30 avril 2011

Le virage vert

Je veux d'abord préciser que je suis parfaitement pour le fait de se préoccuper de l'environnement, et qu'il est grand temps qu'on change nos modes de vie si on veut continuer à habiter cette planète. Bon.

Par contre, avec la mode pro-environnementale, il pousse des eco-ci, eco-ça un peu partout autour de nous, une formule gagnante probablement développée par des eco-publicitaires affamés de tous les eco-dollars que rapportent les produits dits ''verts''.

L'eco-café dans mon eco-milieu, près de l'eco-entrepôt entre deux eco-logis, l'eco-stage dans une firme d'eco-conseil... de l'eco-papier-q pour vos eco-fesses eco-cool.

Pensez-vous que Echos Vedettes devrait changer son nom pour Eco-Vedettes?


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26 avril 2011

Le suicide

La session étant enfin terminée, j'ai pu rattraper le retard que j'avais dans ma lecture de magazines dits ''féminins'', et c'est comme ça que je suis tombée sur la chronique du mois d'avril d'Anne-Marie Lecomte, que je lis depuis presque toujours dans le Châtelaine, où elle se confie sur le suicide de son fils de 16 ans en novembre dernier.

Ouch. Premièrement, j'ai vraiment pleuré tout le long, quel texte d'une tristesse indéfinissable! Mais au-delà du message d'encouragement (vain) que je pourrais vouloir envoyer à Mme Lecomte, j'aimerais plutôt me (vous) poser certaines questions sur la vie, la mort, et ceux qui choisissent la mort.

Elle écrit que ''la mort d'un enfant par suicide n'est la faute de personne. Mais [qu'elle] est, du même souffle, la faute de tout le monde''. Ce à quoi j'ai envie de répondre METS-EN.

C'est évident qu'à force de courir après quelque chose qui nous échappe constamment, on peut peut-être appeler ça le bonheur, on finit par trébucher une fois de trop et abandonner. D'un côté, on se le fait vendre à coups de publicités nous vantant les mérites d'un produit, d'un chandail, d'une chaussure, d'une crème, d'un voyage, d'un film, d'un restaurant, d'un vin, d'un bar, d'une destination tendance, d'une compagnie de cellulaire. Acheter son bonheur, tant mieux pour ceux qui ont l'ascension sociale facile, tant pis pour les pauvres.

Mais encore mieux : les autres ripostent en encensant des ''produits'' bien plus difficiles à se procurer, du genre la famille, les enfants, les soirées entre amis, l'amour. L'a-fucking-mour. Même les Beatles y vont d'un ''all you need is love''!

Alors on fait quoi quand ça marche pas? On fait quoi quand on est seul, malgré tous les efforts qu'on puisse faire, on fait quoi quand on n'a pas été gâté par la nature, on fait quoi quand on échoue à obtenir toutes ces choses qui nous paraissent si nécessaires, on fait quoi pour trouver un sens à notre vie? On fait quoi quand la drogue est pu assez forte pour nous donner le goût de recommencer le lendemain? On fait quoi quand la religion et la spiritualité sont deux tabous réservés aux vieilles granoles qui ont un capteur de rêves dans leur chambre?

Petite, on m'a toujours dit que je pouvais faire ce que je veux dans la vie, que j'avais juste à travailler fort et que tout était possible. Bin j'ai envie de vous dire une chose : non, vous ne ferez pas tout ce que vous voulez dans la vie, vous allez vous planter un jour ou l'autre, vous allez bûcher, vous allez pleurer, vous allez vous sentir seul ou inadéquat, vous allez avoir envie d'envoyer chier la planète au complet, vous allez sûrement aimer, et peut-être être trahi, vous allez même trahir, vous allez perdre, vous gagnerez aussi, et tout ça fera justement partie de vivre. Parce que vivre, c'est ça. Et qu'il faut quand même apprendre à cultiver l'espoir, et à provoquer de meilleures choses. En s'ouvrant aux autres; en s'ouvrant à nous-mêmes.

Je suis un peu tannée d'entendre le discours, pas juste des publicitaires mais bien de nous, de vous et de moi, comme quoi vous serez heureux quand la session sera finie, quand vous serez en vacances, quand vous tomberez enfin enceinte, quand votre SPM sera passé, quand vous aurez une minute à vous pour relaxer, quand vous serez déménagé, quand votre genou sera guéri, quand votre ex vous aura donné votre part du condo, quand vous aurez perdu 10 lbs, quand vous aurez un chum, quand vous l'aurez laissé, quand vous aurez un emploi, quand votre rhume sera fini, quand le soleil se pointera, quand le rush de l'impôt sera fini, quand votre belle-fille quittera la maison paternelle, quand vous allez avoir de l'argent ou une nouvelle voiture...

On peut pas essayer d'apprécier (au moins un peu) ce qu'on a LÀ? Maintenant, au très présent. Est-ce que je peux faire ça, moi? Je vous lance le défi.

Cherchez pas plus loin, profitez-en en vous rappelant tout ce qu'il peut y avoir de bon dans votre vie, dans votre passé, dans vos plans futurs. Souriez en vous réveillant le matin : vous êtes en vie, que vous le vouliez ou non.

Si vous sentez que quelqu'un autour de vous n'en peut plus, aidez-le, ne serait-ce qu'en le dirigeant vers quelqu'un plus doué que vous pour aider. Et à l'inverse, cognez à la porte de quelqu'un si jamais respirer est devenu trop lourd pour vous. S'il vous plaît.

Ok?


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23 avril 2011

Faire un examen dans la fac de médecine -OU- entrer dans les bureaux des hauts dirigeants de la CIA : même combat

À titre de comparaison, parlons du De Koninck. Faire un examen au De Koninck, c'est arriver en retard (no prob!) dans la classe habituelle du cours (tsé), s'asseoir à côté de son meilleur chum (comme d'hab, quoi), aller aux toilettes en plein milieu (are we human or are we dancers?) pis sortir au bout de 20 minutes si on a fini avec un ptit sourire complice du prof. Easy shit.

Faire un examen dans la fac de médecine, c'est se faire changer de local trois fois, être un tapon d'étudiants à regarder la feuille affichée à l'extérieur 10 minutes avant l'examen pour savoir quelle place nous a été assignée. En entrant dans la classe, c'est se faire sommer de déposer nos manteaux et nos sacs en avant pour vraiment avoir rien rien rien d'autre qu'un crayon en allant s'installer à notre place numérotée, à distance de deux places du prochain étudiant à gauche ou à droite. C'est attendre un signal sonore (j'exagère à peine) pour avoir le droit de commencer l'examen. La carte étudiante doit être en vue en tout temps, il faut signer une petite feuille distribuée à côté de notre numéro de place ET un registre en avant de la classe avec le prof qui nous regarde intensément en vérifiant si on a bien la même face que sur notre carte (j'ai l'impression d'être une floune à l'entrée d'un bar). Et c'est aussi l'interdiction d'avoir des besoins naturels (ça, ça passe) et, la pire chose au monde, se voir imposer une heure minimum pour avoir le droit de sortir de la classe (aux trois quarts de l'examen : ma mort, rien de moins).

J'pense qu'y'en a qui se prennent un peu au sérieux. Pis que j'ai bien fait finalement de ne pas m'inscrire en orthophonie.


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22 avril 2011

Nada

Des fois, quand j'ouvre mon ordi pour écrire, je réalise que je n'ai rien à dire en ce moment, le cerveau lassé de mon propre blog, rien d'autre qu'un cri caverneux plein de rage, une frustration constante envers ma cyberdépendance et mes mille favoris sur ma barre personnelle, et le vide que je ressens autant avant qu'après avoir lu ce qui s'était passé dans les 5 dernières minutes sur Facebook, Hotmail, Exchange, Cyberpresse, Youtube, Emploi-Québec, Blog 1, Blog 2, Blog 3, ..., Blog 17, encore Facebook, Cyberpresse, Hotmail, un manège interminable comme un cauchemar avec des clowns méchants.

Aujourd'hui, Jésus meurt. Moi, je vote par anticipation.

Pis j'vous raconterai le contrôle maniaque que la fac de médecine fait sur les pauvres étudiants qui vont y passer un examen une autre fois; m'en vas jouer dewors.


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20 avril 2011

La chatonne

Je ne sais pas si je vous ai déjà dit que j'aimais les chats. J'aime les chats.

Je ne sais pas si je vous ai déjà dit que je suis allergique aux chats. Je suis allergique aux chats.

Mon actuelle coloc a une chatonne très cool que j'ai fini par apprivoiser et qui est donc venue me faire des mamours ce matin à mon réveil. Le deal : 10 minutes de pur bonheur en échange de 10 heures d'éternuements, de grattage de yeux et de piquage de gorge.

Je suis une très mauvaise femme d'affaires.


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18 avril 2011

Donne-m'en encore

Ça commence généralement doucement, une question de repérage, ou de défi, le flair de dénicher le bon joueur pour que la partie soit excitante. La chasseresse s'approche, sensuelle, coquine, rieuse, forçant l'ivresse et le rire. Elle étourdit celui qu'elle convoite, elle le fait languir, ou lui en donne un peu trop, elle s'arrange pour le posséder complètement. Ça s'accélère, c'est peut-être à cause de son signe astrologique, au fond, qu'elle s'élance sur ses quatre pattes en visant de son arc une proie aguichée, le regard fou, l'eau à la bouche, la poursuite jusqu'à en mourir essouflée, en nage, en transe, en un seul tas de corps qui se veulent, ici, maintenant, les mains qui s'activent, les sexes qui se touchent, les langues qui s'apprivoisent, les gémissement qui montent montent montent et le coeur qui bat deux fois plus vite pour avoir enfin l'impression de vivre, vivre, mieux, plus, oui, mmmmfff, mmmm, mmmm oh! oui, mmfff oohhh!! L'exaltation qui comble spontanément le vide.

Sale junkie.


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17 avril 2011

Les faits

C'est toujours chez sa méére qu'on embarque sur une balance (oh, pardon, un pèse-personne) après plusieurs mois sans l'avoir fait pis qu'on réalise qu'on a pris du poids. Pas mal de.

Pis qu'après, on hausse les épaules pis on engouffre un sac de chips en se disant qu'on devrait faire un régime pour maigrir, mais en sachant qu'on ferait juste s'aigrir.


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14 avril 2011

Une question de feeling

Entend(est-ce qu'on vous a répond?)u à Montréal un pas-24-juin

Lapine, feeling et party animal dans la rue avec ses amies - J'ai le goût de manger des hotdog, me semble que c'est la St-Jean!


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Entendu à Québec (parce que où d'autre...)

Bidou - Blablabla travaille sur des fitures blablabla...

Je et Lapine - Des fitures?

Bidou - Bin oui, on travaille sur un Programme X à développer des fitures pour que X utilité pis blabla...

Je et Lapine - Oh, des FEATURES!

Bidou - Bin oui, des fitures!

Je - Back to the Feature ta vie.


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11 avril 2011

Oui, non, je ne sais pas

Je pense que c'était ses lunettes, surtout.

Son nom de famille commençait par un F, alors il a été assis au pupitre en avant du mien toute l'année scolaire. J'étais complètement sous le charme de ses fonds de bouteilles qui lui faisaient des yeux à la Milhouse quand il se retournait pour me susurrer un ''tu me prêtes-tu ton aiguisoir?'' de sa voix feluette, je trouvais qu'il avait l'air tellement intelligent. À l'expo-sciences, il avait fait son stand sur la disparition des dinosaures, je me disais qu'il allait vraiment devenir un grand chercheur plus tard et ça me faisait noircir des pages et des pages de mon journal intime, avec des petits coeurs dans les coins, juste pour lui.

Une fois, j'ai marché avec mon amie Chloé après l'école parce qu'on jouait à les suivre, lui pis son meilleur ami, pis là on les avait suivis jusqu'au parc et eux ils se retournaient pour nous pitcher des roches. On trouvait ça vraiment cool, on se disait qu'ils avaient sûrement un kick sur nous.

Parce que tsé, nos mères nous ont assez répété qu'on taquine ceux qu'on aime...

NON, JUSTE NON!

Allo les tites filles, c'est pas de l'attention saine ça! Un gars de 11 ans qui pitche des roches à une fille, c'est parce qu'il trouve les filles connes pis épaisses pis gossantes pis chigneuses pis ricaneuses et qu'il se dit qu'une bonne roche sur la tronche saura les éloigner. C'est de la lapidation, pas une déclaration d'amour!

Mais bon, il m'impressionnait tellement. Si ça justifie encore mon comportement semi-nouille à 27 ans, imaginez à 11...

J'en ai sûrement déjà parlé parce que j'ai l'impression de me radoter, mais je me souviens qu'il m'avait dit que j'étais trop bollée pis studieuse pour lui quand je lui avais finalement passé un papier ''Veux-tu sortir avec moi?''.

Et l'an passé, j'ai vu son nom sur la liste des étudiants au doc en chimie à l'UdeS.


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10 avril 2011

Entendu à la Barberie

À propos de Enjoy The Silence, qui joue en background.

Ontaisson Nom, en bouésson - Ta gueule!


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8 avril 2011

Un bon conseil pour toi, tendre lecteur

Dans un de mes cours, j'étudie ceci.



L'encodage, en gros, c'est quand on mémorise une nouvelle information, par exemple, si on essaie de retenir une liste de mots. La récupération, c'est le fait de pouvoir aller rechercher l'info apprise pour l'utiliser plus tard, par exemple, nommer les mots qui faisaient partie de la liste apprise.

Si je comprends bien ce tableau, il est évidemment préférable d'étudier à jeûn et de faire un examen à jeûn pour avoir de bons résultats. Par contre, si par malheur (ou bonheur?) vous avez étudié avec plusieurs verres de vino, vous feriez vraiment mieux d'aller faire votre examen dans ce même état vineux puisque ça multiplie par dix votre efficacité en récupération, et donc vos chances d'obtenir tout de même un bon résultat. Intéressant, non?

Et maintenant, si je connais plusieurs cohortes de gars de génie qui ont passé les quatre années de leur bac chauds-morts à peu près 24 heures sur 24, est-ce que ça veut dire qu'ils feraient tous mieux d'aller travailler avec une flasque remplie de leur douceur préférée, au nom de l'efficacité?


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7 avril 2011

Le Québec est un village

Je clavardais l'autre jour avec un nouvel ami-facebook, ami d'un ami que je connais peu, et bref on parlait d'où on vient et tout.

Monsieur Je-viens-de-la-haute-ville-depuis-toujours m'informe de ça, et là moi, fille de région, j'y vais naïvement d'un : '' Crime, tu connais peut-être ma coloc, ses parents restent dans le même coin! ''

Évidemment, Monsieur Je-viens-de-la-haute-ville-depuis-toujours ne s'est pas gêné pour me rabrouer en expliquant avec condescendance qu'en ville, tout le monde ne connaît pas nécessairement tout le monde et que j'étais ô combien dépassée d'imaginer qu'il pouvait connaître ma coloc juste parce qu'elle venait du même coin et avait pratiquement le même âge. Gnak?

J'ai fini par me tanner pis me déconnecter, sûrement en le quittant sur une phrase relativement bête. Quelques heures plus tard, je vois un message apparaître dans ma boîte :
J'ai trois amis en commun avec, un village aaaaasti.

Made my day.


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S'endormir contre lui

Rire d'une dernière blaguette
Se taire
Choisir une position
S'y lover
Être juste bien
Se le dire
Soupirer
Changer de respiration pour la nuit
Avoir un peu chaud
Se sortir une jambe des couvertures
Respirer son parfum
Sentir son cœur battre
Arrêter de penser
Être juste bien
Se dire bonne nuit
Toi aussi

S'endormir contre lui


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5 avril 2011

Grise

T'as beau avoir des bottes de caoutchouc, tu te rends vite compte que non, t'es pas si happy que ça quand il rain, ça t'enlève pas ton ARRGG en majuscules pogné dans la gorge, t'es pas au diapason avec la nature qui se vide doucement, tu fais juste prendre ton air de rien en marchant comme une marcheuse heureuse sous son parapluie de cimetière, mais t'es comme ce chien croisé un peu plus tôt : muselée, la frustration dans les yeux mais pas ailleurs, étouffée par le maître, et tu travailles huit heures en baillant à défaut de pouvoir brailler.


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B.A. de la semaine

Entendu au coin de la rue

Guitariste déçu qui regarde dans la canisse à cennes - Fuck, y'a même pas de billets!

Je qui passe derrière - :)

Guitariste soudainement gêné de savoir que je l'ai entendu - Haha on va avoir l'air de deux grosses mardes, mais c'est juste qu'on aurait aimé ça se payer une bière.

Je, amour et générosité - J'ai du ''jus'' dans ma gourde.

Guitariste intéressé - T'es-tu sérieuse?

J'opine. Il prend le ''jus'' et boit le ''jus'' et sourit.

Guitariste satisfait - Ça fait la job!


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3 avril 2011

Cadence picarde

Ça faisait à peine 24 heures qu'elle y était, mais elle avait déjà pris le beat de la ville, l'air bête, la moue baveuse, le pouls nerveux marqué par ses talons dans le long couloir de béton cloc cloc cloc cloc cloc. On lui a accroché la sacoche : oups, pardon, mais elle s'en foutait, continuait avec la marée humaine. Elle est passée devant cet homme qui joue sur son synthétiseur, ne le regardant pas parce que ça la rendait trop mal à l'aise, mais avait quand même reconnu le son cheap, l'air nostalgico-fier-triste.

I did it my way.

Son regard s'est levé, le cloc cloc s'est calmé. Tout était soudainement différent autour d'elle, genre Yoshi qui touche Fuzzy pis qui get dizzy mais dans la vraie vie, les escaliers roulants comme plus lents, les lèvres de cette foule qui se séparent enfin en mille visages et qui murmurent les paroles, des zombis qui cheminent pour sortir sans trop se demander où ils allaient, les accords majeurs, mineurs, majeurs, mineurs, la fausse note qui leur rappelle qu'ils sont dans le métro, les CD faits maison alignés devant l'instrument, le musicien et ses yeux, ses yeux blasés.

Elle est sortie à la mauvaise sortie, s'est assise sur un banc et y est restée pendant au moins dix minutes. À fixer le vide, à remarquer cette coccinelle morte au milieu des roches. À rien sans rien.

À faire ça à sa façon.


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1 avril 2011

L'approche de la trentaine?

Je pense que je suis heureuse.

Même quand je chiale, quand je déprime, quand je suis amoureuse d'une histoire pas possible, quand je suis trop fatiguée, quand je suis SPM, quand je suis saoule ou à jeun, quand je travaille, quand je me remets en question, quand je glande, quand je sacre, quand je suis découragée par mes dettes, je sais que je suis heureuse quand même.

J'avais les idées noires dans l'autobus après le travail; j'écoutais du Radiohead en me trouvant tellement emo, pis en même temps, je regardais mon corps de 5 pieds assis sur un banc au fond, les pieds qui touchent pas à terre, la sacoche trop pleine, le toupet gras séparé en couettes laides sur mon front, quinze épaisseurs de chandails, la musique dépressive, pis j'étais contente d'être moi. J'aime qui je suis.

J'aurais pas voulu être personne d'autre dans ce fond d'autobus.

Je pense que je suis profondément heureuse.


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