2 octobre 2010

Pu capable

Vous trouvez pas qu'on se fait infantiliser? En fait, vous trouvez pas qu'on infantilise tout le monde?

Quand quelque chose de grave se passe, quand quelque chose d'important se produit et que ça concerne quelqu'un qu'on aime, on veut pas que la personne le sache. Bin non tsé, faudrait pas le dire à grand-maman, tu sais bien qu'elle est fragile... Oh non, mieux vaut pas le dire à ton oncle là, y va s'inquiéter pour rien. Heille, parle surtout pas de ça à ton chum, y va capoter bin raide... Faut protéger tout le monde, faut pas parler des mauvaises affaires, la vie va juste toujours bien, allô, faut pas que le petit William apprenne que le Père-Noël du magasin est en fait un B.S. qui se fait engager un mois et demi par année parce qu'il a une barbe blanche pis un gros ventre!

Ça vous est pas venu à l'idée que des fois, c'est normal de capoter, de freaker, de s'inquiéter? Que ça fait partie de la vie?

Ça me tape vraiment sur les nerfs quand les gens prennent comme ça des décisions à la place de leurs proches. Qui sont-ils pour savoir ce qui est mieux? Et où est le libre arbitre de la personne, dans tout ça?

Si je prends un exemple complètement et totalement fictif d'un gars X qui serait suicidaire, mettons, et qui cache le tout à sa mère Y pour ne pas la faire capoter : on s'entend-tu que Y va capoter en tabarnak quand on va retrouver X pendu dans le boisé derrière chez lui? Et que ça va donner aux nouvelles le genre de reportage débile où tout le monde dit ''on l'a pas vu venir... X nous avait jamais parlé de rien, il avait l'air bien''. Bin non, vous l'avez pas vu venir, c'est sûr, parce que X, y voulait tellement vous protéger pour ne pas que vous vous inquiétiez! Ç'aurait été bien trop dramatique si vous vous étiez fait du mauvais sang et que ce sentiment avait été pour vous un moteur pour essayer de l'aider et que, ô malheur, votre aide aurait amélioré la situation! Et que ça ferait en sorte que X serait encore vivant aujourd'hui! Oula, surtout pas, non, pitié...

Y'a rien qui arrive pour rien. Y'a des sentiments qu'on déteste ressentir, mais qui nous poussent à l'action, et qui en ce sens sont bons pour nous.

Si j'apprends que j'ai de sérieux problèmes de santé, cette information va me faire peur, mais elle va aussi me pousser à me prendre en main, à essayer de changer mes habitudes de vie, etc. Mais si on décide de ne rien me révéler pour ne pas que je m'inquiète, mais qu'on me dit ''tu sais, faudrait changer tes habitudes...'', j'vais me dire que c'est bien beau mais que j'm'en fous.

Si ça vient pas nous chercher, on se sent pas vraiment concerné.

La peur. L'inquiétude. Freaker, capoter, badtripper, se faire du mauvais sang : C'EST SAIN! (Des fois, j'veux dire, dans les vrais cas graves là.)

Fak si vous avez quelque chose à dire à quelqu'un, dîtes-le, merde. Dîtes-le! Ça va peut-être changer sa vie... ou la vôtre. Ou une autre.


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1 commentaire:

  1. Tout à fait d'accord. Pu capable des gens qui pensent que "ce qu'on sait pas fait pas mal". Yark! J'aime mieux savoir et réagir.

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