26 juillet 2014

La bouésson

Hier soir, j'ai bu.

Avant, ça aurait pu être mon statut facebook presque tous les jours de la semaine (bonjour maman, moi aussi je t'aime), mais là tsé j'ai enfanté faque j'ai pu vraiment de vie, genre l'essentiel de mes journées se résume à faire chauffer le biberon en chantant une berceuse (ou un slow cheap de mon adolescence) à ma fille en crise, nourrir l'enfant (qui soudainement n'a plus faim), changer l'enfant (qui soudainement me pisse dessus), changer le piqué de ma table à langer, partir du lavage, partir la machine à café, entendre bébé chigner, faire chauffer le biberon, nourrir l'enfant, changer l'enfant, changer l'autre piqué et devoir refaire du lavage, chanter I Don't Want To Miss A Thing en marchant dans l'appart, les bras raqués, boire mon café frette, avoir un break de 20 minutes.

Et quand le break de 20 minutes arrive, là je dois prendre une décision : je mange ou je me lave? Je décide de me laver.

Cinq heures plus tard, affamée, je me rends compte que c'était une mauvaise décision.

Mettre le linge dans la sécheuse.

Bref, hier j'avais une entente avec mon chum pour avoir le droit, 8 h de temps, de redevenir une jeune-adulte-ado-attardée et boire sur mon balcon en jouant de la guit avec une amie + 5@7 après : MALADE! La dernière fois où j'ai bu plus qu'une coupe de vin remontait au mois d'octobre...

Après une ou deux (trois?) bouteille de vin dans l'après-midi, je décide que ça ne saoule pas vraiment et que j'apporte le reste du vin (deux fonds de bouteilles différentes, en fait) dans une bouteille de SunnyD pour le boire dans la 801 en m'en allant en ville.

Je me sentais comme la fois dans un bar où j'ai commandé six shooters de vodka avec trois verres de jus d'orange à 1 am parce que je ne trustais pas la serveuse de nous faire des drinks qui saoulent : tu sais que t'es déjà saoule quand tu commandes des drinks doubles décomposés pour être certaine d'avoir la bonne quantité d'alcool.

Tu sais que t'es déjà saoule quand tu décides d'apporter du vin à boire dans une bouteille de SunnyD dans l'autobus.

Arrivée sur St-Jean, après avoir pris à peine une gorgée chaque de mon SunnyD spécial, on se rend compte qu'on est pompettes et donc que ça nous lève un peu le coeur, pis on jette la bouteille dans une poubelle.

Je tète une pinte de rousse en parlant toute la soirée ou presque du caca de ma progéniture et des joies de chier une brique dans le mauvais sens (lire : la poussée lors de la délivrance du poupon), mais j'ai vraiment l'impression de vivre.

Aujourd'hui, j'ai la voix rauque (MAN, CHU UNE ROCKSTAR) même si j'me suis juste couchée à 9 h, alors c'est du Éric Lapointe que je chante à ma fille (du laaaiiit, j'en veux puuuuuu, rgarde c'que chu devenue).

Plier les cache-couches et les piqués.

Hier soir, j'ai bu.


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