30 décembre 2010

Les ongles longs

Ça part de rien. Parce qu'à la base, c'est coupé; c'est coupé à la base. Ça prend quelques jours, quand même, mais on dirait que ça se fait du jour au lendemain : c'est trop long. Les ongles longs. Plein de blanc instantané.

Au lieu de les recouper, tu les enfonces dans tes pouces. Juste un peu, une petite pression que tu répètes aux quelques secondes, de micro-incisions dans ta peau, un petit choc électrique. Ça serait facile d'arrêter et de seulement les couper, mais voilà, tu es trop occupée à les enfoncer dans ton épiderme, à jouer en dessous, ou dessus, les reculons, la peau du dedans qui s'effiloche entre tes dents, les ongles longs qui sèment le chaos. Tu les laisses faire.

Un instant pour te tanner et les couper. C'est pas tant. Mais tu le fais pas.

Tu le fais pas.


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29 décembre 2010

Vite vite en passant

Entendu au Turf (je sais, honnie sois-je que ce ne soit pas la Barberie)


Val - Tu dois être un amateur des Canadiens.

Bière - Pourquoi?

Val - Ta barbe est tricolore.

Bière - ... c'est pas vrai, mais j'te permets de le dire quand même.

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Bière - J'nous vois un peu comme la gang dans C.A.

Val - C'est quoi, moi j'suis la brunette sexy qui aime ''tricoter'' pis toi t'es l'équivalent masculin de la blonde banlieusarde avec son ptit couple plate?

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Bidou - Non mais je sais pas si la taille fait vraiment une différence...

Val - Bin... Disons qu'y'a quand même moyen de moyenner quand t'es moyen.


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26 décembre 2010

Le Godhue Show

Des niaiseries dignes de mention, y s'en dit aussi dans les meilleures familles. Bin voici ce qui se dit dans les pires ;)

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Vé - On n'a pas besoin de se faire donner la bénédiction, on est les Godhue, God-you... Oh, y manque juste le bless entre les deux!


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Mononk Singe - J'louche.
Je - Non, t'es juste louche.

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Couz - Ok, c'est simple grand-maman, tu prends le dernier mot que j'ai dit pis tu commences une phrase avec ce même mot-là. C'tu bon?
Gr-mom - Oui.
Couz - Ok. Je trouve que l'hiver est une belle saison.
Gr-mom - Ok, saison, saison... Je fais du ski pendant cette saison.
Tous - Non!!

Quelques minutes plus tard...

Step-mom - Sauver, sauver... Sauvez la planète.
Couz - Planète, eum... Planète Terre : quel bel endroit pour vivre.
Gr-mom - Vivre, vivre... Attends, j'vas trouver... vivre... Moi je voudrais vivre longtemps.
Tous - Non!!

Pas mal plus tard...

Step-mom - Il... Il a acheté du poulet quand même.
Couz - Même, même... Même grand-maman a enfin compris le jeu!
Gr-mom - Le jeu, le jeu... Moi j'aime ça quand on joue à des jeux.

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Gr-mom - You came alone?
Je - Oui, bin, c'est terminé...
Gr-mom - Oh single, already? Didn't last long...


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23 décembre 2010

Leçon de vie

Il fait BEAU pis l'hiver est BLANC pis c'est l'FUN.

Trop joyeuse, je marche dans le lit mou mou et j'ai comme une envie de jaser. Dans un long long escalier, je vois une dame assez âgée merci qui descend lentement, marche par marche, en tassant la neige avec ses pieds (au lieu d'y aller avec une pelle).

Je - J'adore votre technique!

Dame - Ah tsé, en vieillissant, on se rend compte qu'on perd beaucoup de temps à vouloir faire les choses comme tout le monde... Joyeuses Fêtes!

Wow... merci, Madame!


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22 décembre 2010

Boom-boom, pow-pow, tchike-tchike, wow-wow!

Avant, s'habiller pour la Naelle, ça voulait dire mettre une robe souvent un peu trop flash avec des grosses fleurs dessus pis des boucles à n'en plus finir. Jouer au barman en coulant des verres de jus de pêche dans le minibar de chez grand-maman.

Après, c'est devenu un casse-tête à savoir quel est mon t-shirt préféré pour avoir l'air d'une ado cool qui se fout pas mal de se mettre en robe pour voir ses grands-parents. Refuser tout sauf peut-être le verre de vin proposé pendant le souper du réveillon.

À un moment donné, c'était même le festival du confort, genre jeans is the new dress. Regarder le bye-bye de RBO.

Pis pouf, un matin, tu stalkes les photos des partys de bureau de tes amis facebook pis tu réalises que la robe un peu trop flash avec des boucles est revenue dans le décor. Jouer avec le barman en calant des verres de schnaps aux pêches.


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20 décembre 2010

Poudrerie

Sur cette rue-là, je traverse vis-à-vis le bloc bleu. J'ai pas tellement de raison, ça n'a rien de plus optimal que de traverser au coin de la rue, ou devant n'importe quelle autre bâtisse, mais c'est là que je traverse. Le banc de neige le sait, il garde ma trace, mon spot de passage juste à moi.

Toi, ça t'énervait que je traverse toujours aux mêmes endroits quand on prenait des marches, tu pognais les nerfs. Tu restais de l'autre côté de la rue pis tu boudais. Asti de con.

La neige jaune sur le côté des trottoirs me détaille les allées et venues des principaux habitants du quartier des chats. On voit les pas, aussi, les traces distinctes : chat, chix, enfant, chat, chat, raton?, chat, homme, chix, chat. Un botch encore fumant. Des fois, y'a comme des mottons rose-beige-orange qui s'imposent sur mon chemin, glacés, pas homogènes, louches, alors je les contourne. Too much information. La neige, c'est trop immaculé, ça trahit tout. Comme si un bar crade et toujours bondé faisait poser de la moquette blanche mur à mur. Juste non. Donnez-nous une chance!

C'est glissant. Les voitures ont de la misère à arrêter aux lumières, alors je ne traverse pas même si j'ai mon bonhomme. J'attends que plus rien ne bouge. J'enlève mes écouteurs, j'écoute le bruit du dérapage. Droite, gauche, droite; je remets mes écouteurs et j'avance de deux pas en reculant de un en sacrant.

Ça fait un an demain que t'es mort pis je suis encore frue. Va chier.


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19 décembre 2010

Entendu à la Barberie

Simon-mon-ami-de-traduction - Ouin, Val, c't'une girouette... Est bin sensible au vent, pis à Québec, y vente en criss!

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Le-gars-random-à-la-sortie, à sa chix blottie - Hein! J'sens tes seins au travers de ton manteau!

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Chuck, à très jeun - Bin oui, premier but, deuxième but, troisième but...

Val, encore plus à jeun - Ah ouin, une base c'est un but en français?

Chuck - Ouais.

Val - Pis comment ça s'appelle, le marbre?

Chuck - Le marbre, Val. Le marbre.

Val, un peu gênée quand même - Criss de sport de gland...

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Dans les toilettes des gars : spécial Le monde est petit.

Chuck - Dans l'fond, t'es-tu Sherbrookois d'origine?

Simon-mon-ami-de-traduction - Oué, un tit-gars de Rock Forest.

Chuck - Aaa, fak au fond t'es né à Rock Forest!

Simon-mon-ami-de-traduction - Ouin... Bin, non, on peut PAS naître à Rock Forest!

Chuck - Ouin on est tous les deux nés à Sherbrooke au fond.

Simon-mon-ami-de-traduction - Mais t'étais à Rock Forest?

Chuck - Oui, proche du parc central, Boisjoly...

Simon-mon-ami-de-traduction - C'tu dans Mi-Vallon, ça?

Dude random dans les toilettes de Québec² en train de pisser - Bin non, c'est sur la rue Kennedy!


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18 décembre 2010

À l'infini(tif)

Sortir en pyjama.
Rentrer.
Mettre un manteau et une tuque.
Ressortir.
Marcher des heures.
Briser ses tympans.
Espionner les gens.
Croiser un ami.
Engourdir son foie.
Juste une fois.
Brûler ses cellules.
Marcher un peu plus.
Multiplier les amis.
Rire.
Parler aux gens sans le faire.
Être avec eux sans les écouter.
S'en sortir.
Regarder sa montre.
En prendre une autre.
Oublier le temps.
Être dans une place inconnue.
Ne pas se poser de questions.
Espionner les gens.
Disparaître.
Oublier de dormir.
Prendre une douche.
Recommencer.

S'étourdir.


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17 décembre 2010

Le code Caliméro

Un genre de signal de fumée qui servirait à dire qu'on a besoin de se cacher sous sa coquille.

Pas d'alarmes, pas de surprises : silence silencieux.


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12 décembre 2010

La fois où j'ai failli mourir

C'était en l'an 2000, janvier 2000.

On était tous un peu déçus qu'il n'y ait pas eu de bug, finalement. Mais aucun lien avec mon histoire.

Non parce que l'histoire, c'est que à Magog, à 16 ans, si t'as pas de permis pis de char, bin tu marches. Les villages ont pas l'habitude d'avoir la bus de ville (sinon, faudrait l'appeler la bus de village, pis ça sonne drôle fak non).

Alors je m'enlignais pour marcher un solide 45 minutes pour revenir de chez une de mes amies, en plein jour, gros soleil, les bancs de neige hauts comme ma tête (je sais, c'est pas SI haut que ça, ma tête), l'air froid froid froid mais genre le fun, mon discman qui saute presque pas parce que j'ai mis des nouvelles batteries pis que j'me permets de mettre l'antichoc à on. La chouette vie.

Bin c'est là que j'ai failli mourir.

Je respirais tout à fait normalement quand soudain, je me suis étouffée avec ma bave. Je sais que c'est vraiment cave, s'étouffer avec sa bave en marchant dans la rue, mais je vous jure que c'est pas agréable! J'arrivais juste pu à reprendre mon souffle, je toussais, mais l'air ne pouvait que sortir de mon corps, plus rien n'entrait. Debout au milieu de la rue, je commençais à voir le paysage s'embrouiller, s'assombrir, ma face rouge, mes yeux embués. J'entendais encore les enfants qui jouaient pas si loin, mais comme flou. Je me disais que j'allais m'effondrer comme ça et qu'un d'entre eux me trouverait, morte raide, et que ça le traumatiserait à vie. J'avais un peu honte de ma mort, ça faisait bin trop faits divers, j'aurais préféré quelque chose de plus glorieux me semble. Je me disais que j'avais étudié mes maths pour rien, pis que j'aurais dû frencher Jo au party. Je me disais plein de trucs, avec mes genoux qui lâchent.

Et pis... Pouf! L'air est entré. De même, comme un imbécile qui arrive 5 minutes en retard.

Hep.

J'ai eu 96 % à l'examen de maths pis j'ai jamais frenché Jo.


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11 décembre 2010

Le temps (des Fêtes)

Y'est quelle heure là? Presque 8 heures. Ça commence à être plein pas mal dans le salon, y fait chaud pis ça pue l'eau de cologne cheap.

Tu regardes ton verre d'un air méfiant. C'est rose orangé. Une petite gorgée... Yark, ça goûte la marde, comme à chaque année. Tu fais un petit sourire appréciatif à ta tante Louise, qui n'a vraisemblablement pas compris que de mélanger trop de sortes différentes de jus ne crée pas, comme elle le souhaiterait, un nectar exotique, mais plutôt une mixture digne d'un défi alimentaire dans une initiation universitaire.

Tu te retournes un peu, tu sors ta flasque et rajoutes du rhum. Tant qu'à goûter mauvais, aussi bien que ça saoule, au moins. Comme ça, tu vas peut-être réussir à oublier.

Y'est quelle heure là? À peine 8 heures. Vous avez même pas encore mangé.

Tu hais Noël.

- Kin! Bin si c'est pas le beau Hugo! T'es pas venu avec Mélissa?

- Chut Pierre! Y sont pu ensemble là... C'est pas grave hein, tu le sais que nous autres on t'aime, la famille! La mère des filles est pas morte!

Tu ne réponds pas. Tes joues tirent doucement sur le coin de tes lèvres, et ça doit avoir l'air d'un sourire convaincant parce qu'ils te laissent tranquille.

Étant donné que les flos monopolisent la télévision du sous-sol, tu fais ton deuil de te plugger sur le Nintendo tout le réveillon et tu te trouves plutôt une chaise relativement confortable dans la cuisine vide pour y laisser choir ton mal. Y'est quelle heure là? Encore 8 heures. Tu soupires.

- Ouin, j'te comprends.

Tu sursautes et te retournes : tu n'avais pas remarqué que ta cousine avait adopté la même tactique que toi. Elle est belle, ta cousine. Un peu plus jeune que toi, juste assez, brunette, les pommettes saillantes, les yeux rieurs, la bouche moqueuse. Elle est belle, pour une cousine. Tu la regardes en te demandant pourquoi elle sort systématiquement avec des imbéciles.

Elle change de chaise pour se rapprocher.

- Max m'a laissée la semaine passée.

Tu t'y attendais. Tu ne réponds rien. Tu prends une autre gorgée. Elle fait pareil en grimaçant. Tu échange ton verre avec elle : elle en a plus besoin que toi. Ses sourcils semblent d'ailleurs apprécier ton ingrédient secret. Tu regardes ta montre : il est à peine dépassé 8 heures.

- Tsé Hugo, personnellement, j'l'ai toujours trouvée conne, Mélissa. Sans vouloir t'insulter là.

Tu le sais. Tu le sais tellement. L'an dernier, Mélissa avait mal à la tête. Elle avait passé la soirée à éviter tout le monde, t'entraînant avec elle ''par solidarité'', refusant tout alcool pour ne pas décupler la douleur. Elle t'avait chié dessus parce que tu n'avais pas mis la chemise qu'elle avait choisie, mais avait quand même trouvé le tour de porter un toast à votre amour devant toute ta famille, chose qui t'avait profondément gêné. Le chum d'époque de ta cousine, un joueur de hockey pas mal porté sur la boisson, ne s'était pas gêné pour la reluquer, chaud mort, et lui faire des avances. Le pire : tu avais surpris dans le regard de ta blonde une petite flamme, une fierté, l'effet de la flatterie du sportif. Tu t'étais senti vraiment minable. À la fin de la soirée, tu l'aurais tuée. Mais tu l'aimais. Tu l'aimes encore anyway.

- Mais tsé pourquoi tu sors toujours avec des épaisses?

- Pis toi, pourquoi tu sors toujours avec des gros caves?

Le fin visage de ta cousine se fige alors dans une stupeur magnifique, la bouche un peu ouverte, la langue qui veut sortir, les yeux qui calculent quelle réaction elle doit avoir. Ça vous prenait ça, juste ça pour que monte le rire que tu attendais depuis des semaines, pour que vous pouffiez tous les deux, cogniez vos verres, que tu y rajoutes plus de rhum. Un vrai rire. Les nerfs qui se relâchent, les muscles qui se décrispent.

L'horloge qui recommence à avancer.


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10 décembre 2010

Ce que je ne vous dis pas

Avertissement : ce post peut contenir des traces de découragement de fin de session et de manque de sommeil. Veuillez ne pas tout prendre au pied de la lettre. Maman : je vais bien et je t'aime.

Je ne vous dis pas que ce blog est en grande partie chimère. Je ne vous dis pas que je passe de longues soirées à fixer l'écran en attendant qu'il se connecte, lui, celui qui est loin. Je ne vous dis pas que j'existe en très grande partie dans votre regard. Je ne vous dis pas que, souvent, je trouve mon blog insignifiant. Je ne vous dis pas qu'il m'arrive de regretter d'avoir procrastiné parce que j'obtiens une note de merde à un examen. Ni que je regrette vraiment souvent d'avoir lâché le cégep le 10 septembre 2001 et que je me demande ce qu'aurait été ma vie si j'avais fait les choses ''normalement''. Je ne vous dis pas non plus que de faire de l'aide aux devoirs et de trouver ça gratifiant me remet dans la face le fait que je ne fais rien d'utile pour la société les 166 autres heures de la semaine. Je ne vous dis pas que j'ai peur de me sentir comme ça toute ma vie. Je ne vous dis pas que vos rires et vos commentaires sont des baumes sur mes plaies. Je ne vous dis pas plus que j'ai la trouille de ne jamais voir l'acné qui m'envahit le visage depuis 15 ans disparaître, et que ma trouille est sûrement la cause de cette acné. Je vous dis que ''acné'', ça serait plus beau écrit ''acnée''. Je ne vous dis pas que, souvent, quand je passe mon texte sous Antidote, je réalise que j'avais plein de fautes vraiment connes. Après cet aveu, je ne vous dis pas que je souhaite devenir réviseure. Je ne vous dis pas que je fantasme parfois de passer ma vie à fumer pis à jouer au Nintendo gelée, moi qui ne fume pas. Je ne vous dis pas que derrière mon sourire confiant et sympathique se cachent un trilliard d'angoisses, ou que derrière mon humour noir se cache un cœur à vif qui se laisse émouvoir de tout. Je ne vous dis pas que je vous stalke sur Facebook en trouvant votre vie divertissante ou en vous trouvant beaux.


Mais je peux vous dire une chose : j'écris pour être lue. Parce que j'ai besoin d'amour. C'est le genre de pathétisme que je suis prête à assumer.


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9 décembre 2010

Dédramatiser

Turbulent n'est plus. Bin, il ''est'', mais il ne vient plus à l'aide aux devoirs. Une dizaine de crises et deux avertissements sérieux plus tard, il a perdu ''son droit'' de s'y présenter.

Je pourrais crier de joie et me dire qu'on va enfin pouvoir se concentrer sur les choses à faire et que je vais pouvoir aider les autres. Mouin. Mais je me sens un peu mal pour Turbulent et son étiquette si précoce de ''enfant à problème''.

* *** Passons. *** *

Avez-vous déjà chanté Petit papa Noël en chœur avec des enfants? Je veux dire, en tant qu'adulte?

La dernière aide aux devoirs avant les fêtes a été complètement buzzante. Un buzz d'amour!

Téteuse (devenu Colleuse) - Aaaaaaaaaaaaaa! Moi je t'aime, j'aime ça l'aide aux devoirs!

Je, voix de Dora - T'es fine ma belle, moi aussi je t'aime, je vous aime tous les deux. En plus aujourd'hui c'est spécial, c'est la dernière aide aux devoirs avant Noël! On va se revoir juste après!

Colleuse - Non!! Elle me serre plus fort. C'est pas juste, c'est trop long!

Curieux - Hein, tout ce temps-là? C'est pas juste!

Ils sont vraiment déçus là! Même Curieux, ce qui m'étonne. Vraiment. Et moi, je jubille. Buzz d'amouuuuuurrr!

Je, voix de Dora - Bin oui, et là on doit s'y mettre si on veut avoir le temps de tout faire. Alors tu prends ton Mélissa et ses amis, page 101.

Curieux (Menteur à ses heures) - On n'a pas besoin de faire la lecture que Mme Julie a dit!

Colleuse - C'est même pas vrai!

Menteur - Oui!

Colleuse - Hein non, moi j'veux la faire la lecture, c'est même pas vrai!

Je, dédramatisatrice experte - Moi j'pense que Curieux est un petit coquin aujourd'hui...

Les visages crispés s'envolent et ils ricanent les deux.

Je, si fière de sa tactique - Je pense même que vous êtes DEUX petits coquins aujourd'hui!

Ils ricanent encore en se tortillant.

Colleuse - On est des petits coquins de lutins du Père Noël!


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3 décembre 2010

ZZzzzzzZZZZZZzzzzZZZZZZzzzzZZ

Un drôle de grondement trouble ma musique.

J'en lève une oreillette : c'est pas l'autobus. Je regarde autour de moi : un étudiant qui tapotte du pied, une vieille dame dans la lune, une femme dans un gros manteau de poil... Mais personne qui gronde.

Bizarre.

Je remet mon oreillette. Au bout d'un moment, ça gronde encore... J'enlève l'oreillette. Ça gronde plus fort que quand je la met. Je regarde encore autour de moi, et là je le vois.

Un bout d'choux avec du maquillage de fête dans le visage, bien caché dans le poil du gros manteau de sa maman, profondément endormi et qui ronfle comme un ogre!

Je ricane. La maman sourit. Je regarde l'étudiant en face de moi, qui rigole aussi. La vieille dame nous jette un coup d'oeil d'un air nostalgique.

Pis toi mon beau, tu dors bin dur!


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2 décembre 2010

Tommy

Tommy est super bon pour lire.

Tommy - Un jour avant Noël. Clémentine décore le sapin avec son papa.

Presque toujours parfait quand il lit.

Tommy - Elle a hâte que les ca-b-beaux

Mme Catherine - Oh! Est-ce que c'est un b ou un d?

Tommy, en pleurs spontanés - Oui mais je l'sais pas! Je l'sais jamais de toute façon, chu pas capable de rien, j'suis bon dans rien!

Tommy se roule en boule dans le coin de la classe. Il force très fort avec ses yeux pour avoir des larmes, il pense à des choses tristes comme si son chien mourrait, ou s'il perdait un jouet qu'il adore. Il n'aime pas que les autres amis le regardent drôlement, mais il sait que madame Catherine va le prendre en pitié et s'occuper de lui. Juste de lui, pas des autres, lui tout seul.

Mme Catherine - Tommy, tu reviens à ton bureau s'il te plaît, on continue la leçon.

Tommy, qui réussit à maintenir ses pleurs - Non, j'veux pas, chu trop fatigué!

Mme Catherine - Tommy c'est pas un choix : tu viens t'asseoir, c'est tout.

Tommy - Mais chu fatiguéééé-ééé-ééé!

Une amie de la classe - Pourquoi Tommy est toujours fatigué? Moi chu jamais fatiguée à l'école.

Un ami de la classe - On peut-tu s'asseoir par terre pour finir la lecture? Sivousplaît!!

4-5 amis - Oh oui sivouplaît!!!

Un autre ami - Moi non plus chu jamais fatigué, y fait toujours assemblant, Tommy.

Mme Catherine - Non, là chacun reste à sa place. Si Tommy veut pas continuer la lecture, on va continuer sans lui.

La lecture se poursuit. Tommy est fâché que ça continue sans lui, alors il frappe dans le calorifère, mais Mme Catherine ne le regarde pas. Il essaie de pousser un sanglot plus fort, mais ça ne marche pas non plus, y'a juste William qui se retourne pour lui dire d'arrêter de déranger.

Tommy joue un peu avec ses vers de terre en caoutchouc, ceux qu'il garde toujours dans sa poche. Il se tasse lentement, par terre. Il rampe jusqu'à son bureau. Personne ne le voit faire, il est super bon pour ramper sans se faire voir. Il s'assoit à son bureau. C'est l'heure de pratiquer les mathématiques. Il est super bon en mathématiques, bin meilleur que les autres dans la classe. Il est sûr qu'il connaît la réponse alors il lève sa main.

Tommy - Quatre!!

Mme Catherine - Non, c'est pas quatre. Mais qu'est-ce que ça pourrait bien être alors? Est-ce qu'y'a un ami qui le sait?

Tommy, en pleurs - C'est pas juste! Moi j'l'ai jamais bon, chu fâché là, tsé chu fatigué!

Et il retourne dans son coin sale, entre le bureau des feuilles brouillons et le gros calorifère. Mais il fait exprès pour accrocher le coffre à crayon de William en passant devant lui.


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1 décembre 2010

Ma fête est finie pis c'est décembre

Ma fête est finie pis c'est décembre. Just so you know.

Le réveil-matin de ma coloc sonne vraiment fort : je pense qu'elle tente de surpasser son écoeurite aiguë de sa session et de s'obliger à se lever malgré tout. Je compatis du fond de ma chambre. Je me sens un peu pareil, mais en version beaucoup-trop-insouciante.

J'aime ma vie. Mais des fois je lis ça pis j'ai vraiment envie de repartir. Encore en Espagne. Je pense à Pepe Rey l'inspecteur et aux notes historiques-touristiques de la fin des mini-romans du cours d'espagnol 4.

J'ai clairement un nerf stroboscope sur ma paupière gauche. Certains diront ''tu manques de sommeil'', mais je sais que ça n'est pas la cause de la stroboscopie de paupière. Non. C'est mon corps qui me dit ''STU CRISSSS??? PARS!''.


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