2 septembre 2012

Ciao-bye



Bon, après un mois d'absence, faut se rendre à l'évidence : c'est la fin de l'activité cérébrale (... eum, l'incontinente là, j'virerai quand même pas légume en cliquant sur ''publier'' talleur). J'ai pas de raison particulière, je me suis juste lassée de mon propre pas-de-concept. J'ai encore des tonnes de gribouillis dans mon calepin, mais je pense bien livrer ça sous une autre forme dans les prochains mois. Mais pas ici (même si ailleurs c'est trop loin).

Je garde le tout en ligne pour que les nostalgiques (genre moi-même, parce que je suis ma plus grande fan) se sustentent.

Ça me fait drôle, quand même.

Merci pour votre fidélité et votre amour virtuel :)

Je vous laisse sur une chanson qui symbolise pour moi ma passion pour le secrétariat et les différentes polices avec ou sans empattements de Word.

Valérie


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31 juillet 2012

Où aller veiller? Prise 3 - spécial Vacances


On est trois filles, fin-vingtaine, à chercher où est-ce qu'on pourrait bien aller veiller à Québec pour ne pas se sentir comme de vieilles matantes.

Résultat : teste des bars pour trouver LA place où y'a le moins d'irritants (musique, âge moyen, style vestimentaire, compactage). Ça va sûrement donner une série de posts sur ce blog, ou bedon celui-ci est le dernier sur le sujet pis on va abandonner le projet. Suspense.

Je sais que vous vous pouvez pu.

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PIS DES FOIS, ON EST EN GASPÉSIE POUR LES VACANCES FAQUE...
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Bar : Brise-Bise
Quartier : Gaspé, j'ose pas vraiment dire ''centre-ville''
Journée : mercredi soir
Musique : comme aux Voûtes, mais en ajoutant du country
Âge moyen : n'importe qui qui veut boire de la bière ce soir-là
Style vestimentaire : comme aux Voûtes
Compactage : impressionnant, mais encore vivable
Heure d'arrivée : 21 h
Heure de départ : 1 h


Par où commencer... À force de me tenir avec deux Gaspésiennes, fallait bin un jour que je les suive dans leur patelin le temps d'une immersion, n'est-ce pas? Alors voilà.

Avant toute chose, dis-toi bin que quand tu pars ''veiller'' en Gaspésie, ça implique de faire au moins une demi-heure de route, chose que tu feras chixée en écoutant du gros pop sale, mais en étant quand même obligée d'arrêter au Shell pour jouer à la mécanicienne et checker ton huile (tsé, pour être certaine de toffer la runne à la fin de la soirée).

Sinon, ça va quand même, côté dépaysagement, parce que  le chansonnier du Brise-Bise en période estivale est le même que celui des Voûtes (oui oui, le Gaspésien qui était le ptit frère de l'autre là!), mais accompagné de deux autres gars. Là, vous vous dites sûrement ''ouin, deux personnes qu'on connaît pas...'', bin non, vous avez tort, parce qu'évidemment, un des deux autres gars sort, justement, avec une des serveuses des Voûtes, serveuse avec qui on se retrouve d'ailleurs assises là-bas à prendre une bière.

Me suivez-vous? Parce que c'est important de me suivre là, on est en GASPÉSIE, faut FAIRE DES LIENS tout le temps entre tout le monde. Tout le temps. On part.

Donc déjà, le guitariste sort avec la serveuse des Voûtes, et on savait déjà que le chanteur sortait aussi avec une autre serveuse des Voûtes, mais c'est en plus de ça le voisin du cousin de mon amie, celui dont la mère travaillait à Coop, t'a connais pas? Tsé là, son père travaillait au débarquement avec l'oncle de Chose, pis son plus jeune à lui sortait avec une fille de Tit-Cap, mais mon amie elle l'avait connue au Cégep parce qu'était toujours à Brasserie là, mais là faut pas qu'tu la mélanges avec les jumelles Murray par'zemple, parce qu'eux-autres c'était des anglaises de Chandler pis y'ont pas rapport pantoute dans l'histoire.

Si tu m'as pas suivi, tu sais maintenant c'est quoi passer la semaine avec trop de Gaspésiens. Si t'as tout suivi, t'en est un pis t'es sur le bord de me sortir le nom de famille du gars!

On entre dans le bar, on se commande de l'alcool, j'ai le plaisir d'apprendre qu'ils ont mon vin rouge préféré, je suis surexcitée, nous buvons. Aux premiers rangs, j'veux dire à part nous trois pis la serveuse des Voûtes, y'a une groupie qui s'essaie clairement sur le drummer pis qui connaît toutes les tounes par coeur, elle dandine de la tête en se twistant une couette de cheveux, comme si elle était une figurante dans Grease. Elle porte encore son ptit kit de plage, genre de chandail en tissus de serviette mauve avec des lunettes sur la tête. J'ai pas osé demander à mes deux Gaspésiennes si elles la connaissaient, parce que j'avais pas envie de m'embarquer dans une histoire de ''ah oui, ça doit être la soeur de la petite que j'coachais en natation...''.

Nous autres, on passe pour des vraies groupies parce qu'on avait eu la répète générale du show la veille autour d'un feu de camp (... ou plutôt de joie, à la grosseur qu'il avait) sur la grève grâce à la cousine de mon amie qui connaît les gars du band, mais on s'en fout parce qu'on se sent privilégiées. Une des Gaspésienne (j'vous dis pas laquelle, la honte...) a essayé de filmer le show, mais elle s'est trompée de mode sur son kodak alors ça a juste pris une photo : c'est pas grave, ça compense pour le vidéo de 20 secondes qu'on a de nous deux en train de faire semblant de prendre une bouchée de sandwich en demandant si la photo était prise, un peu plus tôt dans la journée.

Dans un autre coin, y'a une tablée de matantes très saoules qui se lèvent toutes en même temps pour danser sur leur demande spéciale de Kenny Rogers. Sont bin contentes parce que les chansonniers sont tellement des bons ptits gars qu'ils les cruisent comme si elles avaient 20 ans, non mais c'est leur soirée hein!

De notre côté, on boit moins qu'à l'habitude parce que vous comprendrez que la 801 se rend évidemment pas dans la Radoune, mais on se fait chicaner par la barmaid-des-Voûtes-juste-blonde-de-l'autre-mais-même-pas-Gaspésienne-sauf-que-en-vacances-en-Gaspésie : ''On est en Gaspésie : t'es supposée te saouler pis dormir dans l'gazon!''

On n'a pas suivi son conseil, mais disons en résumé que le Brise-Bise le soir, pendant les vacances de la construction, c'est probablement le seul bar où tu peux voir une fille mettre du Watkins sur les bras d'une autre fille pis trouver ça logique.



VERDICT BRISE-BISE:
Bin tsé... C'est cool, c'est les vacances,
pis c'est pas comme si y'avait 40 places où sortir à Gaspé!


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13 juillet 2012

Le constat

À la base, tout le monde le sait que t'es parti pour pouvoir l'oublier, mais toi t'as appelé ça le besoin de voir le monde, tsé pour sentir que tu fais partie de quelque chose de plus grand, que tu as des buts, des projets, des affaires fuckées toi aussi dans ta vie, que tu existes pis que tu sors de l'ordinaire. Pour faire du stock à raconter sur ton blog.

Tu pensais que la distance te donnerait du recul, tu sentais que si tu partais, t'allais être une nouvelle personne en revenant, une version 2.0 avec plus de guts, plus de drive. T'as acheté les billets sur un coup de tête un soir de déprime, mais ça tu le dis pas. T'as pas envie de rien dire, en fait, alors c'est pour ça que t'as choisi un pays où tu parles pas la langue.

Pour te taire. Pour boire. Pour voir.

À date, tu trouves pas fort fort. Y'a une seule idée qui t'obsède.

C'est sûr qu'après 10 shooters de fort lors d'un pubcrawl dans Barcelone, c'est peut-être plus trop le moment de prendre des décisions éclairées, mais la toune qui joue dans les speakers te dit qu'il faut que tu rentres au pays.

Faut que tu revoies Mel.


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6 juillet 2012

Canin-cule

Y fait chaud, toutes les fenêtres sont ouvertes et j'entends au loin un chien japper "wouf-wouf-wouuuf-aaaoouuuuuu!''.

Gossant.

Deux secondes plus tard, j'entends un autre chien japper aussi, à peu près le même pattern, "wouf-wouf-wouuuf-aaaoouuuuuu!'', puis j'en entends un autre qui vient d'une autre direction, même chose, puis deux autres qui s'y joignent!

Coudon, est-ce que je vis dans les 101 Dalmatiens pis que personne me l'a dit??


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5 juillet 2012

Sur repeat

En pleine nuit, la clé dans la porte, les pas dans l'escalier, le son trop fort, la même chanson en boucle, personne dans la rue, personne dans la ville, les yeux qui prient, ton visage, les jambes qui brûlent, le cerveau qui disjoncte, le cœur qui abdique, ton visage ton visage, la lune pas pleine, les nuages rares, un autre quartier, le vent qui fouette, le vent merci, les heures qui passent, un cul de sac, les chats qui se lavent, les oiseaux qui chantent, s'il vous plaît non, le soleil qui se lève.

Pis moi qui rien.

Pis toi qui quoi?


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2 juillet 2012

Électrodéménageurs

C'est presque excitant, c'est la journée où les électros (pas neufs là, mais c'est tout comme) arrivent; on a tout tassé, on s'est battues contre des bébittes rampantes sous l'autre poêle, elles ont gagné mais on a signé un traité de paix, on a nettoyé, pis là on attend. Du quatrième étage, on regarde les livreurs qui sacrent contre nos escaliers.

Coloc 1 - Tabarouette...

Coloc 2 -
J'voudrais pas être à leur place...

Je - Gosh que j'aime ma job.

Ils se rendent finalement en haut, entrent la chose dans l'appart, se déstrappent et nous regardent, trois tartes qui sourient, bin impressionnées de voir des vrais hommes qui forcent foul viril après des électros.

Le plus vieux - Ouin, vous êtes en hauteur, les filles!

Mais Coloc 2 n'écoute pas Le plus vieux. Coloc 2 regarde Le plus jeune comme si elle avait vu un fantôme.

Coloc 2 - ...

Le plus jeune -
...

Coloc 2 - Sébastien..?

Sébastien - ...

Coloc 2 - ...

Sébastien -
Salut Mel...

Mel - ...

Sébastien - ...

Mel - Quand est-ce que t'es revenu?

Sébastien - Eum... Non mais j'vais t'expliquer...


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27 juin 2012

Déficit d'attenquoi?

Tu sais que t'es TDAH quand tu vas à la pharmacie chercher ta prescription, que tu sors ta carte pour la payer, que tu entres ta carte dans la machine, que tu remarques une affichette sur l'hypertension et te mets à la lire, que tu te demandes si tu fais de l'hypertension, pis que la caissière te sort de tes pensées en te disant ''Eum... Madame, vous devez faire votre NIP...''.


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18 juin 2012

La saison des mariages

Déjà, tu arrives dans l'église de St-Machin-de-Autre-Nom-de-Ville et tu réalises que le côté du marié, où tu dois t'asseoir, est vide. Vide vide vide... Alors que celui de la mariée manque de place. On sait déjà qui va porter les culottes dans ce couple-là.

Le prêtre a une belle voix chantée grégorienne, mais une ponctuation un peu trop déficiente. Louez, le Seigneur louez,-le dans. Les hauteurs... Pas cher, chauffé / eau chaude. Au milieu de la noce, il a eu la lubie de nous raconter le synopsis du Magicien d'Oz pour nous expliquer qu'un coup marié, ça sert à rien de chercher le bonheur ailleurs parce qu'il est en-dedans du couple. Dieu : vient vous. Donner aujourd'hui ce, dont vous; avez besoin pour être, heureux. Même si t'es un robot à la recherche d'un coeur, manne.

Y'a un bébé en arrière qui court sur les bancs d'église, ça fait un boucan d'enfer (haha, d'enfer) pis on entend presque plus le prêtre dans son micro cheap. À ma droite, je vois une fille habillée en noir-mauve avec son chum dans les mêmes teintes, ils ont l'air de s'installer pour quelque chose : avec son look Star Académie, c'est clairement la chanteuse qui va chanter Une chance que j't'ai.

Yes it was. Mais elle chantait bien pour vrai!

Moi, j'étais pas en mauve, mais j'avais mis des sandales très très hautes. ATTENTION, LE BOUT QUI SUIT EST PAS GENTIL, CACHEZ LES YEUX DES ENFANTS ET DES VIERGES.

Vince - Ça a pas l'air confortable, tes sandales.

Je - C'est mes sandales de pute.

Vince - Tu sais que t'es un peu trop toutoune pis pas assez totons pour être pute hein?

Je - Bin non, y me manque juste un peu de coke...

Vince - Tiens Val, j'en ai.

Je - J'te laisse la sniffer sur mes fesses si tu veux.

Vince -
Dans quelle varice?

L'église est sur la rue de l'École, où se trouvent aussi le salon funéraire, le cimetière avec vingt-huit tombes et, oui oui, l'école. La réception a lieu sur la rue de la Marie, qui comprend la mairie, le centre-communautaire-club-des-lions-fermières-caisse-pop-restaurant-à-déjeuner-boutique-de-Noël. Et qui se trouve à 80 mètres de la rue de l'École.

Y'avait deux maigrichons à l'église qui avaient l'air d'être des jumeaux (comme les jumeaux dans Les grandes chaleurs), mais on se rend compte à la réception qu'ils forment un couple. On est assez chanceux pour se retrouver assis à la même table qu'une fille qui étudie à Bishop's et qui m'apprend l'expression ''Bishop's Drunk'', qui veut dire être trop saoul pour réussir à sortir des résidences. D'ailleurs, y paraît que ça serait réellement arrivé au gars qui écrit ça, et qu'il se serait embarré dans le corridor des résidences de Bishop's en bobettes.

Ceux qui ne viennent pas de Sherbrooke ou qui n'ont pas étudié à l'UdeS ne comprendront peut-être pas à quel point je trouvais ça pissant d'avoir une anecdote trash sur Bishop's dans un mariage nowhere.

Dans une réception, y'a toujours une fille avec qui t'es timée côté pipi, pis là vous devenez chum de toilettes à force de jaser aux 70 minutes.

Le DJ, qui porte des chapeaux thématiques selon la chanson qui joue (no joke, vous devriez voir son affro pour LMFAO), essaie de partir la soirée avec Party Rock, ce qui fonctionne, mais ensuite la tue carrément avec deux chansons d'Adele d'affilée. Y'est un peu précoce. D'ailleurs, il chante toutes les chansons dans son micro par-dessus la vraie toune : ça s'invente pas.

DJ au micro - Mesdamesmessieurs, j'apprends à l'instant qu'on a une participante de Star Académie dans la salle, viens nous chanter ça en avant, Joannie!

La chanteuse de l'église. J'aurais dû gager de l'argent.

DJ au micro - Oh, et on a un autre participant qui avait fait les auditions avec cette chanson d'Éric Lapointe : Hugo, je te laisse mon micro! Faites du bruit St-Machin!!!

C'était le maigrichon qui sort avec sa soeur... et qui a autant de coffre que de muscles. Coudon, tout le monde a déjà fait les auditions de Star Académie, en rrrrégion?

Au moins, la petite bouquetière est venue danser avec moi, ce qui veut sûrement dire que j'ai l'air d'être une personne gentille. Sourire niais.

Et pis finalement, on est sortis de là pis on était pas pantoute Bishop's Drunk même si c'était un open bar. Tant pis : vive les mariés!


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15 juin 2012

Les petites preuves

Deux verres d'eau sur la table de chevet
Un retard au travail
Quatre messages non lus sur Facebook
Un seul expéditeur
Une chanson en boucle
Trois marguerites effeuillées
Deux couettes de cheveux rebelles
Douze kilomètres de détour exprès
Huit grafignes dans le dos
Une montre oubliée
Deux préservatifs en moins dans le paquet
Sept centimètres de cernes
Huit dents exposées dans un sourire
Une nuit blanche

Deux verres d'eau sur la table de chevet


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12 juin 2012

Fouilles du SPVM

Dimanche de Grand Prix, Montréal, juin 2012.

Une de mes copines, qui habite à Longueuil (on l'aime quand même) et travaille sur l'île, prend l'autobus pour se rendre au métro pour se rendre au boulot, comme presque tous les jours de sa vie depuis deux ans. Elle n'est plus étudiante depuis un bon moment, mais c'est le genre de babyface qui se fait encore carter à la SAQ.

Non, elle ne porte pas de carré rouge, et ne traîne pas non plus de pancarte ou de poche de hockey louche, mais elle se fait quand même intercepter dans le métro et on fouille sa boîte à lunch.

COME ON. Sa boîte à lunch.

Elle n'a pas pu s'en empêcher - Faites attention à la nectarine, y'a une grenade dedans.

Est-ce qu'on aurait fouillé sa boîte à lunch sans motif valable si elle avait eu 50 ans?


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11 juin 2012

Rhume d'été

Non, ce ne sont pas des allergies : si c'est ça, alors les pillules anti-allergies ne fonctionnent pas.

Bref, ça a commencé par un mal de gorge, pis le reste est toujours pareil. C'est l'été, j'suis malade, bravo. J'ai essayé de buzzer au NyQuil mais ça a été plus ou moins efficace.

C'est plein partout dans ma tête, sinusoreillesgorgenez, j'arrive pas à réfléchir comme du monde, j'ai même eu un flash de la première soirée où j'ai vu le Crotté.

Je ne le connaissais pas du tout, mais lui si puisque son ami essayait (vraiment vainement) de me cruiser. Vers la fin du party où on était, le Crotté est venu me voir, alors que je parlais à un autre gars : "Ouin, fak comme ça t'es pas reparti avec mon ami JP?"
- Eum... premièrement, t'es qui, pis deuxièmement, comment ça tu sais que JP essaie de repartir avec moi? Pis troisièmement non, j'suis pas intéressée pantoute par ton ami JP.

On s'était mis à jaser et là j'ai catché qu'il était le wing man de JP, mais bon, pire wing man au monde puisque finalement, il me cruisait gros comme le bras même s'il avait une blonde. On a fini par jouer à Guitar Hero chez lui en buvant, mais j'ai pas dormi là, j'ai juste ajouté sur son msn ouvert ma propre adresse en me trouvant bien drôle, et on s'est rejasé, et là deux semaines après j'ai vraiment dormi chez lui dans le lit de sa blonde. J'étais trop fatiguée pour me rendre chez moi, et il m'a dit ''Ouin, mais là si tu dors ici, j'suis obligé de te toucher.'' J'ai répondu ''deal'' pis on a frenché. On n'a pas juste frenché.

J'avais pas encore compris qu'il était crotté, je l'imaginais plutôt désespéré et démuni. Je pensais le sauver.

Hep.

Des fois, je suis malade et je repense à mes histoires passées. C'est con, mais si c'était à refaire, je referais tout exactement pareil, ou presque.


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8 juin 2012

Le problème avec moi, c'est moi

Mais est-ce que tu le sais, ce qui te rendrait heureuse?

Non
Je ne sais pas

Du temps
De l'argent
De l'amour
La santé

Est-ce qu'on peut vraiment vouloir autre chose, dans la vie?
Un projet artistique
Des voyages
Du temps
De l'argent

Un chat
Non, juste de l'amour

Des pacotilles
Quelques livres en moins
Un grand piano
Ma sœur à deux coins de rue
Une carte postale inattendue
Un film qui fait rêver, un repas délicieux
Le sentiment d'appartenir à quelque chose de plus grand
Cet air nostalgique, en boucle, le film de sa propre vie
Un narrateur impromptu qui nous comprend
Le chant des vagues
L'odeur du sel
Le goût de ta peau

De l'amour
De l'argent
Du temps pour en profiter

La santé, nommée uniquement pour ne pas porter malheur


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5 juin 2012

Run de lait

Jordy

Je - Qu'est-ce qu'il fait aujourd'hui, Jordy? J'suis sûre qu'y'est dans une téléréalité trash française...

Ma prof de chant - Moi j'pense qu'il sort avec Alison.

Je - Y l'a retrouvée sur Facebook.


Classique

Ma prof de chant, à propos de ma prestation exagérée - On dirait de l'opéra cheap super dramatique; Shakespeare version Glee!


Manger au Ly Hai

La superlative - On s'en va au Laille-Hé.

Je - Tu veux dire au Li-Aille? Tsé, c'est asiatique, j'pense pas que ça se prononce avec un accent anglais...

La superlative - Oooh! J'suis vraiment pas bonne hein avec les accents?


Julien Clerc

Avec mon coeur de banane, j'ai jamais su dire je t'aime. Oui mais B2, j't'aimais quand même comme personne n'a jamais aimé.


Coup de soleil

Assise sur la terrasse de la Barberie (bin oui, je sais... je suis incorrigible), je commence à trouver le soleil bitch un peu parce que ça me brûle bin raide le bras droit, alors je me plains d'être en train de cramer au soleil, et là les speakers crachent du Franz Ferdinand : How I buuuuuuurn, how I buuuuuurn...


Les défunts cours de notre secondaire

Collègue moins jeune mais quand même branché - Non mais j'pense que ça existe pu, les cours d'économie de choix de carrière...


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1 juin 2012

Élémentaire, mon cher Watson

Tu faisais l'épicerie dans le genre de patelin où il ne se passe pas grand-chose. C'est peut-être un peu la raison pour laquelle tu étais devant le rack à tomates depuis au moins une dizaine de minutes à les regarder pour juger de leur maturité sans trop les tâter.

À ta droite, tu as senti un regard, le regard insistant de quelqu'un qui VEUT communiquer avec toi.

''Est-ce que vous saviez que la voix de Céline est trafiquée par des psychiatres?"

Toi - Pardon?

Vieille dame - La voix de Céline, elle est trafiquée par des psychiatres!

Toi - Ok, mais ça vient d'où?


Vieille dame - C'est mes médecins qui me l'ont dit...

Bon, déjà, si elle est suivie par plus d'un médecin, on peut se poser des questions. À moins que ce soient ses psychiatres qui lui aient dit que la voix de Céline était soignée par des médecins. Va savoir.

Mais toi, tu ne comprenais vraiment pas pourquoi elle avait eu besoin de te parler de Céline (sans nom de famille, on se doutait que c'était pas sa belle-soeur, tsé) à ce moment-là. Évidemment, des jours plus tard en parlant à un ami, tu as compris que c'était peut-être parce qu'une chanson de Céline passait à la radio dans l'épicerie.

Tu ne ferais pas un très bon inspecteur.


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31 mai 2012

Le ménage

Le temps me dépasse.

Quand t'as un déficit d'attention, ça devient pénible de devoir t'organiser. J'ai ma mère et ma soeur qui viennent faire un tour demain : j'ai beau avoir presque une journée entière de libre, tout ce que j'arrive à faire, c'est laver les draps.

C'est déjà pas mal, mais bon... Je sais qu'elles vont remarquer mon plancher sale, la poussière sur mes meubles, ma salle de bain so-so, mes fenêtres pu tant transparentes, les pièces en désordre. Je sais qu'elles vont retourner chez elles après en se disant qu'elles ne pourraient jamais vivre dans un tel bordel.

Je ne suis pas à la hauteur hygiénique de mon entourage.

Mais au lieu de m'y mettre comme n'importe quelle personne normale serait apte à le faire, je blogue et je joue de la guitare en me torturant sur le fait que je suis incapable de m'organiser et d'avoir de la discipline.

Paraît que j'ai d'autres qualités.


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29 mai 2012

Casseroler (en moutons)

Les 20 heures sonnent. En fait, chez moi, y'a rien qui sonne du tout quand les 20 heures arrivent, mais quelque part à Magog chez ma grand-mère, l'horloge sonne pour vrai.

Ça commence au loin dans le quartier, quelques coups discrets sont frappés, presque gênés, sur une casserole. Mon voisin d'en face sort sur son balcon et s'y joint. J'embarque dans la toune. Ça se multiplie dans ma rue, dans les autres rues : ça fesses fort, ça fesse de tous âges, y'a une petite fille qui en profite pour souffler fort fort fort dans sa flûte à bec, ça parade dans la rue.

Une voisine console son bébé qui pleure : j'me sens mal... mais je continue.

Ma date arrive, je lui donne une casserole. Bing bing bang bang, la parade passe sur la 4e Avenue, fait des détours, on frappe plus fort pour les encourager.

Mais là ça fait 15, 20, 25 minutes... Y'a des consignes claires pour le début du bruit, mais pas de protocole de fin.

Ma date - Je pense que ça s'arrête à et quart, d'habitude...

On frappe un peu moins fort, on arrête deux secondes pour voir si ça frappe encore : oui. On continue un peu. On veut juste pas être comme dans un sketch de Louis-José Houde tsé, genre le dernier qui applaudit quand tout le monde a arrêté.

Quand est-ce qu'on arrête? POURQUOI Y'A PAS DE PROTOCOLE DE FIN?

Mes voisins d'en face sont rentrés chez eux, on les a imités.

Ça s'est arrêté rapidement, finalement.

Je plains celui qui a frappé en dernier. Y'a dû se sentir rejet.


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27 mai 2012

Bon à savoir

Je raconte les méandres de ma vie amoureuse à un copain en déjeunant au resto ce qui le pousse à commenter :

''Hein, on dirait une toune d'Avril Lavigne!''

Bon. Tu sais que tu es encore une ado quand...


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22 mai 2012

Estival

Lundi des Patrireinlar. Bus de B.S., hautes températures, quartier entier qui s'habille chez Hart, diphtongaison : je vois une fille un peu plus jeune que moi monter à bord avec une copine. Les cheveux sont gras et mal coiffés, les vêtements sont à la mode de 2002 version pas cher. La face tordue annonce déjà un langage coloré mais pas dans le genre plaisant, et là ça s'exprime, cette affaire-là :

''Asti qu'y fait chaud, manne... Câliss que j'haïs ça les clavicules!''


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21 mai 2012

Léo (pas DiCaprio)

On était encore aux Voûtes, on aime ça. On avait bu très beaucoup avant à la Barberie, et là ça continuait pour la plupart d'entre-nous, même si moi j'étais la fille trop fatiguée qui désaoule pour rentrer chez elle tôt pis manquer le party.

Ça arrive.

N'empêche que peu avant minuit, Simon-le-bon-mon-ami-poule-gai-pas-gai-de-traduction revient à notre table en battant des mains comme une fillette de 14 ans :

"Léo Bureau-Blouin est dans le bar!!! Y'est là pour vrai!!!"

Réaction hystérique autour de la table, on se serait cru à un show des BSB en 1997.

La Gaspésienne qui cruise au Tim - Bin là! Faut que j'aille lui parler, y'est où?

Elle disparaît dans la foule. Nous ne sommes pas étudiants, nous avons universitarié dans des domaines divers (histoire, sc po, lettres, langues... ok, y'a personne qui a fait médecine, droit ou génie). Nous sommes rouges, bin oui. De honte, la plupart du temps; de haine, de temps en temps; de coup de soleil, de fille en canicule. Pis d'excitation qui monte aux joues parce que une petite vedette de la politique se retrouve dans le même bar que nous, une fois.

Elle revient.

La Gaspésienne qui cruise au Tim - Oh mon Dieu, je l'ai touché!!!

Est-ce que je vous ai dit à quel point elle était saoule?

La Gaspésienne qui cruise au Tim - Y'est foul beau, y'est rendu avec une petite barbe. J'suis allée le voir pis j'lui ai dit que j'étais plus étudiante, mais que j'étais là en 2005 pis que je l'appuyais à fond pis qu'on était derrière lui, pis que j'portais le carré rouge là même si je l'ai pas ce soir pis que c'est un adon parce que j'ai changé de sacoche, mais que j'trouvais qu'y faisait vraiment une bonne job même si y'a juste 21 ans (20?) et que jamais j'aurais eu le sang froid de faire ça à son âge, je l'aurais même pas au mien, pis je l'ai touché! J'lui ai dit que j'avais étudié en sciences po pis qu'il ne fallait pas qu'ils lâchent.

Je - Qu'est-ce qu'y t'a répondu?

La Gaspésienne qui cruise au Tim - Y m'a dit merci pis que ça faisait du bien d'entendre ça parce qu'il avait pas trop l'impression que la population était derrière eux. En tout cas JE L'AI TOUCHÉ, AAAA!

Hurlements féminins hystériques généralisés - AAAAAAAAAAA!!

Elle l'a touché.


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16 mai 2012

Insomneries

Parce que ça m'apprendra à bouffer de la pizza mexicaine juste avant de me coucher.

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J'ai découvert l'autre jour qu'un de mes éboueurs est jeune et sexy. Je trouve ça touchant.

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J'ai acheté des choses à l'épicerie. De la nourriture, même, je dirais.

Alors que je payais, y'a 3-4 personnes qui sont arrivées derrière ma caissière avec une balloune en chantant bonne fête. La caissière a pleuré un peu, super gênée mais super contente. J'ai chanté bonne fête aussi. Les autres clients aussi.

Des fois, y se passe de bien belles choses dans les épiceries.

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Les choses ont un sens, le haut et le bas je veux dire.

Une fiche électrique normale a une face surprise (sur... prise électrique... ok... non).

Une fiche électrique la tête en bas, ça me trouble.

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J'ai attendu l'autobus à côté d'un camion gigantesque ALDO.

Si un jour je barque quelque chose, ce sera clairement ça.

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Avez-vous déjà remarqué la proximité phonétique entre ''J't'ai texté'' et ''J'tout excitée''?

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Dans les chiottes dans un bar, il y avait d'écrit "soyez vecteur d'amour : pour le bien de l'humanité et de la nature".

Et de la nature?

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L'important dans la vie, c'est de maîtriser un anglais de base de voyage.
"Do you wanna fuck? --> My room."


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9 mai 2012

Voir rouge

Je suis chanceuse, parfois. Je tète des lifts à mes collègues et certains, magnanimes et généreux, acceptent de m'en donner à des heures pas possibles le matin.

Le téléphone sonne, mon collègue jeune et branché me dit qu'il est arrivé devant chez moi, alors je prends mes affaires et je sors. Comme je porte une robe et des bottes à talons hauts, je fais très attention dans l'escalier en colimaçon pour ne pas me planter comme une belle nouille drette en face de mon collègue jeune et branché, qui ne manquerait certainement pas de raconter l'histoire à toute l'école. Pas question que je perde la face.

J'arrive donc, après plusieurs minutes de descente, au bas des marches saine et sauve, et fière. Je vois de l'autre côté de la rue une voiture rouge en marche, alors je me dirige vers cette voiture, qui recule un peu puis s'avance à ma hauteur. J'ouvre la porte : ça n'est PAS mon collègue jeune et branché, mais bien un voisin cute à mort qui me regarde avec une face de "T'as pas pris ta médication ce matin?".

Du coin de l'oeil, je remarque alors, drette devant ma porte, une voiture rouge identique avec à son bord un collègue jeune et branché et crampé en deux.

Bon matin.


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7 mai 2012

Ma meilleure depuis longtemps

Nous faisons de la correction en écoutant de la musique, pis là c'est une toune de Nirvana.

Collègue jeune et branché - J'me demande ce qu'il serait devenu si y'était pas mort...

Je - Y serait devenu batteur des Foo Fighters.


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3 mai 2012

Où aller veiller? Prise 2.2

Les bars? Non mais les bars pour rencontrer? On avait tellement tellement tort! Une de mes Gaspésiennes a enfin découvert LE spot où se tenir à Québec pour rencontrer l'homme de votre vie, Mesdames.

Je vous copie-colle son courriel presque intégral, parce que c'est juste trop bon et que, franchement, elle écrit bien, mon amie :

Les filles!!!! J'ai trouvé THE place pour se faire cruiser... Croyez-le ou non, le Tim Hortons sur 4-Bourgeois.


Ma péripétie du jour...


Tannée de tousser comme une grosse clopeuse et parce que là ça fait 10 jours, j'ai décidé d'aller consulter. Je suis partie du bureau sur mon heure de dîner pour me rendre à la clinique 4-Bourgeois. Mais là, il était presque 1 h et je n'avais toujours pas dîné : je ne sais pas si je vous l'ai déjà dit, mais moi, quand je suis quelques heures sans manger, ma pression chute et je perds connaissance. Là, je sentais que ça s'en venait tranquillement...


Donc, je me suis dit qu'il fallait que je mange avant d'aller à la clinique. Dans ce coin-là, j'avais le choix entre un McDo ou un Tim. Ouin... allons-y pour le Tim, le moins pire des deux.


Je me commande donc une "casserole de lasagne". Sauf que quand j'essaie ensuite de me trouver une place pour m'asseoir : impossible. Un mardi, début d'après-midi, pointe de Ste-Foy, l'âge d'or du coin est omniprésent, boit son café, mange son beigne (ou se le pogne), égraine son muffin... Évidemment, TOUTES les tables sont occupées par généralement une tête blanche ou grise. J'essaie de spotter celui ou celle qui a l'air sur le bord de partir pour lui demander poliment de me faire une place pour que je puisse ENFIN manger ma "casserole de lasagne". Je regarde partout, désespérée.


C'est à ce moment qu'un gentleman m'offre une place à sa table en me disant qu'il part bientôt. Je le remercie : pour votre info, il n'a pas de cheveux blancs, ni gris. Et il a un portable... il a l'air genre dans la trentaine.


Je m'assois face à lui et je mange ma "casserole de lasagne". Je ne sais pas trop quoi dire, c'est un peu intimidant... Il me dit que je suis bien silencieuse! Je lui réponds que je ne veux pas le déranger pendant qu'il semble travailler. J'me sens un peu baveuse alors je lui dis : ''Vous venez souvent travailler dans... un Tim?'' Il me trouve bien drôle et me dit que non, il rencontre un client juste à côté et se prépare. Il me demande alors si je suis étudiante. Haha, euuuuh, non, pas vraiment, mais merci du compliment! Je lui demande pourquoi il me croit étudiante : le carré rouge sur ma sacoche, évidemment, mais aussi que j'ai l'air d'avoir pas plus que 20 ans! (Ok, note à moi-même : les cheveux pas arrangés, pas frais lavés du jour, pas maquillée, cernée, avec mon manteau Northface bleu aqua, j'ai l'air d'avoir 20 ans).


Je pouffe de rire et le remercie du compliment, mais je lui avoue mes 27 ans. Il me dit : "Tu portes le carré rouge et tu n'es pas étudiante?" Alors je lui fais mon speech la hausse c'est mal en version écourtée, même s'il semble contre la hausse. Il m'écoute quand même gentiment et finit par me dire que je suis une excellente communicatrice, que je pourrais convaincre bien du monde et que j'ai une voix radiophonique. Là, je commence à soupçonner la cruise parce que ma voix est vraiment pas radiophonique, surtout après 10 jours de toux et de gorge irritée... mais bon, peut-être que oui dans le style "sexy rauque". Il en profiet pour ajouter qu'il a déjà travaillé à la radio parce qu'il a étudié à la radio et en télé au cégep.


Je continue de manger tranquillement ma "casserole de lasagne" et on jase un peu. Il est représentant pour une compagnie, a 36 ans, plogue qu'il est célibataire sans que je le demande. Il semble fasciné par mon travail (euhhhh...), clairement très intellectuel selon lui.


Je termine mon repas et m'apprête à partir, lui disant que je suis malade et que je dois aller à la clinique. Il me dit qu'il est super heureux de m'avoir rencontrée... et me donne sa carte professionnelle avec son numéro de téléphone, qu'il prend la peine d'écrire à la main! Euh... Là j'allume qu'il me cruisait pour vrai.


Le pire, c'est que le gars, il est quand même cute! Et moi aujourd'hui, j'étais pas à mon top... Tsé quand tu te lèves le matin, écoeurée d'être malade depuis 10 jours, cernée, blablabla, que tu et dis fuck off j'me maquille pas : crotte de nez. Mais là, mettons que ça a fait ma journée!


Fek les filles, on lâche les bars pis on va manger des beignes au Tim le samedi soir, ok? Ou le mardi matin...


J'aime un peu trop ça, je jalouse TROP mon amie. Mais le pire, c'est qu'il y a une suite! Je reçois ce message le lendemain...



Les filles!!!

Je viens d'arriver au bureau... Et le gars d'hier, Mathieu, m'a laissé un message sur ma boîte vocale au bureau. Il m'a dit qu'il ne voulait pas que je le trouve intense mais qu'il m'a trouvé charmante et qu'il aimerait me revoir... Il a cherché le numéro de l'Office et se souvenait de mon nom (il m'avait demandé mon nom avant que je parte...), alors il a réussi à atteindre ma boîte vocale. Il me laisse son numéro de téléphone sur le message! Euhhhhhhhhhh...


C'est un peu trop intense là...!


Vrai de vrai. Des fois je vous mens là, mais pas aujourd'hui, promis.

Livre dont vous êtes le héros : que devrait-elle faire? Le rappeler ou s'enfuir en courant?

Si tu le rappelles, va à la page 12. Si tu t'enfuis, va à la page 27.


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30 avril 2012

Les quotas

L'autre midi, je mangeais au PFK (oui), seule et heureuse avec mon sel pis mon gras, et je suis tombée à la radio (imposée dans mes oreilles dans le resto) sur une demi-heure de "hits" en continu.

En une demi-heure, j'ai entendu 20 % de chansons anglophones, 5 % de chansons francophones et 75 % de chansons bilingues, bilingues comme dans l'genre qu'ils ont juste ajouté une voix de fille cheap qui fait le couplet en français d'une toune, à la base, complètement anglophone. Évidemment, les paroles sont super mal traduites et ça donne des "lève la tête" pour "keep your head up" et autres trucs du genre. Lève la tête, vraiment? Crime, même "garde la tête haute" aurait fitté sur le rythme! Un effort, svp!

Rendu là, mettez-nous l'originale en anglais, on s'en fout de vos quotas là. Ça sert à quoi des quotas si c'est pour nous passer de la grosse merde? J'veux pas être plate, mais le Québécois Moyen, celui que d'aucuns appellent abusivement ces temps-ci "le Contribuable" comme s'il était unique à contribuer, celui qui écoute la radio dans sa voiture, bin il ne parle pas anglais, ou alors très peu. Croyez-moi, c'est pas une chanson "bilingue" qui va l'aider à mieux parler anglais, ni à préserver son français!

Non mais on est-tu un p'tit peuple de colonisés...

Une chance que ma toune de Kaïn pis une vieille toune de dance sont passées pour me réconcillier avec la vie.


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26 avril 2012

Un signe de croix

J'étais tellement fatiguée là, morte raide, je dormais debout. J'étais tellement fatiguée que je suis sortie du travail, j'me suis rendue au coin de la rue, j'ai attendu l'autobus en écoutant ma musique, vraiment dans la lune, et quand il est enfin passé, je lui ai fait signe de continuer comme si j'attendais le prochain.

À 22 h 30. À Neufchâtel.

Conne.

Heureusement, y'avait par miracle un autre bus une quinzaine de minutes plus tard, alors j'me suis dit que je pouvais l'attendre sans pleurer, comme une grande. Deux secondes après, woup-woup, une voiture de police passe, puis une autre, puis l'ambulance. Comme j'en ai pris l'habitude depuis le secondaire (une amie faisait ça, mais j'sais plus laquelle), j'ai fait mon ptit signe de croix, tsé comme si ça pouvait aider, pis j'ai regardé les véhicules s'éloigner vers la ville.

L'autobus est arrivé. On tourne un coin, deux coins, puis on arrive sur la scène d'un accident impliquant un bus et une voiture, l'ambulance pis toute, des cônes pis faut contourner.

MON bus, celui raté parce que j'étais trop endormie.

...

J'me sens comme dans Destination ultime.


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22 avril 2012

Où aller veiller? Prise 2

On est trois filles, fin-vingtaine, à chercher où est-ce qu'on pourrait bien aller veiller à Québec pour ne pas se sentir comme de vieilles matantes.

Résultat : teste des bars pour trouver LA place où y'a le moins d'irritants (musique, âge moyen, style vestimentaire, compactage). Ça va sûrement donner une série de posts sur ce blog, ou bedon celui-ci est le dernier sur le sujet pis on va abandonner le projet. Suspense.

Je sais que vous vous pouvez pu.

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Bar : Les Voûtes de Napoléon
Quartier : Grande Allée
Journée : vendredi soir
IDs : on ne s'est pas fait carter
Musique : chansonniers, donc toujours les mêmes tounes chaque soir
Âge moyen : 25 ans? J'sais plus trop, j'arrivais pu à estimer, après les shooters
Style vestimentaire : bohème, intello, ''région'', limite rock, limite pitoune
Compactage : j'ai réussi à danser Coeur de loup dans un coin du bar, mais tout juste
Heure d'arrivée : 10 h
Heure de départ : 3 h


On va se dire les vraies affaires tout de suite : je ne viens pas de Québec ni de Montréal, donc pour le commun des citadins je suis une fille ''de région'' et, de surcroît, je suis une plotte à musiciens. Alors on sait tous clairement que j'étais vendue d'avance à aller dans un bar de chansonniers, n'est-ce pas?

J'y était venue une fois avant, il y a peut-être 5 ou 6 ans, et j'en avais un souvenir très agréable. Vendredi dernier, j'étais donc avec mes deux copines (je pense qu'on peut mentionner ici qu'il s'agit de deux Gaspésiennes) et une autre amie superlative qui nous squattait (j'me trouve drôle) et nous avions commencé la soirée en mangeant au Cosmos Grande Allée.

Au Cosmos, on fittait pas.

Mais rendues aux Voûtes, là on se sentait bien. On se sentait bien parce que 1 - on connaissait toutes les tounes, contrairement à la gang de filles plus jeunes qui étaient devant nous, parce que 2 - le chansonnier venait de la Gaspésie, et comme ils sont tous consanguins même si c'est un grand territoire, c'était forcément l'ex-beau-frère de ma copine pis parce que 3 - on buvait comme des trous.

Y'avait un couple de plus vieux qui se frenchaient dans un coin de façon assez explicite et qui a dû avoir l'idée de se prendre une chambre parce qu'il n'est pas resté très longtemps.

Le musicien avait pas tant un vrai look de musicien, y'était un peu trop à la mode mais on s'est dit que c'était sûrement rendu la norme avec Star Académie.

Y'avait des saouls qui entraient dans notre bulle, y'avait notre amie Maude qui, comme à l'habitude, était un superlatif (un dans une phrase, c'est bien, mais faut jamais en avoir plus que ça des de-même), y'avait la chansonnière qui avait pas exactement le bon beat des paroles de la toune de Lisa Leblanc.

Y'avait une fille dans les toilettes qui a crié par dessus la porte ''Alex, tu me passes-tu ton parfum? J'sens la crotte!'' pis qui s'est ensuite retournée vers moi pour me dire ''Non mais c'est vrai que j'sens la crotte.''.

Y'avait le Feu sauvage qui a joué pendant que j'pissais. Y'avait le fait que j'pissais aux demi-heures parce qu'on buvait trop.

On a jugé les gens, mais beaucoup moins qu'au Shack, mais on a beaucoup jugé la fille qui se dandinait sexy sur I Love Rock N Roll. On a dû se dire 15 fois qu'on reviendrait, c'est certain, on était beaucoup trop bien. À un moment donné, y'a eu un illuminé qui a décidé qu'il chantait la toune sportive ohé-ohé-ohé-ohééééé, pis on a été contentes que ça cesse rapidement parce que HEILLE LE GROS, C'EST RÉSERVÉ AUX ÉVÉNEMENTS SPORTIFS, C'TE TOUNE-LÀ.

Un peu passé minuit, on trouvait que la bière saoulait pas bin bin pis qu'on était encore à jeûn. C'est à ce moment-là que j'me suis dit que c'était une bonne idée d'aller chercher des shooters pour nous repartir. Cette décision prouve probablement que, en fait, la bière saoulait.

La musique était trop forte, alors des fois j'écrivais des messages dans mon calepin pour mes amis. J'ai écrit l'ordre "Bois!'' mais elle a lu ''Bouâ?" et j'ai imaginé le Petit Castor.

Y'a une toune qui a commencé à joué et j'ai demandé qui chantait ça, sûrement la seule toune de la soirée que je ne connaissais pas. ''Tsé là, y'a des cheveux longs blonds pis des lunettes pis y'est pas beau....?''  AH, JIM CORCORAN! J'ai pensé à la fille dans mon cours de littérature à l'UdeS qu'on appelait Jim Corcoran.

On est rentrés avec les bus de saouls, j'ai gueulé des tounes dans la rue. J'avais pu de voix le lendemain. J'en n'ai toujours pu.

Maudite belle soirée, sérieusement. Très décousue dans ma tête et sûrement dans mon texte. J'ai pris des notes dans mon calepin que je n'arrive pas à relire parce que mon écriture est trop croche.

C'est dire.

VERDICT LES VOÛTES:
On a trouvé. On va y retourner c'est sûr.
On va y retourner pour nos fêtes, on va y retourner pour cruiser,
on va y retourner pour boire pis oublier.
On va juste vraiment beaucoup y retourner.
Mais on va se forcer pour aller ailleurs aussi pour l'avancement de la Science.


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15 avril 2012

Tous les cris les SOS

Je prends des cours de chant. J'en ai sûrement déjà parlé, ou pas. Dans votre tête, vous m'imaginez peut-être faire des la-la-la-la-la-la-la-la-laaaaa comme à 0:50.

Mais en fait, j'ai juste l'air de moi qui fait des vocalises, dit des niaiseries avec ma prof et finalement chante du Marie-Denise Pelletier (ma prof préfèrerait que j'dise que c'est Daniel Balavoine - done).

Elle, me conseillant - Quand c'est plus grave, ça va bien, mais quand tu arrives dans le refrain plus aigu, tu peux pas garder ton son cuivré chaleureux comme on l'aime, parce que c'est lourd tsé, ça serait comme une fille qui essaierait de courir avec une grosse robe de mariée.

Je - Euh... tu veux dire comme dans le clip?


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14 avril 2012

Où aller veiller? Prise 1

On est trois filles, fin-vingtaine, à chercher où est-ce qu'on pourrait bien aller veiller à Québec pour ne pas se sentir comme de vieilles matantes.

Résultat : teste des bars pour trouver LA place où y'a le moins d'irritants (musique, âge moyen, style vestimentaire, compactage). Ça va sûrement donner une série de posts sur ce blog, ou bedon celui-ci est le dernier sur le sujet pis on va abandonner le projet. Suspense.

Je sais que vous vous pouvez pu.

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Bar : Le Shack
Quartier : Ste-Foy
Journée : vendredi soir
IDs : on ne s'est pas fait carter
Musique : soirée spéciale danses latines (...oups)
Âge moyen des filles : 19 ans
Âge moyen des gars : une fois la donnée aberrante enlevée, 23 ans
Style vestimentaire : inexistant, cheap, latino, danceuses de Beyonce, léopard, peau
Compactage : à l'aise pour faire une roue latérale dans un coin du bar si ça nous tente
Heure d'arrivée : 12 h 30
Heure de départ : 1 h 15


On entre, on monte, et puis déjà, ça sent la crème de salon de bronzage. Y'a presque personne au 2e étage du bar, là où y'a la musique, et ceux qui sont là s'acharnent à s'emboîter les uns les autres le plus possible, en dansant à la fois de façon nonchalante et sexuelle.

On est troublées. On compute rapidement qu'on fitte pas.

Peu importe, on va au bar se commander un verre, vodka/jus d'orange pis vodka/jus de canneberge parce que tsé, on est des filles pas originales qui boivent les mêmes drinks depuis 10 ans, pis on va s'assoir dans le fond de la salle pour juger.

On a l'embarras du choix : y'a deux ou trois putes (pour vrai, on en est venues à la conclusion qu'elles étaient des prostituées, pis pas juste parce qu'elles se promenaient en nuisette pis en bobettes/brassière léopard!) qui langourent sur le côté avec leur pimp latino qui les checke. De temps en temps, il leur fait un petit signe, et elles vont s'exécuter plus près d'un prospect de la piste de danse, le temps de voir sûrement s'il a des sous à mettre là-dessus. Puis elles reviennent minauder leur déception dans l'oreille perverse dudit pimp.

Charmant.

Y'a aussi beaucoup de latinos qui, par défaut, ont l'air méga gais quand ils dansent, mais qui peuvent se le permettre parce qu'ils sont latinos pis qu'ils sont bons. En tout cas, ils sont nettement moins efféminés que les trois douchebags blancs qui se prennent pour des niggers et qui se sont mis à danser une chorégraphie se voulant virile pas très loin de nous.

Tsé quand on se compare...

On reste quand même étonnées de voir des gens normaux, des fois, au travers de la foule, probablement des perdus comme nous qui ne savaient pas à quoi s'attendre en allant à ce bar-là. Mais bon, c'était quand même 90 % douches/pitounes, 9 % perdus pis 1 % donnée aberrante.

D'ailleurs, oui. La donnée aberrante.

Le gars est plus vieux que mon père. D'au moins 10 ans. Si c'est pas 15. Y se promène seul avec deux verres d'alcool de vieux dans ses mains, probablement des Cinzano qu'il s'est versés lui-même dans son char parce que le barman en n'avait pas, plein d'espoir d'en donner éventuellement un des deux à une jolie demoiselle.

Évidemment, il nous spotte : dans la place, on est à peu près seules filles cutes qui ne vendent pas leur corps ou qui ne sont pas underage. Le papi s'approche et nous dit : ''Èst-ceu queu vouw pawrlez anngléé?''

Je - Ah, non! Désolée...

Papi, en pointant son 2e verre - Can I buy you a drink?

Je, prof d'anglais qui ment effrontément - Nah, on parle VRAIMENT pas anglais...

Le gars a presque eu l'air de nous croire et s'est reviré de bord pour partir, pis après il est comme disparu. Sincèrement, on le voyait tellement pu nulle part (c'était pas SI grand comme place là) qu'on s'est demandées si on l'avait halluciné.

Ça nous a convaincues de partir.


VERDICT LE SHACK:
Pour veiller, bof... peut-être du potentiel si c'est pas une soirée latino.
Par contre, l'étage du bas avec la bouffe avait l'air vraiment bien
et la clientèle était plus de notre genre.


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13 avril 2012

Printemps

Quand y se met à faire beau, rien de plus jouissant que d'aller prendre une marche sur la 3e Avenue (j'exagère à peine).

Je tourne le coin de ma rue et y'a un fumeur quelques mètres devant moi, aussi heureux que moi de profiter du printemps avec sa boucane. Je ralentis donc le pas un brin, juste pour dire que j'respirerai pas ce qu'il expire, et je continue ma marche : boum, y s'arrête et fouille dans son sac. Alors moi, quelques mètres plus loin, je m'arrête aussi et j'attends : j'veux pas être dans sa boucane, que j'ai dit.

Il repart, good, je marche, c'est la joie. Bin non : deux coins de rue plus loin, il rattache son lacet. HEILLE. J'arrête encore, j'marche pas assez vite pour juste le dépasser et poursuivre ma route, j'veux pas me retrouver dans sa boucane (je vous l'ai dit?), j'arrête, j'attends, j'ai l'air de le suivre, ma joie descend un peu, j'calcule que j'l'aurais presque dépassé, j'me décide à le faire...

BON, il repart. Pis pitche sa cigarette par terre sans l'éteindre, ce qui fait qu'elle est encore bien fumante et puante quand je passe à côté d'elle.

Sérieux, les fumeurs, j'vous aime bien en tant que personnes, mais j'aime pas vous suivre dans la rue. Ni m'asseoir à côté de vous dans l'autobus. Ni pogner votre lift sur Amigo. Ni vous traverser pour entrer à l'école. Ni vous entendre tousser gras.

Mais prenez-le pas personnel.


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10 avril 2012

Mange, prie, like

On savait déjà que j'étais quétaine de par mon amour des choses de fées-filles, mais je suis aussi quétaine par mon intérêt un peu trop appuyé pour les livres/films/conférences de croissance personnelle.

Bon, on s'entend que j'ai jamais payé pour, mais tout ce qui est gratuit pis qui va dans ces eaux-là, même les conversations avec mon amie sage-femme (ça compte), ça m'attire.

Ça m'attire surtout quand je pogne des passes emo où je trouve que plus rien n'a de sens (... SPM, ou fin d'année scolaire) et qu'on vit dans un monde qui va trop vite, et qu'on se gave de médicaments pour oublier le mal qu'on a nous-mêmes créé, irritée par la ville entière, trois granules sous la langue contre le stress, 4 gouttes de Rescue pour oublier les palpitations, et là franchement je cherche un sens.

LE sens.

J'ai le goût moi aussi de partir comme Julia Roberts pour manger, prier pis aimer, mais surtout le premier pis le dernier, me semble que j'aurais du talent pour ça, l'élévation spirituelle. J'le sens dans mes gênes. Parce que là, je trouve la brique trop rouge, je voudrais juste m'exiler un peu pour oublier ma langue maternelle, oublier l'odeur de mon Fleecy, l'humidité de mon appartement.

Je cherche le Sens comme d'autres cherchent le Graal. La route, la mer, les cieux m'appellent.

Sauf que, comme d'habitude, je vais surtout cliquer sur l'icône de Desjardins, oublier le projet pis écrire ce billet.


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9 avril 2012

L'autre jour

Je suis sortie dehors et ça sentait la pâte à modeler.
Y'avait une fille dans l'autobus avec son majeur droit dans le plâtre : finger permanent.
Mon amie s'est trompée de nom en parlant de l'émission *N'éteigner pas votre sécheuse.
Pis je me suis trompée en parlant de *Garder ou déménager.
J'ai vu qu'un groupe que j'aime donnait un show à l'université mais j'me suis trouvée trop out pour aller à un show à l'université.
J'ai utilisé weaknesspays. Plusieurs fois.
Y'avait une poule de luxe nourrie aux graines pour Pâques.
Y'avait un line-up pour les toilettes des gars, mais pas pour les filles.
Des bouchons d'manquette.
J'étais comme Laurel et Hardy : j'étais le gros ET le petit, mais j'en ai peut-être déjà parlé.


J'suis devenue rousse.


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1 avril 2012

Jeune adulte

Sur le wall facebook d'une amie, récemment, une matante (ou du moins... une femme qui s'appelle Micheline) a commenté, à la suite d'une conversation sur les cellulaires, qu'elle ''travaille avec plusieurs jeunes adultes pour qui le cellulaire semble être très important''.

Détrompez-vous, ce billet n'en est pas un où je vais descendre l'utilisation abusive du cellulaire.

Je me questionnais plutôt sur ''jeune adulte''. Mon amie a 25 ans, j'en ai 28. Est-ce qu'on est encore de jeunes adultes? Clairement, dans ma tête, je ne suis pas une vraie adulte, mais je n'irais pas jusqu'à dire que je suis une jeune adulte : ça semble correspondre à ceux qui viennent tout juste d'entrer dans l'âge adulte, donc 19-20-21 ans. Been there, done that.

Mais alors, quand devient-on un vrai adulte?

Certains m'ont dit que ça venait avec les enfants et la maison, mais je connais un tas de femmes qui habitent en appartement et n'ont pas d'enfants, et je ne crois pas qu'elles soient de jeunes adultes pour autant. Elles en sont de vraies. Qu'est-ce que ça pourrait donc être... On m'a parlé aussi d'attitude, que c'était dans le coeur qu'on restait jeune, blabla : prenons la cougar qui va cruiser dans les bars. Son attitude est celle d'une jeune adulte, mais tous s'entendront pour dire qu'elle n'en demeure pas moins une vraie adulte. Exit l'attitude. Des faits ont donc suivi : au gouvernement, pour être dans la ''jeunesse ministérielle'', c'est 35 ans la limite. On pourrait donc dire que c'est à partir de 35 ans qu'on devient un vrai adulte. Pas fou.

Mais tout à l'heure, j'ai compris. J'ai su.

T'es un vrai adulte quand tu croises, dans l'allée des terreaux au Canadian Tire, un couple d'amis, que tu leur demandes comment va la petite famille, que vous parlez 20 minutes en bloquant l'allée et que vous finissez par vous promettre un souper bientôt, en sachant très bien que ça ira probablement à dans 3-4 mois.

Perdre un peu plus sa jeunesse.


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31 mars 2012

Tôt

C'était mon mariage, mais je ne connaissais pas le marié. En fait, j'étais entourée d'une bande d'inconnus, mais je savais que c'était ma famille et mes amis, sauf que je ne les reconnaissais pas. La seule chose qui me troublait vraiment, c'est que j'avais oublié de me raser les jambes pour mon propre mariage et que je cherchais un rasoir cheap pour remédier à la situation.

J'étais sur le point d'en trouver un quand le téléphone m'a réveillée. 4 h 30.

Je, voix la plus endormie du monde - Euh, allo?

Voix sexy de gars - Oh non! Oh, non... Heille scuse, j'me suis trompé de numéro... Oh, excuse-moi sérieux, c'est vraiment poche...

Je, séduite par la voix sexy - Eum, bin c'est pas grave là, qu'est-ce que tu veux que j'fasse de toute façon.

Voix sexy de gars - Bin tu pourrais m'engueuler, ou sacrer, m'envoyer chier.

Je - Bin trop endormie pour ça.

Voix sexy de gars - Tu pourrais même me demander une compensation pour le réveil brutal.

Je - Une compensation?

Voix sexy de gars - Une compensation, oui.

Je - Qu'est-ce que tu serais prêt à m'offrir?

Voix sexy de gars - J'sais pas moi, une date? (...) As-tu un chum?

Je, me demandant si je rêve encore - Non. T'as une blonde?

Voix sexy de gars - Non. T'es-tu game de me rencontrer samedi?


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26 mars 2012

L'anniversaire

Dans ma tête, c'est un titre de film d'horreur.

Donc, il y a quelques semaines, c'était l'anniversaire de ma petite soeur, qui a fêté son quart de siècle. Dans l'imagination populaire, je suppose que la scène qui apparaîtrait normalement serait un surprise-party avec mille invités pis beaucoup de boisson.

Ma soeur, elle, préfère partir avec sa vieille soeur faire un tour de char tard le soir dans Sherbrooke en écoutant (...criant) du vieux Céline Dion pis en se bourrant de chips.

On se promène donc proche du bois Beckett en regardant les grosses baraques quand on arrive près d'un nouveau développement. Entre le vieux développement et le nouveau, il y a quelques mètres de route terreuse dans le bois, sans lampadaires. On trouve le petit bout de route vraiment long, soudainement. Au milieu de cette route, après un tournant, une vieille voiture blanche est stationnée, abandonnée, personne en vue.

On baisse le son de Céline, on ralentit, on regarde autour de nous... on commence à se conter des peurs. Ma soeur semi-panique et accélère pour retourner dans les rassurantes lueurs des lampadaires, et là on se met à rire en se trouvant conne de stresser à rien dans le noir.

Mais ça fait pas 30 secondes qu'on rit que la voiture blanche est derrière nous avec ses phares super lumineux à nous suivre presque dans le cul à chaque coin de rue qu'on tourne. Euh. Là ça y est, on est convaincues qu'on a vu quelqu'un aller garrocher un corps dans la forêt et qu'il croit qu'on détient des informations importantes et qu'il nous suit pour nous tuer, c'est clair!

Ma soeur accélère pour essayer de le semer, mais la voiture blanche accélère aussi, puis ma frangine tourne dans une rue sans flasher et l'autre voiture passe tout droit. On se regarde. Céline chante toute seule. On a la chienne. La voiture ne revient pas. On a un peu moins la chienne. Il est minuit. On retourne chez ma mère. Ma soeur impose un nouveau règlement : pas le droit de dire ''voiture blanche'' parce que ça lui fout trop la chienne.

On dort là-dessus, se revoit le lendemain matin, se dit ''voiture blanche'', trouve ça vraiment moins stressant que la veille, se trouve nouille.

Bonne fête Véro :)


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23 mars 2012

Des fois, je magasine chez Zellers

J'achète ma teinture à cheveux, pis des chips, pis 4-5 sacs de cocos en chocolat. La caissière, pas très douée en estimation, me donne un sac beaucoup trop grand. Et Zellers, en plus, m'apprend à réutiliser mon sac beaucoup trop grand. De plein de façons.



Oh oui, plein de façons de réutiliser un sac XXXL en plastique cheap.




5 - Apporter votre lunch. Le lunch de qui, D'UN OGRE?


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Bin finalement je l'ai utilisé pour descendre ma récupération.

13 mars 2012

Sentir un peu moins bon

Je suis malade (encore). Fièvre, toux, courbatures, oreilles qui élancent, gorge qui meurt, le gros kit là. J'ai pas de pilules (deux seuls ''l'' en tout) à prendre. Pis j'ai pas l'énergie ni la tronche de marcher jusqu'à la pharmacie. On appelle ça les limites du piéton et des commerces de proximité.

Fak là, tellement internaute, j'me trouve bin maline de chercher des remèdes de grand-mère pour essayer de me soulager.

Premier constat : j'ai pas de thym frais. Ça élimine la moitié des recettes d'infusions que je trouve.

Deuxième constat : je n'aime pas l'aïl, mais ça au moins j'en ai. Pis j'ai des citrons. Pis j'ai du miel. Go.

Faire bouillir de l'eau et infuser l'aïl. Rajouter du citron et du miel au goût. Boire pendant que c'est chaud. Ressentir à la fois un doux apaisement (chaleur) et un haut le coeur (goût). Retourner se coucher. Ne pas voir de grosse différence dans son état. Avoir de la difficulté à s'endurer. Sentir un peu moins bon.


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10 mars 2012

De la lecture des gences

Hier, dans l'autobus, j'étais assise devant un vrai hipster pour le vrai qui veut qu'on le sache beaucoup qu'il est cool.

Le flagrant de la chose ne venait pas de ses 18 ans ou de ses cheveux en petite motte près du front, ni de ses lunettes motif presque léopard brun sur noir, ni de ses pantalons jaune serin très serrés, ni de ses converses de deux couleurs différentes, ni de son long manteau d'apprenti poète, ni de son sac en bandoulière avec un motif un peu kitsch.

Non. Tout ça, ça va, ça m'est sympathique.

L'élément de comique, c'était la façon dont il tenait son roman pour que tout le monde voie bien la couverture et le titre et sache qu'il lit de l'auto-fiction trash contemporaine quasi mythique même si c'était évident qu'il le commençait à peine et qu'il levait les yeux du texte chaque 2 secondes pour regarder si quelqu'un le regarde et remarque.

Lire Putain dans la 28 qui file vers St-Roch (qui n'a plus rien de nouv0).

Réjouis-toi, je t'ai vu.


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9 mars 2012

Les vrais profs

Quand la relâche arrive, y'a deux sortes d'enseignants.

Dans la première gang, ça s'achète un billet pour le sud pis ça s'envole 2-3 heures après la fin des cours. Ça se fait bronzer en buvant des drinks fluos pendant 7 jours pis ça se fait demander après si y'a fait beau pis si la bouffe était bonne. Ça revient en calculant le nombre de journées avant l'été. Les vrais profs.

Pis y'a l'autre gang, ceux qui passent la moitié de leur semaine à essayer des nouvelles recettes, à vedger et à culpabiliser parce qu'ils n'ont pas fait de planification, et qui vont se faire bronzer en cacanne 2-3 fois pour ne pas avoir l'air d'un mort-vivant quand ils vont revoir les vrais profs. Pis qui paniquent le dimanche soir en regardant Tout le monde en parle parce qu'ils ont l'impression d'avoir été lâches.

En plus, sérieux, y paraît même pas, mon bronzage.


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7 mars 2012

La réunion

C'est pas toi qui l'a demandée, ça te concerne plus ou moins, t'as un trilliard de trucs plus importants à faire, mais tu dois t'y pointer quand même parce qu'elle est obligatoire.

La réunion.

Tu choisis une place stratégique, quelque part vers le coin de la pièce entre deux acteurs dont la présence est aussi peu pertinente que la tienne, en espérant que les débats houleux se tiendront loin de toi et que personne ne te demandera ton avis.

Au début, tu es attentive. Tu prends en note les noms des firmes desquelles vous parlez parce que tu connais pas vraiment les dossiers, mais que tu veux aller approfondir ça après. Tu fais des signes de tête comme tu l'as appris dans tes cours où ça jasait d'écoute active, tu travailles fort pour garder tes sourcils en accents circonflexes et non en barres mornes affaissée.

Après 5 minutes, ton déficit d'attention embarque. Tu ne suis plus la conversation, tu es beaucoup trop occupée à raffiner les détails de ton dessin d'escargot. Tu lui fais un petit environnement avec des fleurs et des abeilles, puis une petite fille/poupée que tu habilles d'une robe à carreaux, mais comme tu es un peu maniaque, tu traces les lignes délicatement pour que les carreaux soient égaux et proportionnés. Tu ajoutes des mots en 3d un peu au hasard sur la feuille, au milieu desquels se retrouvent systématiquement ton prénom, ''love'' pis ''soleil''. Tant qu'à faire, tu dessines un soleil avec des lunettes de soleil et tu fais une bulle pour que ce soit lui qui dise le mot ''soleil''. La marge de droite est pleine, mais il y a encore de la place de l'autre côté de l'ordre du jour, alors tu te fais un autre quadrillé pour te partir une petite game d'ESSO avec toi-même.

Ça réussit à t'amuser quelques minutes, puis tu te tannes. Tu lèves les yeux : ton patron s'obstine avec sa secrétaire sur la procédure à mettre en place pour traiter plus efficacement tel dossier de tel client pour telle raison. Le gars de l'informatique checke ses textos sur sa bébelle pis la dudette de la comptabilité essaie de frôler sensuellement le pied du responsable de projet en-dessous de la table, sauf qu'elle t'accroche le genou. Tu lui lances un regard du genre ''beware, connasse'', et retourne à ta feuille. Elle est pleine de gribouillis.

Tu prends donc le pad de feuilles lignées que tu apportes toujours au cas où il y aurait plus de notes à prendre même s'il n'y en a jamais et tu entreprends de te créer un sudoku, même si t'es pas bin bonne. Un regard à l'horloge t'annonce que ça fait une heure trente que tu perds ton temps, et tu commences un peu à regretter de ne pas avoir apporté ton iPod caché sous ton chandail, les écouteurs dans ton col de chandail Simons, pour au moins pouvoir écouter de la bonne musique.

Alors tu te chantes des tounes dans ta tête. Tu écris même les paroles sur ton pad, fuck que t'es musicale manne.

Pis là ça finit. Tu as une semi-panique quand le responsable de projet dit ton nom, mais c'est juste parce qu'il veut te montrer que la boîte de beignes est enfin ouverte et qu'il en reste un seul de ta sorte.

Fak y te reste juste une heure de travail avant de finir ta journée pis t'as un beigne à l'érable à bouffer.

Tu te rends compte qu'un vrai travail de vraie adulte, c'est un peu comme un retour à la garderie.


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5 mars 2012

Retour dans le placard II

Des fois, on est comme ça, les filles.

On laisse notre chum, on se dit qu'on est bien seule, on rencontre quelqu'un trois jours plus tard, on sort nos plumes pour l'épater, on réussit, on trouve que ça va trop bien, on met enfin le doigt sur ce qui cloche, on range nos plumes pour sortir nos crocs, on mord, on fait mal, on se dit qu'on est bien seule. Les filles sont folles.

Pis y sont comme ça, eux, les gars.

Ils se font laisser, ils se disent ''yes, j'me ferai pu gosser quand j'vais aller jouer 14 heures de temps à NHL en buvant de la bière'', ils rencontrent une fille 3 jours plus tard, ils sont doux et attentionnés et se disent qu'ils ont enfin trouvé une fille pas trop folle, ils la tiennent pour acquis, ils ne comprennent pas pourquoi elle sort soudainement les crocs, ils se font casser les couilles, ils se font laisser, ils se disent ''yes, j'me ferai pu gosser quand j'vais aller jouer 14 heures de temps à NHL en buvant de la bière''. Les gars sont un peu cons.

Pis là, les deux ont une épiphanie et se disent qu'ils pourraient peut-être s'inscrire sur un site de rencontre, que ce serait sûrement différent, plus simple, que la perle rare s'y trouve.

...

Belle gang de mollusques impotents.


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20 février 2012

Bilinguisme nocturne

J'ai rêvé en anglais des mots que je ne saurais répéter. Je me suis demandée où mon cerveau en avait pris le sens, et pourquoi il m'en privait lors de mes heures d'éveil. J'ai ensuite compris qu'il me cachait probablement d'autres informations vitales (ou non), que j'étais le sous-produit d'une activité cérébrale à la fois puissante et incontinente, laissant filer des bribes d'indices décousus sur la vie : ''Débrouille-toi avec ça, ma vieille.''

J'ai voulu, puis j'ai oublié ce que et pourquoi j'avais tant voulu et je n'ai plus.

Y disent "make up your mind" et j'en suis incapable. My mind's making me up.


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8 février 2012

La cassette

Quand j'étais au cégep en langues, on avait de pénibles séances d'exercices pratiques avec cassette où on devait écouter des inconnus trop motivés faire un sketch hispanophone qui sonne faux et ensuite répondre à des question en s'enregistrant en parlant trop bas parce qu'on veut pas que notre voisin entende qu'on a un accent de merde. On trouvait les exercices vraiment mauvais pis les voix encore plus moches, on se disait toujours qu'y s'étaient pas trop forcés sur le matériel pédagogique.

Bin aujourd'hui, j'ai enregistré des capsules en anglais pour mes élèves pour les faire pratiquer. Rien d'original, rien de plaisant, juste ma voix nasale trop motivée qui ''laisse un message sur un répondeur'' et parle plus lentement qu'à l'habitude pour être certaine d'être comprise avec un accent se voulant le moins québécois possible. Non, c'est pas public : si vous voulez l'entendre, inscrivez-vous au DEP parce que c'est VIP, c't'enregistrement-là.

J'vais dire comme l'autre : ''J'ai pilé sur quelque chose : c'tait mon orgueil.''

J'me console en me disant que ça pourrait être pire.

Joe - Good morning Mrs. Clark!
Mrs. Clark - Good morning Joe and how are you this morning?
Joe - Fine, Mrs. Clark!


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6 février 2012

Kzvi?

''Non Obélix, 16.''

Mi-décembre.

J'ai rassemblé tous les relevés de notes de tous les diplômes de ma vie. En plus desdits diplômes. Mine de rien, quand on est un brin instable et curieux de tout, ça fait beaucoup de diplômes. En plus des lettres d'employeurs. Oh pis le certificat de naissance et autre paperassage, et remplissage de vérifiage d'antécédages judiciages. Ça m'a pris des mois (... bah, des semaines mettons). Les RH voulaient des copies conformes : fine, j'en fais faire à l'école (tsé, sous leur juridiction là), pis zoum aux RH par courrier interne.

Simple. Chill.

Janvier.

Nenon : les copies conformes faites à l'école le mois d'avant ne sont pas conformes, finalement. En fait, ça prenait des copies conformes faites aux RH pour être conformes pour vrai, parce que Dieu sait à quel point les secrétaires de la commission scolaire sont plus conformes dans leur stampage de documents que celles du centre de formation professionnelle.

Bon. Discussions avec la dudette des RH, retournage de fouillage dans les documents que j'avais rangés, resortage de la chose, envoyage aux RH, attendage que ça me revienne.

Mi-janvier.

Les RH m'annoncent que je dois être inscrite au bac pour avoir mon contrat de la session d'hiver. Cool. L'université m'annonce que je dois avoir une lettre de confirmation de l'employeur pour m'inscrire au bac. Cool. Les RH m'annoncent qu'ils ne peuvent pas me faire de lettre de confirmation tant que je n'ai pas mon contrat de la session d'hiver.

... eum.

Messages à la dudette par courriel, switchage aux Finances, reswitchage aux RH, ''Ah bin oui, on peut vous la faire cette lettre-là! J'pensais que vous vouliez une confirmation de salaire, pas une confirmation d'emploi! Fallait le dire...'', acceptage sans chignage, recourriellage pour m'assurer que tout va bien :

JeSiDecontracte@teteuse.com - En passant, vous avez tout reçu, les copies sont bien faites maintenant?

Dudette@RH.ish - Oui oui, c'est beau.

JeSiDecontracte@teteuse.com - N'hésitez surtout pas à m'écrire un courriel s'il y a quoi que ce soit!


Le 6 février.

Recevage PAR LA POSTE d'un formulaire signé le 1er février qui laisse 10 jours à partir de cette date-là pour fournir des documents finalement manquants qui prennent des semaines à avoir.




toutescesraisonspourlesquellesvousnevoulezpasetreprof.jpeg


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Mais pour vrai, j'adore mon travail :)

31 janvier 2012

Hyperliens

Il y a quelques semaines, je suis allée faire mon épicerie un samedi soir pis j'ai trippé solide parce qu'y'avait pas un chat dans le magasin.

Depuis, il me pogne des buzz d'épicerie à des heures de faible affluence, genre ce soir. C'est peut-être un excès de motivation provenant du site surexcitant de déco que je viens de découvrir, ou alors de la simple et belle procrastination ++, mais bref, j'ai enfilé mon plus beau kit et je suis sortie dans le froid pour chercher des vivres.

Quand on écoute de la salsa en marchant en plein hiver, on dirait qu'y fait un peu plus chaud, que la saison est un set de tournage pis que la neige est faite de copeaux de savon. J'attends presque qu'un éclairagiste en chemise hawaïenne se pointe au coin de la rue. ''Oh, scusez.''

Y'a une femme qui s'est stationnée nowhere pour sortir des grands cartons de son coffre et les mettre dans le bac de récupération de quelqu'un d'autre. Je me suis dit qu'y fallait que j'dise à ma soeur qu'elle n'est pas la seule à squatter les poubelles des autres parce qu'elle produit trop de déchet selon les critères municipaux.

Mon iPod est plein de bonne musique, mais y'a toujours des tounes de marde qui viennent gâcher le mood : faudrait que j'fasse le ménage de mes affaires, ou plus de playlists.

Quand j'arrive près de l'épicerie, je dois toujours ralentir la cadence un peu et me laisser refroidir, manteau grand ouvert, avant d'entrer, parce que sinon je sue ma vie une fois à l'intérieur pis c'est désagréable.

Je sais pas si mes lectures de fée-fille m'influencent, mais j'ai remarqué récemment que j'achetais peu d'articles dans les rangées du centre. Je me souviens avoir lu quelque part que c'était plus santé de manger frais, donc de prendre ce qui est dans la périphérie du magasin.

Y'avait autant pas un chat que l'autre samedi soir, joie. Je me sentais tellement à l'aise que quand la vieille toune de Simple Plan s'est mise à jouer, j'ai chantonné gaiement l'harmonie du refrain, du moins jusqu'à ce que sorte du bout d'une allée une fille qui, elle, sifflait le refrain. On s'est arrêtées toutes les deux, on a fait semblant de ne pas avoir remarqué le crime de l'autre.

Des fois j'aimerais ça me marier, puis je pense à toutes ces choses que je pourrais faire avec la somme nécessaire pour organiser un mariage, alors j'me dis que ça vaut clairement pas la peine.

Le retour a été plus calme. J'ai juste vu un gars avec un look savamment artisto-négligé sortir d'une vanne avec un bicycle stationnaire. J'ai trouvé ça drôle, ma face l'a su, je l'ai sûrement fixé un peu trop longtemps, ça a eu l'air de le gêner puisqu'il a baissé les yeux au sol.

C'était pas voulu.


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30 janvier 2012

Présentéisme

T'es malade. Genre l'oreille droite complètement bouchée qui élance, le nez qui coule comme une champlure, la peau du rebord des narines complètement arrachée, la gorge en feu, les poumons qui toussent trop et crachent leur vie, la tête qui bourdonne, les yeux qui brûlent, la fatigue accablante parce que tout ça t'a empêchée de dormir toute la nuit...

Là tu te dis : j'devrais prendre une journée de maladie, ça a pas de bon sens.

Et puis tu te rappelles que si tu ne rentres pas, personne ne va corriger tes examens, tout le monde va se défiler pour ne pas te remplacer (parce que hey, tu travailles DE SOIR), tes élèves vont t'écrire des courriels de semi-panique parce qu'ils n'auront pas eu de feedback sur leurs exercices pis que leur examen est jeudi, tu n'auras pas fait la planification que tu voulais faire tout l'après-midi; bref, si tu ne rentres pas aujourd'hui à cause de ton petit rhume de con, ta journée de demain va être deux fois plus infernale alors que tu ne seras probablement pas guérie.

... merde.


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24 janvier 2012

Fortune Cookies - la palpitante suite

Tantôt, avec les mêmes collègues, le même thaï, je feel prévoyante et j'me dis que si j'prends deux biscuits au lieu d'un, c'est sûr et certain qu'y'a au moins un des deux biscuits qui ne sera pas vide. N'est-ce pas? Alors voyons ce que me réserve l'avenir...

Biscuit 1 - Vous accomplirez davantage plus tard si vous prenez du temps pour vous-même.

YEAH!!! Au diable les corrections, j'vais chez moi me vautrer devant Tou.tv avec des chips!

Biscuit 2 - Il ne faut jamais remettre au lendemain ce que l'on peut faire le jour même.

... non mais tu me niaises?


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20 janvier 2012

Pensées d'une insomniaque

Nouveau truc pour gérer son temps : si ton portable est vieux comme le mien (donc pas tant) et que tu te dis mettons ''Je vais lire une petite heure...'', bin pars de la musique en background sur ton ordi dépluggé, en prenant bien soin de le mettre à Performances élevées (et non économie d'énergie, mais tsé à la limite Recommandé par HP fait la job), pis quand ça va être fini, t'arrêtes de lire. C'est comme un timer ou un sablier.

...

Ok ce paragraphe-là est nul, pourquoi je blogue à 3 a.m. moi au lieu de dormir?

***

J'ai cherché ''le mien'' pour écrire le paragraphe précédent. Je sais pas pourquoi, mais dans ma tête, ''miens'' prend toujours un s, c'est sûrement une règle que j'ai inventée, mais quoi qu'il en soit, je dois chercher ce mot-là 15 fois par semaine à peu près, ça me rentre juste pas dans la tête.

Antidote dit que c'est ''le mien'', le Grand Robert & Collins électronique aussi. Google est indéci. Mon Robert papier est trop loin de mon lit.

J'pourrais faire de la copie pour le retenir, tant qu'à pas dormir.
le mien le mien le mien le mien le mien le mien le mien (pas de s)

Ah pis tant qu'à étudier les choses que je cherche trop souvent...

pilule pilule pilule pilule pilule pilule pilule pilule (aucun double l là-dedans)
cafétéria cafétéria cafétéria cafétéria cafétéria (pas de t à la fin, c'est pas secrétariat)
c. c. (pas de deux-points) ou bedon Copie conforme : (au long avec deux-points)
Pièce jointe : Disque compact (deux-points après pièce jointe au long + maj. initiale)
Pièces jointes : Patante et bidule (même affaire, ça se met au pluriel)
p. j. 5 (pas de parenthèses autour du nombre, j'ai induit trop d'élèves en erreur)
P.-S. - (suivi d’un tiret + phrase qui suit commence par une majuscule)

Y'en a plein d'autres, c'est sûr. Mais évidemment, ils ne me viennent pas en tête là right now. *Gnak, j'peux même pas être efficace quand j'en ai finalement l'envie.

***

Des fois là, Coeur de pirate là, elle donne le goût d'être une célibataire frustrée. Tu dis que I'm the only one; c'est ça, prends-moi pour une conne. J'suis presque déçue d'être en couple.

(KABOUM! Coming out de fille en couple même si c'est pas écrit sur Facebook, quasi coup sur coup avec le coming out sur le fait que je n'ai pas de voiture - ok, ça date de quelques semaines - et celui que je suis nulle à chier en orthographe même si j'suis prof, gosh que j'me commets intense ici mes amis.)

***

commettre commettre commettre commettre commettre (oui Val, 2 m ET 2 t)

***

Je chiale toujours quand j'écoute un CD que je ne connaissais pas, c'est rarement un coup de foudre - trop réfractaire au changement tsé - pis j'ai d'ailleurs chialé sur Coeur de pirate l'autre fois en en jasant avec ma coloc. ''Bof, j'aime tellement mieux l'autre CD, j'suis pas certaine que celui-là j'vais l'écouter... C'est trop naïf, trop ptite-fille-qui-chante-genre-yéyé-mais-façon-hipster, ses textes sont moches pas mal itou, les rimes sont comme cheap...''

J'ai travaillé en l'écoutant toute la semaine. J'suis même pas encore certaine d'aimer ça, j'ai les mêmes critiques en tête mais j'suis comme accrochée.

Prise deux de l'autre jour où je disais que j'comprenais pas pourquoi tout le monde capotait sur Foster depuis des mois, pis qu'après j'me suis mise à l'écouter en boucle.

Je suis peut-être juste un brin mouton.

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rime rime rime rime rime rime (pas de h ni de y nulle part, on n'est pas en anglais, même si des fois on naît en anglais)

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Trop d'italique dans ce texte - et de passages entre tirets itou - pour votre bien, n'est-ce pas? Je devrais dormir, mais j'vais aller couleurer des mandalas à la place.

***

couleurer couleurer couleurer couleurer couleurer


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18 janvier 2012

L'overdose de sel

Un samedi soir, Valérie en pyjama avec sa tuque qui mange une patate au four debout dans le salon en faisant du jogging sur place devant un épisode de Masterchef Australie.

True story.

Pourquwhat? Bin ça commence avec un bol à salade plein de taboulé maison (quoi d'autre, ma drogue) qui manque un peu de sel. Je vais chercher mon sel d'oignon et l'ouvre du mauvais côté, ce qui fait que je verse un pit de sable de sel dans mon bol.

Gnak.

Frustrée de gaspiller autant de précieux taboulé, je me force à manger la moitié du bol, même si ça goûte vraiment dégueulasse à cause du sel.

Val: 1, sel: 0

Évidemment, foul assoiffée, je cale mille verres d'eau après pour compenser pour le trop de sel, et c'est ça que ça commence.

Les palpitations cardiaques.

Sel: 1, Val: 0

Paranoïaque et légèreminiment hypocondriaque, je me pitche sur les zinternettes et je google ''quantité sel overdose'' en calant un autre grand verre d'eau, ce qui me mène sur un forum d'adolescents qui se demandent combien de sel ils doivent manger pour se suicider (!?!) - autre gorgée d'eau - et où une ado conseille aux autres de plutôt se suicider en buvant trop d'eau - vide le restant du verre dans l'évier - parce que le buzz est meilleur (!???!?).

Non mais où s'en vont nos jeunes? Non seulement y savent pas vivre, mais y savent pas mourir non plus!

Ok donc, avec toutes ces informations hautement scientifiques en tête, je suis sur la panique totale de palpitations de pas-de-joie-de-vivre. Je google ''compenser trop de sel'' et alors je trouve des trucs de cuisine où ils disent de mettre une patate dans le ragoût pour que ça absorbe le surplus salin.

Fine.

Étant donné que j'ai peur de me noyer si je bois encore plus d'eau, j'me fais cuire une patate dans le micro-ondes et je vais m'installer dans le salon pour la manger. C'est le grand débrouillage Astral des Fêtes et j'ai CASA (canal de mon coeur, j'ai le goût de payer pour l'avoir tout le temps mais j'me retiens), pis y'a un tas d'épisodes de Masterchef Australie qui passent ce soir-là, alors je regarde les amateurs cuisiner top notch pendant que moi je bouffe ma patate même pas beurrée (yo, le sel, dude...), et là je me mets à avoir froid.

Vraiment froid.

Je me dis : ça y est, je meurs. C'est la mort qui entre lentement en moi, mon corps se refroidit graduellement, c'est la fin. Je suis évidemment seule à l'appart, alors j'écris un courriel à 2-3 amis pour leur dire que j'ai mangé trop de sel : comme ça, si on me retrouve morte, y vont au moins connaître la cause du décès, tsé. Je me demande même pendant quelques secondes si je dois laisser une note sur la table, au cas où des ambulanciers arriveraient chez moi et me retrouveraient juste semi-morte, et là s'ils savent que j'ai mangé trop de sel, ils vont savoir comment me désintoxiquer, mais finalement, j'en viens à la conclusion que la seule façon de repousser la mort, c'est de me réchauffer.

Je vais donc enfiler ma tuque.

Et là je saute, je sautille sur place dans le salon, toujours en mangeant ma patate, en regardant Masterchef Australie dans l'espoir que ça me change les idées et que mes palpitations passent. Pis en allant aux toilettes chaque 5 minutes parce que j'ai vraiment bu trop d'eau.

Vraie de réelle histoire véridique. Un samedi soir, Valérie en pyjama avec sa tuque qui mange une patate au four debout dans le salon en faisant du jogging sur place devant un épisode de Masterchef Australie.

J'ai fini par me tanner de sauter, m'éfoirer sur le divan avec 15 couvertures, m'endormir là, me réveiller très tard devant une émission de rénovations, oublier même que j'avais des palpitations avant de m'endormir, aller me coucher dans mon lit, me réveiller le lendemain matin avec la bouche sèche un peu.

C'était la fois où j'ai fait une overdose de sel.


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7 janvier 2012

Entendu au jour de l'An

Buzzé numéro 1 - (En calant un grand verre d'eau après avoir engouffré la moitié d'une pizza en 5 minutes) On le dira jamais assez : asti que ça fait du bien de boire de l'eau!

Buzzé numéro 2 - Ouin mais là... (pause de 22 secondes, la bouche ouverte, le regard fixé sur le plafonnier) Faut pas juste le dire là, faut le faire.


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5 janvier 2012

Leurs résolutions en trame de fond

Tu as beau ne pas vouloir prendre de résolutions cette année, tu ressens quand même l'effet de celles des autres sur toi.

T'es tellement mouton.

C'est peut-être pas tant le cas le 4 janvier quand tu t'empiffres de poutine pour souper, extra-sauce beubé comme si y'avait pas de lendemain, mais c'est clairement le cas le 5 janvier quand tu te fais du poisson avec des légumes comme lunch, clémentines pour dessert.

Parce qu'il y A un lendemain.


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4 janvier 2012

1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, Violette Violette

Ce matin.

Je sors de chez moi et je constate que finalement, ça valait le coup de ne pas dormir de la nuit à cause des grattes qui s'énervent parce que la rue est VRAIMENT clean!

Je gèle un peu malgré mes mille couches, je trotte rapidement pour me réchauffer, un peu dans ma bulle. J'ai de la Compagnie créole dans la tête depuis deux semaines. Rue transversale, bon, pas le choix sortir de la lune et de regarder des deux côtés de la rue : gauche, droite, gauche, droite, gauche... gauche? Y'a pas une voiture en vue, mais y'a un amoncellement de fouille-moi-quoi au milieu de la rue.

Gauche.

C'est coloré style africain, un dirait un bout de nappe ou de rideau. Curieuse, je m'approche : c'est une nappe. ''Oh, décevant.'' Je lui donne un petit coup de pied de déception et là, je sens que c'est plein. Y'a quelque chose d'enroulé dans la nappe africaine.

J'ouvre. Tsé.

Un bras, comme dans humain, comme dans mort, arraché, gelé, un bras cadavérique dans le tissus.

Je pense :
1- À Dexter.
2- À appeler la police.
3- Que je n'ai pas de cellulaire.
4- Que je pourrais appeler de chez moi, pas trop loin.
5- Que l'autobus passe dans une minute et que la prochaine est dans une demi-heure.
6- Que j'ai pas le goût d'arriver en retard au travail.
7- Que c'est pas juste, que ça arrive rien qu'à moi des mardes de même.
8- Fuck off.
9- Que quelqu'un d'autre trouvera bien ce bras à un moment donné.
10- Qu'au moins, ça va faire une bonne histoire pour mon blog.


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3 janvier 2012

Déblanchir les artères

À Québec, on l'a pas. Déneiger les rues, on l'a trop pas.

Sorry, Régis.

Qu'est-ce qui se passe, la première journée où il neige beaucoup? Pas grand chose, il se passe une charuette au centre des rues, tellement gênée qu'elle frôle à peine le sol, laissant une bouse bois-de-tilleul profonde de 2 cm, juste assez pour scrapper davantage mes bottes pas-si-hivernales.

On se dit que c'est le 1er janvier, on est indulgent.

Qu'est-ce qui se passe, le lendemain de la première journée où il neige beaucoup? Rien. Il neige un peu plus, la charuette repasse, les voitures commencent à badtripper quand elles essaient de se déparquer du bord de la rue, pis tout le monde regarde les lumières oranges le soir venu pour savoir si elles vont flasher ou pas. Pas.

On se dit que le 2 janvier, ça doit coûter cher, des gars de la Ville.

Qu'est-ce qui se passe, le lendemain du lendemain de la première journée où il neige beaucoup? ON GÈLE. « On » genre « tout », mes doigts, tes orteils, ses crottes de nez, ces bancs de neige : des monuments de glace, des palais gelés, des châteaux forts du Moyen Âge, manne, plein de décorations pis d'affaires secrètes! Ça gèle sur le bord de la rue pis personne fait rien, les lumières oranges flashent pas, les camions sont frileux, les enfants se poussent, les vieux se pètent la rotule.

On se dit que c'est moyennement de la marde.

Ah mais non, c'est ce soir là, finalement, juste à temps pour la réouverture des banques, que ça se décide à lancer sa gang pour un grand nettoyage.

Party rock is in the streets tonight.

J'ai tellement tellement hâte de m'endormir au doux son des grattes qui s'acharnent sur du ciment blanc. Ça va tout faire en même temps en plus, question d'écoeurrer les sans-stationnement; ça peut pas se contenter d'une rue sur deux par nuit, ou bin d'un côté de la rue à la fois, bin non! Volatilisez vos chars, bande de pauvres, on passe!

:)

J'aime vraiment ça chialer comme si j'étais une automobiliste.


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