourrait demander aussi une salle de vidéoconférence juste pour l'asso tant qu'y'a être!
- Hahahaha!
- Ça nous prend juste le quorum pour que ça passe.

***

- Au petit trot s'en va le cheval avec ses grelots. Y pogne une bosse y s'pète les deux gosses s'ul bord du traîneau.

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- Genre... trop laide là! Était foul saoule pis a le collait, ça gossait trop, fak chu allée y dire.

***

- Oui bin presque. [...] Non, vers 5 heures sûrement, pas avant. [...] J't'entends mal, on dirait que ça coupe..? [...] Ah aké, aké c'est bon. [...] Moi aussi mon amour.

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- Y'est et quarante-cinq.
- Fuck, pas pour vrai?

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- Hahahahaha!
- Des fois j'voudrais juste dormir là...
- Moi too.
- Ça prendrait tellement une semaine nationale du sommeil au début du mois de décembre.
- Hahahahaha!

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Toubedou! My name|Toubedou! I don't know you, but I|Toubedou! You better watch out|Toubedou! Prends-le pas, prends-le pas mal. Je suis creux dans la spirale.

Abus de butane, vapeurs de kérosène, pyromane jusqu'au fond des veines... Coup d'éclat, le dernier appel sur le toit de la chapelle. J'ouvrirai les gaz et traverserai les flammes, dans l'extase, l'odeur du drame.


Lumière bleue de février sur tes larmes de cire; figée devant le brasier, nu-pieds dans le givre, tu prieras pour que toutes mes veines se rallument encore. Tu pourras dire que je t'aime, que je t'aime à mort. À mort.


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23 novembre 2010

Tu seras pas née de la dernière neige

Y'a des indices qui ne mentent pas.

D'abord, c'est la grosse neige qui tombe, vite remplacée par de la pluie glacée, et la gibelotte de slush au sol qui salit tout. T'as troqué son manteau de semi-printemps pour celui d'hiver, et ça te rappelle à quel point c'est agréable de ne pas avoir froid. Tu te mets à trop penser, les idées qui novembrent dans ta tête, mais la tuque s'occupe de tout contenir pour que tu restes en un seul morceau. Le Père Noël arrive au centre d'achats. Au loin, une silhouette maladroite perd pied. Ta vie est une suite de post-it qui s'accumulent sur ton bureau à côté de tes cahiers. Tu n'entends pas les cris d'enfants qui célèbrent la neige collante, même si leur suit d'hiver se noie jusqu'aux os. Tu écoutes ton iPod trop fort en te foutant de tes tympans ou de tout ce qui n'est pas ton émotion du moment.

Y'a des indices qui ne mentent pas. C'est ton anniversaire qui approche, et il est toujours précédé d'un étrange cortège.


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22 novembre 2010

Staff

On recule en novembre 2000. Je travaille au St-Hubert (à Magog Beach, ouiiii) comme aide-barman. C'est sûrement I'm like a bird qui joue dans le resto-bar. Ou peut-être la maudite toune de Crazy Town que j'étais pu capable de sentir (elle me lève encore le cœur aujourd'hui, d'ailleurs).

Je quitte mon poste pour aller aux toilettes, ce qui me permet d'arriver vis-à-vis la salle de repos juste à temps pour entendre...

Serveuse random dont j'ai oublié le nom - Ça va être le party de staff dans deux semaines.

Nicolas le boss boy pas très cool - C'est qui ça, Staff?


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17 novembre 2010

Non

J'écoute ça.

Il pleut dégueux, il vente atroce; il novembre des chats et des chiens.

De mon manteau ou de mon parapluie, je pense que c'est ma rage qui me protège le plus de la mouille. La mouille qui frise mes cheveux plats et fait couler mon mascara. La chair de poule sur le seul bout de poignet qui dépasse. La frustration de 30 lbs dans mon sac trop lourd. Ma montre qui rit de ma gueule.

Les sacres abondants.

Pis le chauffeur d'autobus, arrêté à la lumière rouge 2 mètres plus loin que mon arrêt, qui refuse de m'ouvrir la porte. Il fait sa maudite face de ''hep, non, peut pas, lumière, pas arrêt'' comme si la police des transport en commun était cachée derrière lui, prête à le tuer en cas de désobéissance au règlement. Vert. Il repart en passant dans la flaque pour être certain de vraiment me faire chier.


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16 novembre 2010

Redécouvrir une chanson aimée il y a longtemps

Lapsus de frappe

Imaginez un ami. Une super personne, vraiment, un ange. Un très bon ami à vous. Le plus gros de vos amis. Un ami qui vous parle sur msn un soir de semaine, un soir en particulier où son poids lui semblent particulièrement lourd (ouais). Tsé, un ami qui se trouve moche pis qui vous confie qu'il est écoeurré de ne pas pogner parce qu'il est obèse. Un ami que vous adorez et à qui vous tentez de remonter le moral.

Vαl dit :
Non mais t'es vraiment un gras cool :)


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15 novembre 2010

Entendu à la Cuisine

Ça fait 10 minutes que le terminal est complètement gelé. J'ai même pas encore pu faire mon NIP, ça fait juste répéter ''En traitement...'' avec une face de bébelle qui traite rien pantoute.

Après avoir pesé 329 fois sur ''annuler'', le serveur a l'air d'hésiter entre détruire la machine à coups de machette ou simplement la débrancher. Il la débranche. Je me sens un peu mal, alors je décide de le payer cash (pas question que la machine rebug à cause de moi). Mais pas Simon-mon-ami-de-traduction, qui lui tend bravement sa carte de guichet.

Keschlick. Tout baigne.

Val - Eu, pourquoi toi, ça marche??

Simon-mon-ami-de-traduction - Parce que moi, y'a de l'argent sur ma carte.


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11 novembre 2010

Jean Coutu

Je me mouche avant d'entrer parce que je trouve toujours ça un peu trash de parader avec un vieux kleenex humide dans un endroit qui vend du remède. Ça fait pas propre.

Alors j'entre : détour dans les cosmétiques, au cas où, fak j'ramasse un produit gentil pour cheveux fâchés, pis après j'vais au bout de la rangée dans la section sérieuse, la section des choses qui coûtent cher pis qui apportent pas tant de plaisir (non, je ne parle pas d'un suppositoire).

J'me pogne du Ny-Quil No Name pis des Advil rhume & sinus No Name, ah pis des advil No Name normal (tant qu'à être rendue à la pharmacie), un lipsil (bin quoi) pis des pastilles. Entre la section sérieuse et la caisse, c'est la section junk, fak go pour un sac de chips pis des bonbons. Pis de la gomme, menthée, pour le mal de gorge tsé.

C'est pas compliqué, ça me coûte toujours au moins 60 $ quand j'vais là.

J'arrive devant la caissière en reniflant à en rendre un coké jaloux, ce qui dégage assez mes lèvres de morve pour que je puisse murmurer un faible ''pas besoin de sac'' entre deux quintes de toux et un râclement de gorge.

''Bonsoir! Vous allez bien?'' qu'elle me dit.


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10 novembre 2010

Enfance

Du crème-soda, c'est vraiment sucré pis ça prend au moins un bon deux semaine pour boire le 2 litres au complet.

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Péter vraiment fort, puer vraiment fort, mais insister pour dire que c'est pas moi.

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Avoir 9 ans. Faire un dessin ''de l'ancien temps''. Lever ma main en classe pour demander comment on fait pour dessiner un chandail rouge si tout est en noir et blanc... Et avoir, juste à temps, l'illumination ultime : les couleurs EXISTAIENT même dans l'ancien temps.

Oui, à 9 ans.

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Détruire la laveuse-sécheuse des parents en voulant faire du lavage ''pour aider maman qui dit toujours qu'elle est fatiguée''.

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La plus vieille de mon collègue m'a dit, bien nichée dans mes bras, qu'elle me trouvait grande : victoire! Qui a dit que 5 pieds, c'était petit? hein? hein??

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Téteuse l'est de plus en plus : ''J'aime vraiment ça faire de l'aide aux devoirs, moi!''

Turbulent l'est de plus en plus : ''J'm'en fous de l'aide aux devoirs, chu capable de les faire tout seul, mes devoirs, pis ma mère m'les fait faire en double quand j'viens ici.''

Curieux devient lentement plaintif : ''C'est toujours Turbulent le premierr-eeeer-errrr! C'est pas juste!!''

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J'aimerais pogner des postes sur ma télé juste pour écouter ciné-cadeau dans un mois. Surtout Astérix. Pis La guerre des tuques.

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C'est quand la dernière fois que vous avez dit le mot ''schnolle''? Ça fait combien d'années?

Ou comme le disait si bien Louis-José, c'est quand qu'on arrête de dire ''veux-tu jouer avec moi?'' quand on appelle nos amis pour faire dekoi?

Pis à partir de quel âge une belle carte bricolée pour Noël, ça commence à avoir l'air cheap?


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4 novembre 2010

La laide aux devoirs (not)

Vous les connaissez déjà. Aujourd'hui, on lit un petit livre à tour de rôle.

Turbulent - ... la m-mm-ma, la ma..., la man, ssss, ssse, eu, che. La manche. Heille, mais c'est pas la manche, c'est le manche!

Je, voix de Dora - Mais non, pour un manche à balai, oui, c'est le manche, mais pour une manche de mon chandail mettons, c'est la manche.

Téteuse - En tout cas, moi je trouve que t'as vraiment un beau chandail, pis des beaux cheveux. Pis que t'es belle pis que t'es fine avec nous!

Elle entreprend ensuite de me montrer gentiment la totalité de ses dents (moins celles qu'elle a récemment refilées à la fée des dents), le plus beau sourire du monde, trop à croquer, plus appétissante que n'importe quelle poutine.

Presque assez charmante pour me faire oublier que cinq minutes plus tôt, elle courait partout dans la classe, crampée bin raide, en imitant un éléphant, avec Turbulent à sa poursuite, les mains placées comme des cornes sur sa tête et qui essayait de produire le cri le plus aigu possible, les deux se foutant totalement de ma pseudo autorité.


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Pis oublier de mettre un titre

Des fois, j'aimerais ça te saluer à la deuxième personne comme Marc Labrèche fait. Mais ça serait copier.

Alors je bois du crème soda. Parce que, comme mes amis-facebook l'auront remarqué grâce à ma photo non subtile, j'ai fini par céder à mes envies de gamine et acheter la claire boisson sucrée.

Mmmmmm....

En fait, j'étais tellement excitée que j'ai aussi acheté des chips, des jelly beans et des mûres. Et j'ai mangé mangé mangé toute la soirée au lieu d'étudier. Tellement qu'à seulement 8 heures, j'étais complètement pleine et morte, et je suis allée me coucher avec au ventre cette dangereuse impression d'avoir ingurgité à peu près 10 fois trop de stock pour mon estomac.

Résultat : j'ai fait des rêves avec des hippies, foul psychédélique, les couleurs de l'arc-en-ciel délavé qui se fusionnent avec de la musique joyeuse et troublante à la fois, pis des drogues apaisantes qui rendent tout beau. Quand le téléphone a sonné, j'ai regardé le rastaman devant moi en lui demandant si c'était son cell, je me suis trouvée bizarre, je me suis réveillée en pensant qu'il était 4 heures du matin et que c'était sûrement grave si on m'appelait à cette heure, je me suis précipitée sur le téléphone pour dire non à une fille qui voulait parler à ma coloc absente, puis j'ai réalisé qu'il n'était que 10 h 30. Le soir.

Que faire d'autre que se servir un autre verre de crème soda pour aller glander sur facebook?


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1 novembre 2010

La vraie histoire

Je t'ai menti.

Tu as lu mon dernier post en soupirant un ''Oooonnnn! Pourquoi ça m'arrive jamais à moi, ça?''? Bin crains pas. Parce que voici la vraie de vraie histoire...

Je suis au IGA (un hot chicken pas de sauce à hot chicken, c'est comme pas pareil). À la sortie, comme d'habitude, j'agite ma main au-dessus de ma tête pour que le lecteur optique qui ordonne à la porte d'ouvrir fasse sa job (c'est nain-proof, ce truc).

Gars dans la fin-quarantaine qui me suit, look de BS pis odeur nauséabonde, visage vicieux écœurant, voix désagréable - Ouin t'es vraiment trop p'tite pour la porte, toué!

Petite moi, bête comme mes pieds - Ça a l'air. (gros cave)

Je sors finalement, j'entreprends de traverser la rue et il me dépasse sur son vélo, chambranlant de l'alcool qui coulait sûrement dans ses veines.

Même gars laid - En-té-ka, toué t'es p'tite, mais t'es assez belle pour moué pareil!

Oui, il a dit ça. Allez. Partage-le avec moi, le frisson d'horreur.

J'imagine que je dois être trop souriante : j'attire tous les laids attardés failles du système vers moi. Encore tout à l'heure, en attendant l'autobus, y'a un weirdo qui est venu me voir pour me parler d'un centre pour femmes blabla pis qu'y voulait nous aider machin et de ne pas hésiter pour l'appeler. Il tendait des cartes où des coordonnées étaient écrites au stylo... On était au moins 20 à l'arrêt, mais c'est quand même moi qui a gaspillé 5 bonnes minutes pour enfin se débarrasser de l'étrange homme. Merci à mon ipod.

Mais franchement là, des fois là...

C'est lourd.

C'est pour ça que j'écris de la fiction : y'a trop de lourd dans la vraie vie.


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29 octobre 2010

Et un autre!

Non mais ça devient vraiment un running gag dans ma vie! Je devrais me partir une collection de gars dans la trentaine. En fait, je commence à me demander si c'est pas juste les gars de mon âge qui sont moumounes pis qui osent pas s'exprimer...

Je suis au IGA (un hot chicken pas de sauce à hot chicken, c'est comme pas pareil). À la sortie, comme d'habitude, j'agite ma main au-dessus de ma tête pour que le lecteur optique qui ordonne à la porte d'ouvrir fasse sa job (c'est nain-proof, ce truc).

Gars dans la trentaine qui me suit - Héhé, t'es pas assez grande pour que la porte ouvre?

Petite moi - Ça a bin l'air que non hihi.

Gars dans la trentaine qui me suit - C'est pas grave : t'es moins grande, mais t'es plus belle que les autres.


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28 octobre 2010

Entendu à la Brûlerie Limoilou

En guise d'introduction à ce ''entendu à'', j'aimerais saluer l'initiative des proprios de la Brûlerie St-Roch de l'avoir engrossée et d'avoir implanté le fœtus limoulois à 2 minutes de marche de mon appart. Ça me rend toute connerie se prêtant bien à mon blog encore plus accessible, pis ça, c'est de la joie pure. Yay!

Und so...

Le client con - C'est quoi, ça?

La serveuse souriante malgré tout - Ça, c'est des chaussons aux pommes.

Le client con - Y'a-tu des pommes là-dedans?


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27 octobre 2010

Pis si au moins...

Je fais de l'aide aux devoirs. Des première année. Cute. J'adore ça.

Ils sont trois : appelons-les Curieux, Turbulent et Téteuse. J'apporte des crayons à chaque séance parce qu'ils doivent laisser les leurs dans la classe (j'ai pas encore compris tous les nébuleux détails des règlements de l'école).

Je, version voix de Dora - Turbulent, tu arrêtes de jouer avec le crayon tout de suite et tu le déposes sur la table, ou j't'en prêterai pu.

Téteuse - Ouin, parce qu'y faut pas que tu le brises parce que ça coûte de l'argent!

Turbulent, en me pointant - C'est pas grave, c't'une adulte, elle, fak elle a plein d'argent.

C'est qui le dude qui a dit que la vérité sortait de la bouche des enfants??


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19 octobre 2010

Entendu (...lu) sur msn

Brun

Gilles -
Le brun est la seule vraie couleur qui existe; les autres sont seulement la création des gens dits "non-daltoniens" (du monde bizarre à qui c'est mieux de pas parler).


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18 octobre 2010

Entendu à la clinique (un autre)

Une maman fait réviser son garçon en attendant pour sa fille.

Maman - C'est ça, c'est bon! ''Maouw de lonne'', bravo. Ok, le prochain?

Garçon - Ké.

Maman - ''Mek heure aouw bède.''

Garçon - ''Make'', m-a-k-e; ''heure'', h-e-r; ''o''... c'est quoi ça veut dire, l'autre mot?

Maman - Je l'sais pas mon amour, cherche dans ton dictionnaire dans les O. Pis t'as fait une faute : mek, c'est avec un s, ça prend toujours un s.

Val, pas pu s'en empêcher - En fait, ça prend un s juste parce que c'est à la troisième personne du singulier, c'est elle qui fait son lit... I make, you make, he-she-it makes...

Maman - Ah! Ah oui, c'était ça... Merci! Pis mon gars, qu'est-ce que ça veut dire, aouw?

Garçon - Posséder, avouer, marque la propriété, propre... J'comprends rien!!


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17 octobre 2010

Entendu à la clinique

Lui pis Elle sont à la clinique pour Elle. Ils chialent depuis une heure parce qu'une petite fille pleure dans la salle d'attente pis que ça les gosse (la petite fille en question fait de la fièvre, pauvre cocotte). Comme la moitié des femmes dans la salle, Elle lit un magazine à potins, mais en passant ses commentaires à voix haute pour que tout le monde la regarde (''ark, c'est bin cave ça, criss!'', ''on s'en câliss de Britney!'', ''C'est qui ça, Tori Spelling?'').

D'emblée, je regarde Elle et Lui et je les trouve vraiment imbéciles.

Ils en rajoutent subtilement :

Lui - Ouin, mon chum de gars regarde une nouvelle affaire de série québécoise à la tévé, c'est sur V.

Elle - Ah ouin? Ça doit être bon si c'est sur V!


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15 octobre 2010

Céline

Est-ce que ça vous est déjà arrivé de très bien entendre la musique qu'écoute votre voisin dans l'autobus parce que le son de son iPod (ou bin de son walkman sony jaune sport) est trop fort?

Personnellement, ça met ma switch ''jugement'' à on. La dernière fois que ça m'est arrivé, disons que j'avais bien rigolé en regardant un mastodonte au look métal écouter une toune des Cranberries. Et le fait d'autant remarquer la chose me rend peut-être un peu parano.

D'abord, sachez que j'ai fait des tests de son chez moi lorsque j'ai eu mes nouveaux écouteurs afin de déterminer le volume maximal auquel je pouvais écouter ma musique sans que la personne à côté de moi l'entende. Je connais donc la limite. Parfois, je pousse la limite un peu plus loin par amour profond pour une chanson, je l'avoue, mais comme ladite limite est assez élevée (et par respect pour mes tympans), je reste normalement en-dessous.

Maintenant, parlons de ce matin.

Ce matin, c'était nuageux et il ventait à tout rompre, un vrai automne méchant qui vide les arbres de leurs dernières feuilles de façon assez efficace merci et qui met au défi tout bon fixatif de tenir mon chignon en place (fail, d'ailleurs). Mon random de iPod, qui a souvent un bon sens de l'humour, m'a cette fois sorti une chanson totalement de circonstance, une chanson qui déplace autant de passions que le vent d'octobre : It's All Coming Back To Me Now de Céline Dion.

But you were history with the slamming of the door! (tonnerre)

Soyons clairs :
1- Oui, j'ai du Céline Dion sur mon iPod.
2- Oui, j'aime quelques chansons de Céline Dion.
3- Je me fous pas mal de ''take a kayak''.

Mais quand même, j'avoue ici que je suis soucieuse de mon image et que je n'ose pas affirmer haut et fort dans une 800 bondée que j'écoute Céline avec passion et dévotion à 8 heures du matin. Parce que si j'ai pu me permettre de juger un gars qui écoutait du Cranberries, imaginez comment tout le monde pourrait se permettre de me juger moi avec mon Céline...

J'attends donc l'autobus dans le vent, le son bien fort. Lorsque j'y entre, je m'assure que le son soit à une force raisonnable et je jette de fréquents coups d'œil à mes voisins pour être certaine de ne déceler aucun sourire ironique sur le bord d'une lèvre. Rien.

Génial.

Une seule écoute, et ensuite je change de chanson.

Ok, une deuxième écoute, et ensuite je change de chanson.

(...)

Bin je l'ai écoutée tout le long. Toute la demi-heure fût Célinisée dans mes oreilles. Et même ma marche dans les couloirs sous-terrains de l'université, oui oui.

But when you touch me like this! (boudoudoum!)
And you hold me like that! (tiketi!)

J'y peux rien, c'est trop bon, cette chanson-là! C'est tellement glorieux là, le piano, le waaamm de la guit électrique qui apparaît par magie au bon moment, le chœur, les percussions pis les castagnettes, même le clip avec le fantôme pis un manoir pis des miroirs douteux qui défilent des souvenirs mal découpés sur les contours : c'est tout simplement la glorification de la gloire, c'te toune-là!! foo-oo-oo-reeeeever

J'AIME CÉLINE DION!

J'ai fini. Vous pouvez me juger. Et si en prime vous me croiser dans l'autobus, vous pourrez esquisser un petit sourire ironique. Je comprendrai que vous savez.


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7 octobre 2010

Après les journées 2, le beau temps

J'aime vraiment quand la vie s'organise pour détruire tout mon cynisme.

Souriez, tout le monde!

6 octobre 2010

Une journée 2

L'autre jour, je lisais un article de l'Actualité dans une salle d'attente de l'hôpital. Ça traitait (traitement : toubidou-tsscchhh!!) de nouveaux médicaments découverts et il y avait une phrase qui ressemblait très exactement à ceci : ''Quand Novartis a annoncé les résultats des essais cliniques lors d'un congrès scientifique, des chercheurs pleuraient tellement c'était incroyable.'' Et plus loin : ''Ces trois scientifiques américains ont été récompensés pour avoir mis au point le premier traitement intelligent du cancer. Rien de moins.''

Bin j'avais la larme à l'œil. Je trouvais ça vraiment beau.

J'ai jamais été une grosse braillarde jusqu'à récemment (j'arrondis mon récemment aux 5 dernières années). On dirait que c'est venu tard, chez moi, cette envie fée-fille de fondre en larmes. J'étais beaucoup trop cool pour ça au secondaire pis au primaire, tsss...

Ce qui m'amène à vous parler de. Oui, de.

Du fait que c'était une bonne chose que j'm'y mette, au braillage, parce que ça passe bien, une fille qui pleure, non?

Avouez.

C'est comme normal, c'est dans la suite logique des choses de la vie. Devant la frustration, la déception, la tristesse, la joie, la honte, le mépris, l'indignation, le découragement, le spm : une fille, bin ça braille. Pis devant les mêmes maudites situations/émotions, un gars, ça crisse un coup de poing sur la table en disant ''câliss''.

Bête de même.

J'alterne donc entre deux états en conflit perpétuel.

D'un côté, j'ai mes journées 1 (la plupart) où je suis toute fière. J'suis fière d'être féminine, d'aimer mon Châtelaine reçu chaque mois dans ma boîte à malle (oui oui, à malle), de magasiner des nouvelles bottes cutes, de ne rien connaître en finances, d'écrire un blog girlie, de regarder la Galère, d'aimer Marie Laberge et les comédies romantiques prévisibles, de chanter du Céline à tue-tête, de vouloir des enfants pis un homme fort à mes côtés pour me soutenir, d'être à fleur de peau. Je suis toute fière.

De l'autre côté, y'a toutes ces journées 2 où je me lève avec la rage au ventre, l'indignation dans le trémolo, la honte. J'ai honte d'avoir le réflexe de demander à un gars pour poser une tablette, de ne pas faire moi-même mes impôts, d'être l'esclave de mon cache-cernes (qui, en fait, cache mon acné, que j'ai honte d'avoir encore à mon âge), de m'arranger les cheveux pendant une demi-heure, de ne pas pouvoir écrire autre chose que mes sentiments ou mes histoirettes cu-cutes qui sentent le parfum Dans un jardin à 10 km à la ronde, d'attendre papa pour réparer la plomberie sous l'évier, de voir que mon programme d'études aux perspectives d'emploi intéressantes mais sous payées est rempli de filles à 90 %, de réaliser que j'me sentirai jamais vraiment accomplie tant que j'aurai pas fait de bébés, d'encourager certains stéréotypes, d'emprunter des chemins plutôt traditionnels dans la vie alors que toutes ces femmes avant moi se sont battues pour que toutes les portes soient ouvertes. J'ai vraiment honte.

Être une fille, c'est pouvoir tout faire, mais choisir encore et toujours de ne rien faire de différent.

Être une fille, c'est ne sortir de cette zone de confort qu'une fois de temps en temps, une journée 2 parmi mille journées 1. Crisser un coup de poing sur la table. Dire ''câliss''.


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3 octobre 2010

West Edmonton Mall, manne

Je ne sais pas si vous êtes de ma génération.

Je ne sais pas non plus combien de temps il est légal de conserver le même cahier de lecture dans une matière enseignée au secondaire.

Toujours est-il que si vous êtes un cépage des années 80, probablement que vous avez comme moi découvert le West Edmonton Mall dans un cours d'anglais au secondaire.


Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaa le West Edmonton Mall...

Foul de boutiques, foul de jeux, un sous-marin, un zoo, une méga piscine, un hotel, des chambres thématiques : le rêve, quoi. Avec mes amies de filles, on s'était dit que plus tard, on ferait un road trip jusqu'au West Edmonton Mall pour enfin voir en vrai ce que c'est pis qu'on dormirait dans la chambre thématique africaine.

Bon.

Ok, on s'entend qu'on l'a pas fait. Si je peux me permettre de répondre à un blog lu récemment, je dirais que la vie, c'est un peu comme le West Edmonton Mall. Quand on s'en fait parler, plus jeune, on est vraiment impressionné, on se dit que ça doit être quelque chose de drôlement excitant pis on a hâte de grandir pour pouvoir l'expérimenter.

Puis, on grandit. On se rend compte que les chambres thématiques ont en fait une décoration assez cheap-quétaine merci, et que les boutiques restent en majorité les mêmes que dans tout bon centre commercial qui se respecte. On réalise que des glissades d'eau, y'en à Bromont, pis que la Ronde a des manèges pas mal plus excitants que ceux du West Edmonton Mall (et même la Ronde, on s'en lasse).

C'est un peu comme ma sœur qui est entrée dans une maison identique à celle de notre enfance et qui m'a dit : ''Me semble que la cuisine me paraissait vraiment plus grosse quand j'étais petite : en vrai, c'est minuscule!''

On est juste vieux, on connaît plein de trucs, on a un esprit critique. Notre vision des choses n'est plus la même. On pourrait être tenté de chigner qu'on s'est fait vendre du rêve, comme mon livre d'anglais qui faisait de la propagande capitaliste (j'me trouve vraiment drôle, lol lol lol) en nous vantant les mérites d'un simple centre d'achats (je sais, c'est un anglicisme, j'm'en fous). On pourrait faire ça.

Mais le truc, c'est que le West Edmonton Mall, il existe encore. Ce n'est pas un mirage. Il est comme dans mon livre, sûrement même upgradé. Il n'est pas responsable de mon intellect qui s'enorgueillit d'un esprit critique.

Au fond, si j'ai envie de trouver ça hot, encore aujourd'hui, le West Edmonton Mall, bin il n'en tient qu'à moi de le faire. Mon point de vue a changé en 10 ans; il peut encore le faire si j'le provoque un peu.

Y'a personne qui va arriver devant moi par magie pour me dire qu'au fond, le West Edmonton Mall est encore plusss plusss hot que tout ce que j'avais pu imaginer à 14 ans.

Y'a personne qui va vous arrêter dans la rue pour essayer de vous convaincre que la vie est superbe (ah zut, peut-être que oui au fond, peut-être un illuminé d'une secte quelconque, mais écoutez-le pas, y veut votre argent) : c'est à vous de vous en convaincre. C'est votre job. C'est entre vos mains.

Yo gang, ça existe pas, la magie.


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2 octobre 2010

Pu capable

Vous trouvez pas qu'on se fait infantiliser? En fait, vous trouvez pas qu'on infantilise tout le monde?

Quand quelque chose de grave se passe, quand quelque chose d'important se produit et que ça concerne quelqu'un qu'on aime, on veut pas que la personne le sache. Bin non tsé, faudrait pas le dire à grand-maman, tu sais bien qu'elle est fragile... Oh non, mieux vaut pas le dire à ton oncle là, y va s'inquiéter pour rien. Heille, parle surtout pas de ça à ton chum, y va capoter bin raide... Faut protéger tout le monde, faut pas parler des mauvaises affaires, la vie va juste toujours bien, allô, faut pas que le petit William apprenne que le Père-Noël du magasin est en fait un B.S. qui se fait engager un mois et demi par année parce qu'il a une barbe blanche pis un gros ventre!

Ça vous est pas venu à l'idée que des fois, c'est normal de capoter, de freaker, de s'inquiéter? Que ça fait partie de la vie?

Ça me tape vraiment sur les nerfs quand les gens prennent comme ça des décisions à la place de leurs proches. Qui sont-ils pour savoir ce qui est mieux? Et où est le libre arbitre de la personne, dans tout ça?

Si je prends un exemple complètement et totalement fictif d'un gars X qui serait suicidaire, mettons, et qui cache le tout à sa mère Y pour ne pas la faire capoter : on s'entend-tu que Y va capoter en tabarnak quand on va retrouver X pendu dans le boisé derrière chez lui? Et que ça va donner aux nouvelles le genre de reportage débile où tout le monde dit ''on l'a pas vu venir... X nous avait jamais parlé de rien, il avait l'air bien''. Bin non, vous l'avez pas vu venir, c'est sûr, parce que X, y voulait tellement vous protéger pour ne pas que vous vous inquiétiez! Ç'aurait été bien trop dramatique si vous vous étiez fait du mauvais sang et que ce sentiment avait été pour vous un moteur pour essayer de l'aider et que, ô malheur, votre aide aurait amélioré la situation! Et que ça ferait en sorte que X serait encore vivant aujourd'hui! Oula, surtout pas, non, pitié...

Y'a rien qui arrive pour rien. Y'a des sentiments qu'on déteste ressentir, mais qui nous poussent à l'action, et qui en ce sens sont bons pour nous.

Si j'apprends que j'ai de sérieux problèmes de santé, cette information va me faire peur, mais elle va aussi me pousser à me prendre en main, à essayer de changer mes habitudes de vie, etc. Mais si on décide de ne rien me révéler pour ne pas que je m'inquiète, mais qu'on me dit ''tu sais, faudrait changer tes habitudes...'', j'vais me dire que c'est bien beau mais que j'm'en fous.

Si ça vient pas nous chercher, on se sent pas vraiment concerné.

La peur. L'inquiétude. Freaker, capoter, badtripper, se faire du mauvais sang : C'EST SAIN! (Des fois, j'veux dire, dans les vrais cas graves là.)

Fak si vous avez quelque chose à dire à quelqu'un, dîtes-le, merde. Dîtes-le! Ça va peut-être changer sa vie... ou la vôtre. Ou une autre.


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1 octobre 2010

Le jeu du chat et de la souris, un photoroman palpitant [tome 2]

Last week in Le jeu du chat et de la souris, un photoroman palpitant...

Issues ont été bloquées, bottes ont été enfilées, armes ont été préparées : il ne nous restait plus qu'à contacter notre meilleur expert pour commencer les fouilles.

Le voici qui commence le travail.


Notre meilleur expert semble flairer une piste qui pourrait nous mener droit au coupable.


Ça y est l'odeur du sang et du mal ne ment pas : il y a un intrus dans ce trou, bordel! Tellement que l'intrus s'affole, provoque un bruit immense (tic-tic-tic-pôk), surprend notre meilleur expert, qui revole 10 pieds de haut en poussant un miaulement viril et qui se sauve, ce qui fait hurler comme une fée-fille votre dévouée narratrice.

(...)

Notre meilleur expert est une sale mauviette.


Heureusement pour lui, j'ai un appareil de haute qualité qui pourra me prendre un cliché précis de la scène du crime, où il semble déjà y avoir un dispositif de sécurité...

Ne vous méprenez pas : je ne me suis quand même pas approchée, tsss, j'ai vraiment trop peur à ma vie (hihi), alors vive le zoom de ma caméra!


Telle est la question.


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30 septembre 2010

Le jeu du chat et de la souris, un photoroman palpitant

Ce matin, j'avais une belle note sur la table :

Val,

Je pense qu'on a une souris sous l'évier de la cuisine... :(

Je l'ai pas vue (j'ai regardé), mais je crois l'avoir entendue et l'équation Automne + Chat-planqué-devant-l'armoire-qui-semble-entendre-aussi est assez prometteuse...

Attention... Bonne journée!
Marie

Ok, là, c'est le moment où j'ai peur.

(...)

Fin du moment où j'ai peur. (Parce que tsss, j'suis pas une mauviette)

J'ai un plan.

D'abord, il importe de bloquer toutes les issues à souris, surtout celles qui nous sont chères.


Il faut le faire même si certains semblent trouver notre plan louche.


Bien sûr, il est important de ne pas oublier d'enfiler une tenue vestimentaire appropriée.


Ensuite, quand on se sent prêt, il faut s'équiper des bons outils, des armes de destruction massive. N'ayez pas peur d'être créatif.


Tchi-ke-tchi-ke-tchi! On ouvre la porte du royaume imaginaire... Non sans avoir le coeur qui débat un peu, quand même. Qui sait ce qui se trouve dans de tels lieux!


Une histoire à suivre...


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29 septembre 2010

Alcool à fiction

J'sais pas vous là, mais moi j'suis encore dans un de ces moments de totale improductivité, l'attention qui s'égare un peu partout tout plein les revues les séries les films les zinternètes, l'opposé du Ritalin, la révolte.

Presque.

Ça fait que... Allons-y pour un shooter de randomité.

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De la formation des familles de mots

Une fraiseuse, c'est la machine qui sert à faire des carottes.

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Trop de similitudes dans l'autobus

J'écoute Le parapluie de Bélanger, mon voisin boit le café dans une tasse Chez Daniel, l'autre voisine échappe son parapluie couleur café.

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Sprichst du Deutsch?

Toilettes du De Koninck. Deux blondes devant moi dans la file (oui, jeunes hommes, aller au toilettes publiques pour une fille veut nécessairement dire faire la file) conversent en allemand. Ça parle fort. Ça rigole. J'comprends que dalle. Soudainement, elles fixent une fille plus loin dans la pièce. Petit silence. Puis, elles se mettent à parler plus bas, toujours en allemand... De l'allemand à voix basse. Wow.

Comme si on pouvait savoir quelles bitcheries elles disent!

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Par coeur

La prof propose un test de par cœur, mais elle ose pas le dire comme ça. Alors elle est floue. Alors les gens s'obstinent.

J'aimerais que la prof décide sans nous consulter : assume ton poste, la grande.

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Entendu à la presque collation

Virg - Dans mon cours d'anglais, on faisait une activité orale avec une fille, fallait se faire un scénario.

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Lu à Matane

Poissonnerie du Phare Ouest

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Entendu à la Barberie

Val - J'aime son chandail à la fille en bleu.
Simon-mon-ami-de-traduction - Ah.

À peine deux minutes plus tard...

Val - Je suis amouuuuureuuuuxx... De la dame en bleu! (...) Voyons, pourquoi j'ai c'te toune-là dans la tête?
Simon-mon-ami-de-traduction - D'après toi?

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Entendu au Ashton

Val - J'me demande combien d'heures dans la vie ont été passées à comparer les différentes poutines...

Dit-elle en s'ennuyant du Charlie.

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Vu dans l'autobus

Deux hommes fin-trentaine entrent dans la bus. Dans leurs mains, deux énormes boîtes de Pampers. Dans leur face, le sourire fendu jusqu'aux oreilles.

Dans la mienne aussi.


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27 septembre 2010

Tais-moi

On sous-estime l'importance du silence, l'apesanteur du vide sonore, la jouissance de ne rien entendre si ce n'est sa propre respiration, la caresse du vent, la constance des vagues. L'esprit qui divague.

Le bonheur d'écrire.

Ce silence, c'est la vraie solitude, même à deux, le décrochage (enfin), la meilleure compagnie qui soit, le froid qui nous rend vivant, le temps de reprendre son souffle, l'intermède, le remède. Mon amour pour toi.

Le point final.


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25 septembre 2010

Plus rien

Je ne l'aurais jamais entendue si j'avais pris l'autobus d'avant. Mais il est passé devant moi, baveux, avant que j'réussisse à me rendre à l'arrêt. J'ai pris le suivant. Et je suis quand même arrivée tôt à l'école.

Alors je l'ai entendue. En arrivant à la fac, dans les toilettes des filles, vomir dans la cabine d'à côté.

Un vendredi matin, une toilette de gars, j'aurais pensé ''lendemain de veille...'' en riant. Pas là. Pas un mercredi matin. Pas une fille. Pas là. Elle a recommencé deux ou trois fois. Tout est sorti. Et à son grand dam, nos portes de cabines se sont ouvertes en même temps. Dix pas pour nous rendre aux lavabos : un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf.

Dix.

Nos regards se sont croisés dans le miroir. Des yeux vides comme son estomac.

J'ai lavé mes mains; elle a lavé ses phalanges.


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23 septembre 2010

Entendu à la Barberie

1999

T'as 15 ans, t'écoutes du Reset à tue-tête, évachée sur ton lit entre un cartable de géo ouvert à la page qu'y faut étudier pis un Filles d'Aujourd'hui spécial tests ouvert à la page du test ''es-tu une bonne amie?'', tu joues du drum avec tes stylos Pilot rose et vert en frappant sur un roman de Marie Laberge et ton verre de thé glacé trop saturé, le téléphone à l'oreille pour parler à Mel du gars que vous surnommez justement Stylo, quatre ou cinq lumière allumées dans ta chambre, des vêtements qui traînent un peu partout, le fer à friser encore chaud près d'un paquet de bandelettes pour enlever les points noirs de sur le nez, l'affiche en noir et blanc du chanteur de Bush X collée sur ta porte de garde-robe avec de la gommette bleue qui passe au travers du papier glacé cheap, ta petite sœur qui cogne doucement à la porte pour savoir si elle peut aller dans ta chambre avec toi, le ''NON'' bien scindant que tu lui gueules en retour, ingrate que tu es.

Et finalement, ton père qui retontit pour t'engueuler sans avoir mis son dentier (donc aucune autorité).

Là là, tu fais quinze affaires en même temps, la radio joue, la télé est ouverte dans le salon, t'es au téléphone, t'as des devoirs à faire pis tes pantoufles sont placées toutes croches à terre. Choisis!


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22 septembre 2010

Papier-cul

Il y a des limites à assumer qu'on est seulement la maîtresse de quelqu'un. Corinne profite donc de l'appel quotidien de la blonde de Jo pour aller aux toilettes. La tentation malsaine d'écouter leur insipide conversation et une forte pression dans les intestins justifient amplement ce retrait stratégique.

Assise sur la bol, le regard fixé sur le rideau de douche corail (couleur qu'elle a toujours détestée et qui est ici magnifiquement assortie à un rack de brosses à dents aux motifs aquatiques, à sa brosse à dent orange, sèche d'un été d'absence), elle entend des bribes d'une vraie vie de couple, celle qu'elle n'aura peut-être jamais. Oui, bin c'est plate pour ta mère, mais au fond, c'est peut-être mieux comme ça. (...) Bah, pas grand-chose là, j'préparais mon cours. Mon cul, ouais...

Ça n'est pas qu'elle éprouve quelque malaise de sa situation : elle passe le plus clair de son temps avec Jo, le sexe est beaucoup trop bon, même si c'est dans le lit de l'autre, et tout le monde sait qu'ils sont ensemble, tout le monde s'en fout bien. Il ne l'aime plus vraiment, sa blonde, au fond. Elle est si loin... Il va sûrement la laisser à son retour à l'automne. Chhhh mon amour, on se voit dans même pas 3 semaines, ça va passer vite! Corinne ne la connaît pas, elle ne l'a jamais vue, sauf sur cette photo affichée bien en vue au-dessus du divan. Leur mariage. Onze mois plus tôt. Un soupçon de presque souvenir. Alors pourquoi se sentirait-elle mal de profiter des parcelles de bonheur qu'elle peut avoir? Hein?

Tel est le fil de sa pensée alors qu'elle éjecte la merde la plus grosse et la plus molle qu'elle ait jamais produite avant, preuves odorantes à l'appui. Moi? Bin non là, j'suis tout seul à la maison, ça doit être le chat que t'entend. Et là, le travail enfin terminé, Corinne s'étire pour prendre du papier-cul mais... Caliss.

Merde.

De la vraie grosse merde.

Non mais pleure pas, mon amour... Moi aussi j't'aime voyons, moi aussi j'm'ennuie, qu'est-ce que tu penses que j'ai à faire ici tout seul tout l'été? J'sais pas, baiser la secrétaire de ton département, peut-être? Corinne regarde autour de la toilette : rien. Elle lève les yeux : papier-cul en vue... sur le haut complètement de l'armoire à serviettes, ses serviettes à elle, à l'autre, endroit facilement atteignable si on mesure plus de 6 pieds ou si on grimpe sur le rebord du bain. Mais pas quand on est une pauvre maîtresse les fesses pleines de caca.

Crotte.

Elle va être obligée d'attendre que Jo raccroche. Ok, encore 5 minutes, mais après faut vraiment que j'te laisse, j'ai une réunion au département. Bouse de vache!

Bin elle a attendu. Dix grosse minutes. Après 50 mamours et quelques mensonges pieux ou peureux, elle a finalement pu crier à Jo qu'elle avait besoin de papier-cul. Pourquoi tu l'as pas dit avant? Elle ne voulait pas que sa blonde entende, elle ne voulait pas le perdre. Elle ne va rien forcer. Il va la laisser bientôt, de toute façon.

Bin elle a attendu. Dix grosses années.


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21 septembre 2010

Conjuguer avoirs et êtres : épilogue

Vous vous rappelez peut-être ceci.

Hé bien, je dois admettre que mes vœux ont été exaucés. Merci, Desjardins!



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15 septembre 2010

Entendus dans un 5@7 de job

Je pars en Gaspésie en fin de semaine, alors j'pourrai probablement pas écrire (pis on s'entend qu'un break d'ordi, c'est comme VRAIMENT une bonne idée dans mon cas).

Je vous laisse donc sur plein de conneries, eu, plein de belles citations intelligentes.

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C'est pour une réservation

Val, se mettant la pancarte ''réservé'' en équilibre sur la tête - J'me réserve pour le bon.

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Question de fraîcheur

Val - J'vais prendre une pizza 4 fromages avec un extra tomates.
Serveuse incertaine - Donc une pizza fromage avec extra tomates... Fraîches, les tomates?

Non tsé, mettez-moi les plus vieilles pourries que vous trouverez...

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Audrey tient à partager un fait vécu plein de parler saglac.

Son ancienne amie pas très fine - À cause que ta mère a pondu une marde comme toi?
Audrey et sa répartie légendaire - À cause que ta mère a imité la mienne?

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5@7 de (blow)job

Guy qui a pas l'âge d'un Guy - Y'a un drink qui s'appelle le blowjob, d'ailleurs...
Marielle, beaucoup trop heureuse - OUAIS!! Ça j'en ai déjà fait! Si vous connaissez pas ça, vous manquez quelque chose : y'a de la crème fouettée pis moi j'aime ça... Mon premier, c'était au Québec Inn avec mon amie, mais après, on savait c'était quoi fak au lieu de licher pis toute on a pris nos pailles.
Guy - Ah, fak tu pognes pas parce que tu fais pas les blowjobs comme il le faut...

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Couches lavables

Val - Non mais si mettons c'est un numéro deux là...
Guy - Tu t'en fous, tu le mets dans la laveuse de même! C'est faite pour ça.
Val - Bin là, c'tu comme pour l'évier, ça prend-tu un broyeur dans ta laveuse?

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Exaspération

Audrey à Guy - Coudon, t'envahis la bulle de tout le monde toi quand tu fais des simagrées? T'as le doigt dans mon nez!

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Question de salive

Guy, alias Yoda - Si tu fais du tartre, c'est que t'as une salive plus basique ou alcaline, fak faudrait que tu te matches avec quelqu'un qui a une salive plus acide, genre qui fait des caries. Comme ça, ça équilibre ton ph.
Marielle - Moi j'fais du tartre...
Val - Hein, moi j'ai foul caries, on pourrait frencher!


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14 septembre 2010

Les qualités de Jésus

Jésus est :
- Amour
- Généreux
- Magnanime
- Bon
- Clément
- Magicien
- Fashionably late (3 jours, tsé)


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12 septembre 2010

Hésitation

Toutes celles (oui, je m'exprime bel et bien au féminin) qui croyaient que ce message traiterait de Twilight peuvent fermer la fenêtre dès maintenant. Parce que non. Juste... non.

J'hésite.

J'hésite parce que recommence la valse entre l'école, la bibliothèque et les cafés. Surtout les cafés. Et que là, assise au troisième étage, vue sur la rue mouvementée, ouïe sur la salle bombée et feutrée, goût sur un velouté et toucher sur les feuilles de ce recueil volumineux que je dois gober, je me sens bien. Très bien. En fait, je pourrais être n'importe où, mais j'ai l'impression de vraiment être ici, de faire partie de quelque chose, d'habiter la ville, de goûter à son essence.

Je suis un morceau du casse-tête.

Alors voilà : est-ce qu'avoir le sentiment d'habiter une ville réellement passe par la fréquentation régulière de ses cafés ou si les dits cafés, si semblables d'un lieu à l'autre, ne sont pas plutôt un repère interurbain, un toutou qu'on traîne avec soi un peu partout? Tsé, un moment et un lieu où l'on se dit ''je suis loin, mais c'est comme à la maison''.

J'hésite.


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11 septembre 2010

Triste anniversaire

Aujourd'hui, c'est une date importante.

Parce qu'aujourd'hui, ça fait 9 ans. Ouaip.

Ça fait 9 ans que j'ai lâché le Cégep. Ok, 9 ans et 1 jour, si vous préférez.

V'là 9 ans, j'allais porter mon CV au Dollarama.

...

Quand même.


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10 septembre 2010

Le jour et la nuit

C'est à l'heure où le fonctionnambule fé dôdô que je ressors (bong) dans la rue. Je marche longtemps seule, puis à contre-courant de ceux qui sont bien habillés : les noctambules irriguent la ville et n'ont que faire de mon petit manteau de pluie qui trottine vers chez lui. Je rigole un peu d'avoir battu mon ami à son jeu, car je l'ai encore battu à son jeu. Et c'était meilleur que du sexe!

Il fait noir et je n'ai plus rien à cacher, alors je garde ce même air qui murmure un nouveau sourire, comme cette chanson que j'écouterai sur repeat pendant toute la demi-heure qu'il me faut pour rentrer à la maison. Le tu est bien loin derrière : j'embrasse ma soirée au je.

En dix jours, le quartier du haut de la côte s'est déguisé; Independance Day est devenu Toussaint, et les feuilles sentent la répétition générale. J'aime mon pays, ce n'est pas un hiver, c'est l'automne. Sous une lumière ocre, mes leggings dansent la lambada contre ma robe lourde, et mon foulard me cajole le nez en faisant des bye-bye aux passants.

Je n'ai plus l'air déphasée : personne ne l'est quand on ferme la lumière et, en fait, tout le monde s'en fout. J'avance en pensant trop parce que je sais que je vais écrire ce texte, le sentiment de déjà-vu est simplement obsédant.

Mes bottes connaissent le chemin; j'arrive vite en haut des marches, c'est vraiment mon moment préféré. Toujours, le vent est au rendez-vous et envoie valser les frileux. Je m'arrête longtemps pour regarder le quartier du bas, le quartier sale qui ne dort plus. Il a des problèmes d'insomnie. La fontaine fait de la broue, complice d'un pré-pubère anonyme, et Esméralda fume une clope avec Quasimodo sur le perron de l'église en attendant son shift.

D'une voie à l'autre, les voitures et les passants ne savent plus où aller. Moi, je me trouve chanceuse d'avoir une destination. Je suis les violons jusqu'au-dessus du pont, la rue du, la rivière puissante et forte, le quartier des escaliers où tous les chats sont gris, mon bout de rue préféré avec ses maisons maintenant toutes assorties. Oui.

Je suis de retour dans mon bourg, à la recherche de mes clés. La chatonne, toujours grise elle, monte les marches en courant pour arriver avant moi. Après une collation, on va faire la sieste ensemble dans les couvertes moelleuses. Je l'ai apprivoisée.


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19th Nervous Breakdown (She's So Heavy)

Maintenant que tu avais décidé de ne pas dormir, tout te semblait un peu plus supportable : la chaleur, le tic-tac de l'horloge, son absence. Surtout son absence. La nuit comme une orange qui traîne depuis trop longtemps dans le panier à fruits.

- J'pense pas que j'peux être avec quelqu'un qui aime pas les Beatles!

Elle avait crié, elle avait claqué la porte, elle t'avait quitté. D'habitude, elle revenait. Après le refus d'aller souper chez sa mère; quand tu lui as dit que c'était enfantin de s'énerver pour un robinet déficient; la fois de la conversation sur les bébés; après être rentré tard et saoul d'une soirée avec une amie; toutes les fois où tu te disais que ça y était, elle revenait. Mais pas là.

C'est si pire que ça, les Stones?


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9 septembre 2010

J'aime ma coloc alcolo

Il y a une heure...

Marie, toute fine - Heille tsé le vin blanc qu'y'est dans le frigo, tu peux l'utiliser comme vin de cuisson, tsé. La bouteille est déjà ouverte, c'est quand même ton vin à la base...

Maintenant.

Marie, plus loin dans l'appart - Vaaaaaaal?
Val - Oui?
Marie - Tsé le vin de cuisson là...?
Val - Oui?
Marie - Bin y'en reste pu finalement!
Val - Dit-elle un peu pompette!
Marie, candide et saoule - Bin y'en reste, mais y'est toute dans mon verre!!


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8 septembre 2010

Dans ma face

Pour toutes les fois où c'est moi qui ai fait des jokes de ''née avant 1985'', il était temps que je paie...

Entendu dans un avant-cours

M-A, le gars smat du cours - ... j'travaille aussi à telle pis telle place, pis j'ai couru le marathon, pis j'ai 6 cours cette session. (ok, il a pas tout dit ça comme ça, mais je résume son cv là)
Val, se trouvant drôle - Coudon, t'es-tu Gregory Charles numéro 2?
M-A, réaliste - Na, je joue pas de piano. Pis j'fais pas les Débrouillards.
Val, vedge en 'ta - Héhé.
M-A, 15 mois plus vieux à peine mais le sait pas - Mais ça, toi, les Débrouillards... t'étais pas encore née j'pense?

OOOOOOHHHHHHH! Et vlan!!!

La bonne nouvelle? J'ai VRAIMENT l'air plus jeune que mon âge.


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J'aime l'école

La prof parle. La prof parle beaucoup. La prof fait des détours un peu. Mais bon, la prof enseigne sa matière. Tout est clair, c'est même intéressant. Elle écrit mal, mais suffit d'écouter pour suivre. Suffit d'écouter, tsé.

Une jeune poupoune pose une question pas trop impertinente. La prof répond de façon super claire, comme d'ailleurs l'explication qui précédait. Tout va bien jusque-là. La poupoune réplique un ''ok...'' de fille qui n'a pas compris du tout la réponse, en tordant son visage de façon peu harmonieuse.

Elle se tourne vers ses amies :

''C'tu moi qui est conne?''

...

Tourne ta langue 7 fois dans ta bouche, Val! Tourne-la!


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6 septembre 2010

John Cusack

Puisque ça prend un gars pour l'histoire, aussi bien que ce soit John Cusack qui se tient debout avec une boombox au bout des bras pis une toune quétaine des années 1980 qui en crie. Il est brun, il est grand, il est déterminé, il est rassurant, et pourtant il a la moue d'un gamin, ses petites lèvres pas tant charnues mais trop invitantes, on en a l'eau à la bouche rien que de les regarder parler, on aimerait que son long monologue décousu et incongru nous soit adressé, sa nervosité, sa maladresse, sa franchise, on voudrait que ce soit pour nous tout ça parce que c'est beaucoup trop attendrissant.

Je vais changer de sujet maintenant parce que je suis en tachycardie.

Tout part d'une onde, l'harmonie d'une variation constante et solide qui module la vie, c'est comme les marées qui obéissent à la lune, sauf que tout se fait dans le coeur, dans le corps, et qu'on a le contrôle sur notre propre lune. L'automaréation de sa vie.

J'ai rencontré mon John Cusack à moi quand j'avais 16 ans. J'aimerais pouvoir dire que ça a été le coup de foudre et qu'on ne se lâchait plus d'une semelle, mais la vérité c'est qu'il était simplement l'ami d'un ami, et que son plus grand attrait à mes yeux était le mystère qu'il créait autour de lui en étant silencieux. Pendant deux ans, nous nous sommes côtoyés avec une drôle de tension, mais jamais rien de vécu, sauf peut-être ce soir du réveillon 2001 où nous avions presque fait l'amour, mais non. Y'a de ces longues promenades qui sont effacées par la neige.

On s'est perdus de vue. C'était la fin du secondaire, et donc de bien des choses. Je me suis souvent demandée où il était, s'il était seul, ce qu'il faisait. J'avais de ses nouvelles un peu par le biais de l'ami commun : il fut même un temps où mon John Cusack était tout ce que j'avais en commun avec cet ami commun. Je voyais son visage quand j'entendais du Radiohead. On s'informait l'un l'autre si l'autre était célibataire quand on l'était, on savait qu'on le faisait. On a pensé à ça pendant 7 ans (bon, pas 24 heures sur 24, quand même) puis on s'est retrouvés sur Facebook.

Bien sûr, c'est un peu lame. Mais c'est ça, vivre sa vingtaine au son des années 2000.

Ça fait 407 mots que je parle de lui sans le nommer. Je ne le nommerai pas. C'est comme si j'avais peur que ça porte malheur, c'est comme pour Voldemort. Il est facebookement réapparu dans ma vie, sorti de nulle part, en couple, gnan. L'interdit aidant, nous n'avons pu que nous rappeler à quel point nous revenions parfois dans les pensées de l'autre.

Évidemment, il avait changé de ville, et quand il est revenu, j'avais changé de ville. On s'en fout. C'est comme si je savais qu'on allait se retrouver à un moment donné, va savoir à quel aéroport, mais ça va vraiment avoir l'air d'un film de filles, de l'inattendu tendu, sensuel, assumé, assouvi. On va avoir 35 ans, ou peut-être 40. On va enfin être tous les deux seuls en même temps, pour la première fois. Tsé, quelque chose de glorieux.

Sauf que. Hier.

''Hey, salut Val! J'voulais juste te dire que j'suis single comme du fromage Kraft pis que j'reviens au Québec d'ici la fin de mois! xxx''

C'était pas supposé arriver hier.


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** Papa, maman, matante, soeurrette, amis, amies, collègues : je vous rappelle tendrement que je ne fais pas que publier ma vie, ici : j'écris aussi de la fiction, des fois. Comme dans ''pas ma vraie vie, histoire inventée''.**

5 septembre 2010

La pro de la procrastination

Ce qui est bien avec les premiers jours de l'année scolaire, c'est qu'ils annoncent le retour d'un sport que j'adore : la procrastination.

On s'entend que les débuts de saison ne sont pas aussi spectaculaires que les match des séries, mais tout de même...

Nous y sommes ce dimanche matin, 9 heures tapant, en direct du Stade Godhue de Québec. Sous un ciel variable et par une température exquisément fraîche, 5000 spectateurs sont réunis pour ce premier match pré-saison 2010-2011 de procrastination, où Valérie affronte la redoutable équipe de la Morphologie.

En première période, la Morphologie s'est illustrée en plaçant 8 pages d'étude intense sur le chemin de la pauvre Valérie, qui a dû battre en retraite sous l'effet de la compacte matière. Le premier tiers s'est donc conclu sur tout un tas de matière couverte, au découragement général des amateurs de procrastination.

Par contre, Valérie a effectué une remontée spectaculaire dès la reprise du jeu en prenant ses courriels, en regardant Facebook et en zieutant une dizaine de blogs. Comme si cela n'était pas assez, elle a poursuivi son ascension en dînant, ayant même le culot de se partir un film en même temps. Bien sûr, une fois son repas avalé, le film n'était toujours pas terminé, alors c'est sur son lit qu'elle l'a regardé au complet. Cette deuxième période a pris fin sous le coup d'une douche bien méritée, ce qui nous mène déjà très loin dans la partie.

La Morphologie saura-t-elle se sortir du pétrin? Avec 60 minutes à jouer avant le souper, on en doute fort. Après tout, est-ce suffisant pour digérer assez de matière avant de passer à table?

Ne quittez pas. Après la pause, on reçoit en entrevue nul autre que le blog de Valérie, qui nous fera certainement quelques révélations croustillantes sur cette athlète en pleine possession de ses moyens!


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