29 novembre 2010

Bribes dans le hall

- J'ai trop rien compris! J'essayais juste de tout écrire pis ça allait trop vite.
- Moé too, ça me prendrait une secrétaire...

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- Bin au fond t'apporte ta viande, pis un accompagnement.
- J'te gage que tout le monde va apporter du pain pis du fromage.
- Bin j'avais pensé à une salade de pâtes.

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- Pis on pourrait demander aussi une salle de vidéoconférence juste pour l'asso tant qu'y'a être!
- Hahahaha!
- Ça nous prend juste le quorum pour que ça passe.

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- Au petit trot s'en va le cheval avec ses grelots. Y pogne une bosse y s'pète les deux gosses s'ul bord du traîneau.

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- Genre... trop laide là! Était foul saoule pis a le collait, ça gossait trop, fak chu allée y dire.

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- Oui bin presque. [...] Non, vers 5 heures sûrement, pas avant. [...] J't'entends mal, on dirait que ça coupe..? [...] Ah aké, aké c'est bon. [...] Moi aussi mon amour.

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- Y'est et quarante-cinq.
- Fuck, pas pour vrai?

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- Hahahahaha!
- Des fois j'voudrais juste dormir là...
- Moi too.
- Ça prendrait tellement une semaine nationale du sommeil au début du mois de décembre.
- Hahahahaha!

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Toubedou! My name|Toubedou! I don't know you, but I|Toubedou! You better watch out|Toubedou! Prends-le pas, prends-le pas mal. Je suis creux dans la spirale.

Abus de butane, vapeurs de kérosène, pyromane jusqu'au fond des veines... Coup d'éclat, le dernier appel sur le toit de la chapelle. J'ouvrirai les gaz et traverserai les flammes, dans l'extase, l'odeur du drame.


Lumière bleue de février sur tes larmes de cire; figée devant le brasier, nu-pieds dans le givre, tu prieras pour que toutes mes veines se rallument encore. Tu pourras dire que je t'aime, que je t'aime à mort. À mort.


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23 novembre 2010

Tu seras pas née de la dernière neige

Y'a des indices qui ne mentent pas.

D'abord, c'est la grosse neige qui tombe, vite remplacée par de la pluie glacée, et la gibelotte de slush au sol qui salit tout. T'as troqué son manteau de semi-printemps pour celui d'hiver, et ça te rappelle à quel point c'est agréable de ne pas avoir froid. Tu te mets à trop penser, les idées qui novembrent dans ta tête, mais la tuque s'occupe de tout contenir pour que tu restes en un seul morceau. Le Père Noël arrive au centre d'achats. Au loin, une silhouette maladroite perd pied. Ta vie est une suite de post-it qui s'accumulent sur ton bureau à côté de tes cahiers. Tu n'entends pas les cris d'enfants qui célèbrent la neige collante, même si leur suit d'hiver se noie jusqu'aux os. Tu écoutes ton iPod trop fort en te foutant de tes tympans ou de tout ce qui n'est pas ton émotion du moment.

Y'a des indices qui ne mentent pas. C'est ton anniversaire qui approche, et il est toujours précédé d'un étrange cortège.


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22 novembre 2010

Staff

On recule en novembre 2000. Je travaille au St-Hubert (à Magog Beach, ouiiii) comme aide-barman. C'est sûrement I'm like a bird qui joue dans le resto-bar. Ou peut-être la maudite toune de Crazy Town que j'étais pu capable de sentir (elle me lève encore le cœur aujourd'hui, d'ailleurs).

Je quitte mon poste pour aller aux toilettes, ce qui me permet d'arriver vis-à-vis la salle de repos juste à temps pour entendre...

Serveuse random dont j'ai oublié le nom - Ça va être le party de staff dans deux semaines.

Nicolas le boss boy pas très cool - C'est qui ça, Staff?


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17 novembre 2010

Non

J'écoute ça.

Il pleut dégueux, il vente atroce; il novembre des chats et des chiens.

De mon manteau ou de mon parapluie, je pense que c'est ma rage qui me protège le plus de la mouille. La mouille qui frise mes cheveux plats et fait couler mon mascara. La chair de poule sur le seul bout de poignet qui dépasse. La frustration de 30 lbs dans mon sac trop lourd. Ma montre qui rit de ma gueule.

Les sacres abondants.

Pis le chauffeur d'autobus, arrêté à la lumière rouge 2 mètres plus loin que mon arrêt, qui refuse de m'ouvrir la porte. Il fait sa maudite face de ''hep, non, peut pas, lumière, pas arrêt'' comme si la police des transport en commun était cachée derrière lui, prête à le tuer en cas de désobéissance au règlement. Vert. Il repart en passant dans la flaque pour être certain de vraiment me faire chier.


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16 novembre 2010

Redécouvrir une chanson aimée il y a longtemps

Lapsus de frappe

Imaginez un ami. Une super personne, vraiment, un ange. Un très bon ami à vous. Le plus gros de vos amis. Un ami qui vous parle sur msn un soir de semaine, un soir en particulier où son poids lui semblent particulièrement lourd (ouais). Tsé, un ami qui se trouve moche pis qui vous confie qu'il est écoeurré de ne pas pogner parce qu'il est obèse. Un ami que vous adorez et à qui vous tentez de remonter le moral.

Vαl dit :
Non mais t'es vraiment un gras cool :)


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15 novembre 2010

Entendu à la Cuisine

Ça fait 10 minutes que le terminal est complètement gelé. J'ai même pas encore pu faire mon NIP, ça fait juste répéter ''En traitement...'' avec une face de bébelle qui traite rien pantoute.

Après avoir pesé 329 fois sur ''annuler'', le serveur a l'air d'hésiter entre détruire la machine à coups de machette ou simplement la débrancher. Il la débranche. Je me sens un peu mal, alors je décide de le payer cash (pas question que la machine rebug à cause de moi). Mais pas Simon-mon-ami-de-traduction, qui lui tend bravement sa carte de guichet.

Keschlick. Tout baigne.

Val - Eu, pourquoi toi, ça marche??

Simon-mon-ami-de-traduction - Parce que moi, y'a de l'argent sur ma carte.


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11 novembre 2010

Jean Coutu

Je me mouche avant d'entrer parce que je trouve toujours ça un peu trash de parader avec un vieux kleenex humide dans un endroit qui vend du remède. Ça fait pas propre.

Alors j'entre : détour dans les cosmétiques, au cas où, fak j'ramasse un produit gentil pour cheveux fâchés, pis après j'vais au bout de la rangée dans la section sérieuse, la section des choses qui coûtent cher pis qui apportent pas tant de plaisir (non, je ne parle pas d'un suppositoire).

J'me pogne du Ny-Quil No Name pis des Advil rhume & sinus No Name, ah pis des advil No Name normal (tant qu'à être rendue à la pharmacie), un lipsil (bin quoi) pis des pastilles. Entre la section sérieuse et la caisse, c'est la section junk, fak go pour un sac de chips pis des bonbons. Pis de la gomme, menthée, pour le mal de gorge tsé.

C'est pas compliqué, ça me coûte toujours au moins 60 $ quand j'vais là.

J'arrive devant la caissière en reniflant à en rendre un coké jaloux, ce qui dégage assez mes lèvres de morve pour que je puisse murmurer un faible ''pas besoin de sac'' entre deux quintes de toux et un râclement de gorge.

''Bonsoir! Vous allez bien?'' qu'elle me dit.


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10 novembre 2010

Enfance

Du crème-soda, c'est vraiment sucré pis ça prend au moins un bon deux semaine pour boire le 2 litres au complet.

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Péter vraiment fort, puer vraiment fort, mais insister pour dire que c'est pas moi.

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Avoir 9 ans. Faire un dessin ''de l'ancien temps''. Lever ma main en classe pour demander comment on fait pour dessiner un chandail rouge si tout est en noir et blanc... Et avoir, juste à temps, l'illumination ultime : les couleurs EXISTAIENT même dans l'ancien temps.

Oui, à 9 ans.

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Détruire la laveuse-sécheuse des parents en voulant faire du lavage ''pour aider maman qui dit toujours qu'elle est fatiguée''.

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La plus vieille de mon collègue m'a dit, bien nichée dans mes bras, qu'elle me trouvait grande : victoire! Qui a dit que 5 pieds, c'était petit? hein? hein??

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Téteuse l'est de plus en plus : ''J'aime vraiment ça faire de l'aide aux devoirs, moi!''

Turbulent l'est de plus en plus : ''J'm'en fous de l'aide aux devoirs, chu capable de les faire tout seul, mes devoirs, pis ma mère m'les fait faire en double quand j'viens ici.''

Curieux devient lentement plaintif : ''C'est toujours Turbulent le premierr-eeeer-errrr! C'est pas juste!!''

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J'aimerais pogner des postes sur ma télé juste pour écouter ciné-cadeau dans un mois. Surtout Astérix. Pis La guerre des tuques.

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C'est quand la dernière fois que vous avez dit le mot ''schnolle''? Ça fait combien d'années?

Ou comme le disait si bien Louis-José, c'est quand qu'on arrête de dire ''veux-tu jouer avec moi?'' quand on appelle nos amis pour faire dekoi?

Pis à partir de quel âge une belle carte bricolée pour Noël, ça commence à avoir l'air cheap?


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4 novembre 2010

La laide aux devoirs (not)

Vous les connaissez déjà. Aujourd'hui, on lit un petit livre à tour de rôle.

Turbulent - ... la m-mm-ma, la ma..., la man, ssss, ssse, eu, che. La manche. Heille, mais c'est pas la manche, c'est le manche!

Je, voix de Dora - Mais non, pour un manche à balai, oui, c'est le manche, mais pour une manche de mon chandail mettons, c'est la manche.

Téteuse - En tout cas, moi je trouve que t'as vraiment un beau chandail, pis des beaux cheveux. Pis que t'es belle pis que t'es fine avec nous!

Elle entreprend ensuite de me montrer gentiment la totalité de ses dents (moins celles qu'elle a récemment refilées à la fée des dents), le plus beau sourire du monde, trop à croquer, plus appétissante que n'importe quelle poutine.

Presque assez charmante pour me faire oublier que cinq minutes plus tôt, elle courait partout dans la classe, crampée bin raide, en imitant un éléphant, avec Turbulent à sa poursuite, les mains placées comme des cornes sur sa tête et qui essayait de produire le cri le plus aigu possible, les deux se foutant totalement de ma pseudo autorité.


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Pis oublier de mettre un titre

Des fois, j'aimerais ça te saluer à la deuxième personne comme Marc Labrèche fait. Mais ça serait copier.

Alors je bois du crème soda. Parce que, comme mes amis-facebook l'auront remarqué grâce à ma photo non subtile, j'ai fini par céder à mes envies de gamine et acheter la claire boisson sucrée.

Mmmmmm....

En fait, j'étais tellement excitée que j'ai aussi acheté des chips, des jelly beans et des mûres. Et j'ai mangé mangé mangé toute la soirée au lieu d'étudier. Tellement qu'à seulement 8 heures, j'étais complètement pleine et morte, et je suis allée me coucher avec au ventre cette dangereuse impression d'avoir ingurgité à peu près 10 fois trop de stock pour mon estomac.

Résultat : j'ai fait des rêves avec des hippies, foul psychédélique, les couleurs de l'arc-en-ciel délavé qui se fusionnent avec de la musique joyeuse et troublante à la fois, pis des drogues apaisantes qui rendent tout beau. Quand le téléphone a sonné, j'ai regardé le rastaman devant moi en lui demandant si c'était son cell, je me suis trouvée bizarre, je me suis réveillée en pensant qu'il était 4 heures du matin et que c'était sûrement grave si on m'appelait à cette heure, je me suis précipitée sur le téléphone pour dire non à une fille qui voulait parler à ma coloc absente, puis j'ai réalisé qu'il n'était que 10 h 30. Le soir.

Que faire d'autre que se servir un autre verre de crème soda pour aller glander sur facebook?


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1 novembre 2010

La vraie histoire

Je t'ai menti.

Tu as lu mon dernier post en soupirant un ''Oooonnnn! Pourquoi ça m'arrive jamais à moi, ça?''? Bin crains pas. Parce que voici la vraie de vraie histoire...

Je suis au IGA (un hot chicken pas de sauce à hot chicken, c'est comme pas pareil). À la sortie, comme d'habitude, j'agite ma main au-dessus de ma tête pour que le lecteur optique qui ordonne à la porte d'ouvrir fasse sa job (c'est nain-proof, ce truc).

Gars dans la fin-quarantaine qui me suit, look de BS pis odeur nauséabonde, visage vicieux écœurant, voix désagréable - Ouin t'es vraiment trop p'tite pour la porte, toué!

Petite moi, bête comme mes pieds - Ça a l'air. (gros cave)

Je sors finalement, j'entreprends de traverser la rue et il me dépasse sur son vélo, chambranlant de l'alcool qui coulait sûrement dans ses veines.

Même gars laid - En-té-ka, toué t'es p'tite, mais t'es assez belle pour moué pareil!

Oui, il a dit ça. Allez. Partage-le avec moi, le frisson d'horreur.

J'imagine que je dois être trop souriante : j'attire tous les laids attardés failles du système vers moi. Encore tout à l'heure, en attendant l'autobus, y'a un weirdo qui est venu me voir pour me parler d'un centre pour femmes blabla pis qu'y voulait nous aider machin et de ne pas hésiter pour l'appeler. Il tendait des cartes où des coordonnées étaient écrites au stylo... On était au moins 20 à l'arrêt, mais c'est quand même moi qui a gaspillé 5 bonnes minutes pour enfin se débarrasser de l'étrange homme. Merci à mon ipod.

Mais franchement là, des fois là...

C'est lourd.

C'est pour ça que j'écris de la fiction : y'a trop de lourd dans la vraie vie.


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