30 septembre 2010

Le jeu du chat et de la souris, un photoroman palpitant

Ce matin, j'avais une belle note sur la table :

Val,

Je pense qu'on a une souris sous l'évier de la cuisine... :(

Je l'ai pas vue (j'ai regardé), mais je crois l'avoir entendue et l'équation Automne + Chat-planqué-devant-l'armoire-qui-semble-entendre-aussi est assez prometteuse...

Attention... Bonne journée!
Marie

Ok, là, c'est le moment où j'ai peur.

(...)

Fin du moment où j'ai peur. (Parce que tsss, j'suis pas une mauviette)

J'ai un plan.

D'abord, il importe de bloquer toutes les issues à souris, surtout celles qui nous sont chères.


Il faut le faire même si certains semblent trouver notre plan louche.


Bien sûr, il est important de ne pas oublier d'enfiler une tenue vestimentaire appropriée.


Ensuite, quand on se sent prêt, il faut s'équiper des bons outils, des armes de destruction massive. N'ayez pas peur d'être créatif.


Tchi-ke-tchi-ke-tchi! On ouvre la porte du royaume imaginaire... Non sans avoir le coeur qui débat un peu, quand même. Qui sait ce qui se trouve dans de tels lieux!


Une histoire à suivre...


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29 septembre 2010

Alcool à fiction

J'sais pas vous là, mais moi j'suis encore dans un de ces moments de totale improductivité, l'attention qui s'égare un peu partout tout plein les revues les séries les films les zinternètes, l'opposé du Ritalin, la révolte.

Presque.

Ça fait que... Allons-y pour un shooter de randomité.

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De la formation des familles de mots

Une fraiseuse, c'est la machine qui sert à faire des carottes.

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Trop de similitudes dans l'autobus

J'écoute Le parapluie de Bélanger, mon voisin boit le café dans une tasse Chez Daniel, l'autre voisine échappe son parapluie couleur café.

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Sprichst du Deutsch?

Toilettes du De Koninck. Deux blondes devant moi dans la file (oui, jeunes hommes, aller au toilettes publiques pour une fille veut nécessairement dire faire la file) conversent en allemand. Ça parle fort. Ça rigole. J'comprends que dalle. Soudainement, elles fixent une fille plus loin dans la pièce. Petit silence. Puis, elles se mettent à parler plus bas, toujours en allemand... De l'allemand à voix basse. Wow.

Comme si on pouvait savoir quelles bitcheries elles disent!

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Par coeur

La prof propose un test de par cœur, mais elle ose pas le dire comme ça. Alors elle est floue. Alors les gens s'obstinent.

J'aimerais que la prof décide sans nous consulter : assume ton poste, la grande.

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Entendu à la presque collation

Virg - Dans mon cours d'anglais, on faisait une activité orale avec une fille, fallait se faire un scénario.

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Lu à Matane

Poissonnerie du Phare Ouest

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Entendu à la Barberie

Val - J'aime son chandail à la fille en bleu.
Simon-mon-ami-de-traduction - Ah.

À peine deux minutes plus tard...

Val - Je suis amouuuuureuuuuxx... De la dame en bleu! (...) Voyons, pourquoi j'ai c'te toune-là dans la tête?
Simon-mon-ami-de-traduction - D'après toi?

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Entendu au Ashton

Val - J'me demande combien d'heures dans la vie ont été passées à comparer les différentes poutines...

Dit-elle en s'ennuyant du Charlie.

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Vu dans l'autobus

Deux hommes fin-trentaine entrent dans la bus. Dans leurs mains, deux énormes boîtes de Pampers. Dans leur face, le sourire fendu jusqu'aux oreilles.

Dans la mienne aussi.


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27 septembre 2010

Tais-moi

On sous-estime l'importance du silence, l'apesanteur du vide sonore, la jouissance de ne rien entendre si ce n'est sa propre respiration, la caresse du vent, la constance des vagues. L'esprit qui divague.

Le bonheur d'écrire.

Ce silence, c'est la vraie solitude, même à deux, le décrochage (enfin), la meilleure compagnie qui soit, le froid qui nous rend vivant, le temps de reprendre son souffle, l'intermède, le remède. Mon amour pour toi.

Le point final.


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25 septembre 2010

Plus rien

Je ne l'aurais jamais entendue si j'avais pris l'autobus d'avant. Mais il est passé devant moi, baveux, avant que j'réussisse à me rendre à l'arrêt. J'ai pris le suivant. Et je suis quand même arrivée tôt à l'école.

Alors je l'ai entendue. En arrivant à la fac, dans les toilettes des filles, vomir dans la cabine d'à côté.

Un vendredi matin, une toilette de gars, j'aurais pensé ''lendemain de veille...'' en riant. Pas là. Pas un mercredi matin. Pas une fille. Pas là. Elle a recommencé deux ou trois fois. Tout est sorti. Et à son grand dam, nos portes de cabines se sont ouvertes en même temps. Dix pas pour nous rendre aux lavabos : un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf.

Dix.

Nos regards se sont croisés dans le miroir. Des yeux vides comme son estomac.

J'ai lavé mes mains; elle a lavé ses phalanges.


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23 septembre 2010

Entendu à la Barberie

1999

T'as 15 ans, t'écoutes du Reset à tue-tête, évachée sur ton lit entre un cartable de géo ouvert à la page qu'y faut étudier pis un Filles d'Aujourd'hui spécial tests ouvert à la page du test ''es-tu une bonne amie?'', tu joues du drum avec tes stylos Pilot rose et vert en frappant sur un roman de Marie Laberge et ton verre de thé glacé trop saturé, le téléphone à l'oreille pour parler à Mel du gars que vous surnommez justement Stylo, quatre ou cinq lumière allumées dans ta chambre, des vêtements qui traînent un peu partout, le fer à friser encore chaud près d'un paquet de bandelettes pour enlever les points noirs de sur le nez, l'affiche en noir et blanc du chanteur de Bush X collée sur ta porte de garde-robe avec de la gommette bleue qui passe au travers du papier glacé cheap, ta petite sœur qui cogne doucement à la porte pour savoir si elle peut aller dans ta chambre avec toi, le ''NON'' bien scindant que tu lui gueules en retour, ingrate que tu es.

Et finalement, ton père qui retontit pour t'engueuler sans avoir mis son dentier (donc aucune autorité).

Là là, tu fais quinze affaires en même temps, la radio joue, la télé est ouverte dans le salon, t'es au téléphone, t'as des devoirs à faire pis tes pantoufles sont placées toutes croches à terre. Choisis!


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22 septembre 2010

Papier-cul

Il y a des limites à assumer qu'on est seulement la maîtresse de quelqu'un. Corinne profite donc de l'appel quotidien de la blonde de Jo pour aller aux toilettes. La tentation malsaine d'écouter leur insipide conversation et une forte pression dans les intestins justifient amplement ce retrait stratégique.

Assise sur la bol, le regard fixé sur le rideau de douche corail (couleur qu'elle a toujours détestée et qui est ici magnifiquement assortie à un rack de brosses à dents aux motifs aquatiques, à sa brosse à dent orange, sèche d'un été d'absence), elle entend des bribes d'une vraie vie de couple, celle qu'elle n'aura peut-être jamais. Oui, bin c'est plate pour ta mère, mais au fond, c'est peut-être mieux comme ça. (...) Bah, pas grand-chose là, j'préparais mon cours. Mon cul, ouais...

Ça n'est pas qu'elle éprouve quelque malaise de sa situation : elle passe le plus clair de son temps avec Jo, le sexe est beaucoup trop bon, même si c'est dans le lit de l'autre, et tout le monde sait qu'ils sont ensemble, tout le monde s'en fout bien. Il ne l'aime plus vraiment, sa blonde, au fond. Elle est si loin... Il va sûrement la laisser à son retour à l'automne. Chhhh mon amour, on se voit dans même pas 3 semaines, ça va passer vite! Corinne ne la connaît pas, elle ne l'a jamais vue, sauf sur cette photo affichée bien en vue au-dessus du divan. Leur mariage. Onze mois plus tôt. Un soupçon de presque souvenir. Alors pourquoi se sentirait-elle mal de profiter des parcelles de bonheur qu'elle peut avoir? Hein?

Tel est le fil de sa pensée alors qu'elle éjecte la merde la plus grosse et la plus molle qu'elle ait jamais produite avant, preuves odorantes à l'appui. Moi? Bin non là, j'suis tout seul à la maison, ça doit être le chat que t'entend. Et là, le travail enfin terminé, Corinne s'étire pour prendre du papier-cul mais... Caliss.

Merde.

De la vraie grosse merde.

Non mais pleure pas, mon amour... Moi aussi j't'aime voyons, moi aussi j'm'ennuie, qu'est-ce que tu penses que j'ai à faire ici tout seul tout l'été? J'sais pas, baiser la secrétaire de ton département, peut-être? Corinne regarde autour de la toilette : rien. Elle lève les yeux : papier-cul en vue... sur le haut complètement de l'armoire à serviettes, ses serviettes à elle, à l'autre, endroit facilement atteignable si on mesure plus de 6 pieds ou si on grimpe sur le rebord du bain. Mais pas quand on est une pauvre maîtresse les fesses pleines de caca.

Crotte.

Elle va être obligée d'attendre que Jo raccroche. Ok, encore 5 minutes, mais après faut vraiment que j'te laisse, j'ai une réunion au département. Bouse de vache!

Bin elle a attendu. Dix grosse minutes. Après 50 mamours et quelques mensonges pieux ou peureux, elle a finalement pu crier à Jo qu'elle avait besoin de papier-cul. Pourquoi tu l'as pas dit avant? Elle ne voulait pas que sa blonde entende, elle ne voulait pas le perdre. Elle ne va rien forcer. Il va la laisser bientôt, de toute façon.

Bin elle a attendu. Dix grosses années.


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21 septembre 2010

Conjuguer avoirs et êtres : épilogue

Vous vous rappelez peut-être ceci.

Hé bien, je dois admettre que mes vœux ont été exaucés. Merci, Desjardins!



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15 septembre 2010

Entendus dans un 5@7 de job

Je pars en Gaspésie en fin de semaine, alors j'pourrai probablement pas écrire (pis on s'entend qu'un break d'ordi, c'est comme VRAIMENT une bonne idée dans mon cas).

Je vous laisse donc sur plein de conneries, eu, plein de belles citations intelligentes.

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C'est pour une réservation

Val, se mettant la pancarte ''réservé'' en équilibre sur la tête - J'me réserve pour le bon.

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Question de fraîcheur

Val - J'vais prendre une pizza 4 fromages avec un extra tomates.
Serveuse incertaine - Donc une pizza fromage avec extra tomates... Fraîches, les tomates?

Non tsé, mettez-moi les plus vieilles pourries que vous trouverez...

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Audrey tient à partager un fait vécu plein de parler saglac.

Son ancienne amie pas très fine - À cause que ta mère a pondu une marde comme toi?
Audrey et sa répartie légendaire - À cause que ta mère a imité la mienne?

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5@7 de (blow)job

Guy qui a pas l'âge d'un Guy - Y'a un drink qui s'appelle le blowjob, d'ailleurs...
Marielle, beaucoup trop heureuse - OUAIS!! Ça j'en ai déjà fait! Si vous connaissez pas ça, vous manquez quelque chose : y'a de la crème fouettée pis moi j'aime ça... Mon premier, c'était au Québec Inn avec mon amie, mais après, on savait c'était quoi fak au lieu de licher pis toute on a pris nos pailles.
Guy - Ah, fak tu pognes pas parce que tu fais pas les blowjobs comme il le faut...

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Couches lavables

Val - Non mais si mettons c'est un numéro deux là...
Guy - Tu t'en fous, tu le mets dans la laveuse de même! C'est faite pour ça.
Val - Bin là, c'tu comme pour l'évier, ça prend-tu un broyeur dans ta laveuse?

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Exaspération

Audrey à Guy - Coudon, t'envahis la bulle de tout le monde toi quand tu fais des simagrées? T'as le doigt dans mon nez!

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Question de salive

Guy, alias Yoda - Si tu fais du tartre, c'est que t'as une salive plus basique ou alcaline, fak faudrait que tu te matches avec quelqu'un qui a une salive plus acide, genre qui fait des caries. Comme ça, ça équilibre ton ph.
Marielle - Moi j'fais du tartre...
Val - Hein, moi j'ai foul caries, on pourrait frencher!


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14 septembre 2010

Les qualités de Jésus

Jésus est :
- Amour
- Généreux
- Magnanime
- Bon
- Clément
- Magicien
- Fashionably late (3 jours, tsé)


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12 septembre 2010

Hésitation

Toutes celles (oui, je m'exprime bel et bien au féminin) qui croyaient que ce message traiterait de Twilight peuvent fermer la fenêtre dès maintenant. Parce que non. Juste... non.

J'hésite.

J'hésite parce que recommence la valse entre l'école, la bibliothèque et les cafés. Surtout les cafés. Et que là, assise au troisième étage, vue sur la rue mouvementée, ouïe sur la salle bombée et feutrée, goût sur un velouté et toucher sur les feuilles de ce recueil volumineux que je dois gober, je me sens bien. Très bien. En fait, je pourrais être n'importe où, mais j'ai l'impression de vraiment être ici, de faire partie de quelque chose, d'habiter la ville, de goûter à son essence.

Je suis un morceau du casse-tête.

Alors voilà : est-ce qu'avoir le sentiment d'habiter une ville réellement passe par la fréquentation régulière de ses cafés ou si les dits cafés, si semblables d'un lieu à l'autre, ne sont pas plutôt un repère interurbain, un toutou qu'on traîne avec soi un peu partout? Tsé, un moment et un lieu où l'on se dit ''je suis loin, mais c'est comme à la maison''.

J'hésite.


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11 septembre 2010

Triste anniversaire

Aujourd'hui, c'est une date importante.

Parce qu'aujourd'hui, ça fait 9 ans. Ouaip.

Ça fait 9 ans que j'ai lâché le Cégep. Ok, 9 ans et 1 jour, si vous préférez.

V'là 9 ans, j'allais porter mon CV au Dollarama.

...

Quand même.


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10 septembre 2010

Le jour et la nuit

C'est à l'heure où le fonctionnambule fé dôdô que je ressors (bong) dans la rue. Je marche longtemps seule, puis à contre-courant de ceux qui sont bien habillés : les noctambules irriguent la ville et n'ont que faire de mon petit manteau de pluie qui trottine vers chez lui. Je rigole un peu d'avoir battu mon ami à son jeu, car je l'ai encore battu à son jeu. Et c'était meilleur que du sexe!

Il fait noir et je n'ai plus rien à cacher, alors je garde ce même air qui murmure un nouveau sourire, comme cette chanson que j'écouterai sur repeat pendant toute la demi-heure qu'il me faut pour rentrer à la maison. Le tu est bien loin derrière : j'embrasse ma soirée au je.

En dix jours, le quartier du haut de la côte s'est déguisé; Independance Day est devenu Toussaint, et les feuilles sentent la répétition générale. J'aime mon pays, ce n'est pas un hiver, c'est l'automne. Sous une lumière ocre, mes leggings dansent la lambada contre ma robe lourde, et mon foulard me cajole le nez en faisant des bye-bye aux passants.

Je n'ai plus l'air déphasée : personne ne l'est quand on ferme la lumière et, en fait, tout le monde s'en fout. J'avance en pensant trop parce que je sais que je vais écrire ce texte, le sentiment de déjà-vu est simplement obsédant.

Mes bottes connaissent le chemin; j'arrive vite en haut des marches, c'est vraiment mon moment préféré. Toujours, le vent est au rendez-vous et envoie valser les frileux. Je m'arrête longtemps pour regarder le quartier du bas, le quartier sale qui ne dort plus. Il a des problèmes d'insomnie. La fontaine fait de la broue, complice d'un pré-pubère anonyme, et Esméralda fume une clope avec Quasimodo sur le perron de l'église en attendant son shift.

D'une voie à l'autre, les voitures et les passants ne savent plus où aller. Moi, je me trouve chanceuse d'avoir une destination. Je suis les violons jusqu'au-dessus du pont, la rue du, la rivière puissante et forte, le quartier des escaliers où tous les chats sont gris, mon bout de rue préféré avec ses maisons maintenant toutes assorties. Oui.

Je suis de retour dans mon bourg, à la recherche de mes clés. La chatonne, toujours grise elle, monte les marches en courant pour arriver avant moi. Après une collation, on va faire la sieste ensemble dans les couvertes moelleuses. Je l'ai apprivoisée.


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19th Nervous Breakdown (She's So Heavy)

Maintenant que tu avais décidé de ne pas dormir, tout te semblait un peu plus supportable : la chaleur, le tic-tac de l'horloge, son absence. Surtout son absence. La nuit comme une orange qui traîne depuis trop longtemps dans le panier à fruits.

- J'pense pas que j'peux être avec quelqu'un qui aime pas les Beatles!

Elle avait crié, elle avait claqué la porte, elle t'avait quitté. D'habitude, elle revenait. Après le refus d'aller souper chez sa mère; quand tu lui as dit que c'était enfantin de s'énerver pour un robinet déficient; la fois de la conversation sur les bébés; après être rentré tard et saoul d'une soirée avec une amie; toutes les fois où tu te disais que ça y était, elle revenait. Mais pas là.

C'est si pire que ça, les Stones?


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9 septembre 2010

J'aime ma coloc alcolo

Il y a une heure...

Marie, toute fine - Heille tsé le vin blanc qu'y'est dans le frigo, tu peux l'utiliser comme vin de cuisson, tsé. La bouteille est déjà ouverte, c'est quand même ton vin à la base...

Maintenant.

Marie, plus loin dans l'appart - Vaaaaaaal?
Val - Oui?
Marie - Tsé le vin de cuisson là...?
Val - Oui?
Marie - Bin y'en reste pu finalement!
Val - Dit-elle un peu pompette!
Marie, candide et saoule - Bin y'en reste, mais y'est toute dans mon verre!!


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8 septembre 2010

Dans ma face

Pour toutes les fois où c'est moi qui ai fait des jokes de ''née avant 1985'', il était temps que je paie...

Entendu dans un avant-cours

M-A, le gars smat du cours - ... j'travaille aussi à telle pis telle place, pis j'ai couru le marathon, pis j'ai 6 cours cette session. (ok, il a pas tout dit ça comme ça, mais je résume son cv là)
Val, se trouvant drôle - Coudon, t'es-tu Gregory Charles numéro 2?
M-A, réaliste - Na, je joue pas de piano. Pis j'fais pas les Débrouillards.
Val, vedge en 'ta - Héhé.
M-A, 15 mois plus vieux à peine mais le sait pas - Mais ça, toi, les Débrouillards... t'étais pas encore née j'pense?

OOOOOOHHHHHHH! Et vlan!!!

La bonne nouvelle? J'ai VRAIMENT l'air plus jeune que mon âge.


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J'aime l'école

La prof parle. La prof parle beaucoup. La prof fait des détours un peu. Mais bon, la prof enseigne sa matière. Tout est clair, c'est même intéressant. Elle écrit mal, mais suffit d'écouter pour suivre. Suffit d'écouter, tsé.

Une jeune poupoune pose une question pas trop impertinente. La prof répond de façon super claire, comme d'ailleurs l'explication qui précédait. Tout va bien jusque-là. La poupoune réplique un ''ok...'' de fille qui n'a pas compris du tout la réponse, en tordant son visage de façon peu harmonieuse.

Elle se tourne vers ses amies :

''C'tu moi qui est conne?''

...

Tourne ta langue 7 fois dans ta bouche, Val! Tourne-la!


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6 septembre 2010

John Cusack

Puisque ça prend un gars pour l'histoire, aussi bien que ce soit John Cusack qui se tient debout avec une boombox au bout des bras pis une toune quétaine des années 1980 qui en crie. Il est brun, il est grand, il est déterminé, il est rassurant, et pourtant il a la moue d'un gamin, ses petites lèvres pas tant charnues mais trop invitantes, on en a l'eau à la bouche rien que de les regarder parler, on aimerait que son long monologue décousu et incongru nous soit adressé, sa nervosité, sa maladresse, sa franchise, on voudrait que ce soit pour nous tout ça parce que c'est beaucoup trop attendrissant.

Je vais changer de sujet maintenant parce que je suis en tachycardie.

Tout part d'une onde, l'harmonie d'une variation constante et solide qui module la vie, c'est comme les marées qui obéissent à la lune, sauf que tout se fait dans le coeur, dans le corps, et qu'on a le contrôle sur notre propre lune. L'automaréation de sa vie.

J'ai rencontré mon John Cusack à moi quand j'avais 16 ans. J'aimerais pouvoir dire que ça a été le coup de foudre et qu'on ne se lâchait plus d'une semelle, mais la vérité c'est qu'il était simplement l'ami d'un ami, et que son plus grand attrait à mes yeux était le mystère qu'il créait autour de lui en étant silencieux. Pendant deux ans, nous nous sommes côtoyés avec une drôle de tension, mais jamais rien de vécu, sauf peut-être ce soir du réveillon 2001 où nous avions presque fait l'amour, mais non. Y'a de ces longues promenades qui sont effacées par la neige.

On s'est perdus de vue. C'était la fin du secondaire, et donc de bien des choses. Je me suis souvent demandée où il était, s'il était seul, ce qu'il faisait. J'avais de ses nouvelles un peu par le biais de l'ami commun : il fut même un temps où mon John Cusack était tout ce que j'avais en commun avec cet ami commun. Je voyais son visage quand j'entendais du Radiohead. On s'informait l'un l'autre si l'autre était célibataire quand on l'était, on savait qu'on le faisait. On a pensé à ça pendant 7 ans (bon, pas 24 heures sur 24, quand même) puis on s'est retrouvés sur Facebook.

Bien sûr, c'est un peu lame. Mais c'est ça, vivre sa vingtaine au son des années 2000.

Ça fait 407 mots que je parle de lui sans le nommer. Je ne le nommerai pas. C'est comme si j'avais peur que ça porte malheur, c'est comme pour Voldemort. Il est facebookement réapparu dans ma vie, sorti de nulle part, en couple, gnan. L'interdit aidant, nous n'avons pu que nous rappeler à quel point nous revenions parfois dans les pensées de l'autre.

Évidemment, il avait changé de ville, et quand il est revenu, j'avais changé de ville. On s'en fout. C'est comme si je savais qu'on allait se retrouver à un moment donné, va savoir à quel aéroport, mais ça va vraiment avoir l'air d'un film de filles, de l'inattendu tendu, sensuel, assumé, assouvi. On va avoir 35 ans, ou peut-être 40. On va enfin être tous les deux seuls en même temps, pour la première fois. Tsé, quelque chose de glorieux.

Sauf que. Hier.

''Hey, salut Val! J'voulais juste te dire que j'suis single comme du fromage Kraft pis que j'reviens au Québec d'ici la fin de mois! xxx''

C'était pas supposé arriver hier.


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** Papa, maman, matante, soeurrette, amis, amies, collègues : je vous rappelle tendrement que je ne fais pas que publier ma vie, ici : j'écris aussi de la fiction, des fois. Comme dans ''pas ma vraie vie, histoire inventée''.**

5 septembre 2010

La pro de la procrastination

Ce qui est bien avec les premiers jours de l'année scolaire, c'est qu'ils annoncent le retour d'un sport que j'adore : la procrastination.

On s'entend que les débuts de saison ne sont pas aussi spectaculaires que les match des séries, mais tout de même...

Nous y sommes ce dimanche matin, 9 heures tapant, en direct du Stade Godhue de Québec. Sous un ciel variable et par une température exquisément fraîche, 5000 spectateurs sont réunis pour ce premier match pré-saison 2010-2011 de procrastination, où Valérie affronte la redoutable équipe de la Morphologie.

En première période, la Morphologie s'est illustrée en plaçant 8 pages d'étude intense sur le chemin de la pauvre Valérie, qui a dû battre en retraite sous l'effet de la compacte matière. Le premier tiers s'est donc conclu sur tout un tas de matière couverte, au découragement général des amateurs de procrastination.

Par contre, Valérie a effectué une remontée spectaculaire dès la reprise du jeu en prenant ses courriels, en regardant Facebook et en zieutant une dizaine de blogs. Comme si cela n'était pas assez, elle a poursuivi son ascension en dînant, ayant même le culot de se partir un film en même temps. Bien sûr, une fois son repas avalé, le film n'était toujours pas terminé, alors c'est sur son lit qu'elle l'a regardé au complet. Cette deuxième période a pris fin sous le coup d'une douche bien méritée, ce qui nous mène déjà très loin dans la partie.

La Morphologie saura-t-elle se sortir du pétrin? Avec 60 minutes à jouer avant le souper, on en doute fort. Après tout, est-ce suffisant pour digérer assez de matière avant de passer à table?

Ne quittez pas. Après la pause, on reçoit en entrevue nul autre que le blog de Valérie, qui nous fera certainement quelques révélations croustillantes sur cette athlète en pleine possession de ses moyens!


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4 septembre 2010

Tant qu'à pas dormir... Pot pourri!

Cruisage à l'américaine

Ça fait déjà un bon moment que j'me dis que je sous-estime les hommes dans la trentaine, et une visite chez nos charmants voisins du bas m'a encore une fois confirmé que j'pognerais foul pine débile mental.

J'vais chez Tim (ma tante était en manque de cappuccino glacé ou un truc du genre, et j'me suis pas fait prier non plus), un papa (cute) avec un tit gars (sage) sort au moment où j'arrive, et il me tient la porte pour que j'entre : ''Nice smile!''

Selon sœurette, qui me suivait, il était tout sourire après m'avoir croisée.

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Entendu au marché de la gare

Je - Ouin, les framboises d'en-dessous sont moins belles que celles du dessus...
Vé Too-Much - C'est vrai.
Je - La vie est dure pour les framboises du dessous.
Vé Too-Much - Non, elle est molle.

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Entendu à la Barberie (ça vous étonne vraiment?)

Bidou - J'ai donné mon nom pour aller à l'Oktoberfest : c'est coulé dans le sang!

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Instinct maternel

Je hais qu'on me materne. Vraiment.

Surtout lorsqu'il s'agit d'une caissière de 16 ans qui me précise ''la bande magnétique vers l'extérieur'', ce que j'avais déjà remarqué sur le dessin hyper explicite de la machine et que j'allais le faire comme du monde, et qui ose rajouter pendant que je le fais ''voilà, comme ça!''.

C'est quoi, la prochaine étape, un autocollant?

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À la mode de chez nous

Dans mon cours du mercredi matin, si on analyse celles qui m'entourent dans un rayon de 5 bureaux, on peut remarquer qu'au moins 10 filles portent des perles aux oreilles. Toutes les mêmes, on dirait des poupées produites en série.

(...)

Maudit, j'aurais dû mettre les miennes.

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Incertitude graisseuse

Je - Me semble que j'engraisse tout le temps...
Le beau-père - Bin voyons, le jour où y'aura juste un poncho qui va bien te faire, là tu pourras t'inquiéter!


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3 septembre 2010

Entendu dans ma tête

À l'université, direction j'ai-des-livres-à-acheter, je suis d'assez près un groupe de trois filles, on va les appeler Fille A, Fille B et Fille C.

Nous croisons une blondasse au téléphone.

Blondasse au téléphone - Ouin genre, y'avait comme foul de monde pour les livres là, c'est fucking d'la marde, fak là j'sors genre là, là.
Moi dans ma tête - Merde... J'espère qu'y'aura pas trop de monde...
Fille A - Fuck, j'espère qu'y'aura pas trop de monde...
Moi dans ma tête - J'vais marcher plus vite, ça va peut-être me permettre d'en dépasser 2-3... Et puis au fond, ça peut pas être pire que quand j'y suis allée lundi.
Fille B - Bin non, Fille A, ça peut pas être pire que lundi matin!
Moi dans ma tête - Euh, c'est quoi, ces filles-là lisent mes pensées?
Fille C - Check au pire on marche plus vite pis on va peut-être avoir une meilleure place dans la file.
Moi dans ma tête - Ça y est, soit ce sont des extraterrestres liseuses de cerveau, soit j'suis rendue parano. Internez-moi.


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2 septembre 2010

Tu rajoutes un titre

C'est à l'heure des fonctionneux que tu sors dans la rue. Tu marches à contre-courant de ceux qui sont bien habillés : toi, t'as les cheveux gras et ton haleine du matin, tu marches pour retourner chez toi. Tu te dis que ce garçon qui te fixe pense sûrement ''walk of shame'', alors t'as envie de lui chanter que t'as juste dormi au frais, t'as dormi au frais. Et c'était encore meilleur que du sexe!

Tu tentes maladroitement de remédier à la situation en te composant un sourire naïf, ou plutôt en modelant le sourire déjà peint sur ton visage pour qu'il semble enfantin, léger. Un sourire comme cette chanson que tu écouteras sur repeat pendant toute la demi-heure qu'il te faut pour rentrer à la maison.

Tu aimes le quartier du haut de la côte parce qu'il y vente, il vente tout plein sous et sur ta robe de gitane, si légère que tu te sens nue, tu marches nue dans les beaux quartiers, le vent caresse ta peau à peine moite, ton dos, tes cuisses, ton ventre; ta robe est ballon, moulante, frivole, gonflée, serrée.

Tu rêvasses et te surprends à narrer ton parcours à la 2e personne, tu aimerais bien que le narrateur d'Amélie Poulain soit là pour le faire à ta place, comme ça tu pourrais te contenter de marcher gaiement sans te soucier de rien. Mais non, tu narres, tu te dis ''je vais l'écrire sur mon blog'', tu narres plein de faits cocasses, mais tu en oublieras au moins la moitié une fois chez toi, devant ton portable. Tu te grondes d'avance. Je devrais tout noter. Tu n'en fais rien, tu jouis : le vent, tsé. Tu en as oublié bien plus que la moitié.

Les rues sont belles, les gens te sourient, tu dois avoir l'air un peu déphasée, mais tu t'en fous. Ton moment préféré, c'est quand tu arrives au haut des marches, là, le vent vente encore plus fort, tu adores, tu t'arrêtes un peu pour regarder le quartier du bas, le quartier sale qui dort encore. Il se réveille bien plus tard. La saleté fait la grasse matinée.

Tu descends les escaliers en croisant ceux qui montent; tu remercie la vie de simplement descendre, le vent sous ta jupe, les fleurs sous les escaliers qui voient tes petites culottes. Ça te fait presque rigoler. Tu sens déjà le chlore du parc du quartier sale, la chute désinfectante, y'a des chips qui flottent mais tu veux quand même tremper tes pieds, tu le fais. C'est presque aussi bon que le vent.

Tu traverses les rues, tu regardes à gauche, à droite, mais toutes les voitures entrent dans un stationnement. À cette heure, personne ne poursuit son chemin, tous finissent par se stationner. Tu es contente d'être maître de ton temps, aujourd'hui, tu médites là-dessus jusqu'au pont, la rue du, la rivière trop basse, le quartier des chats, le garagiste qui vient d'ouvrir la shop et qui tente gentiment, tout doucement, de déloger le matou roux qui se prélasse devant la porte ''enweye minou, tasse-toé... enweye bébé, faut qu'on travaille nous autres là''. La chat sait que l'homme veut pas réellement qu'il parte. Il reste.

Trois rues plus loin, une bonne femme sur une galerie parle à une autre femme avec un carosse, ça jase de famille, ça jase de la vie. Et les chats partout.

Ton bout préféré, c'est le bout de la rue, le sens unique, la quatrième, celle où les arbres sont presque aussi rois que les chats, les façades colorées. Oui.

Tu es de retour dans ton four, dans ton chez-toi. Tu l'aimes. Heureuse : après tout, tu as dormi au frais. Alors bon matin l'appart, même si t'es nouveau, même si t'es fourneau. C'est ton berceau du quartier des chats. Vous vous êtes apprivoisés. Et la chatonne se frôle sur tes jambes pendant que tu lui débarres la porte.


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