14 décembre 2013

Brun, c'est pas toujours la couleur de l'amour

La journée était trop longue, y faisait moins 8000 dehors pis plus 50 en dedans. Tu pensais jamais penser ça, mais y'avait trop de parmesan sur la table. T'avais pas pris une goutte pis tout le monde autour était tellement heureux. Toi, tu ruminais du brun dans ta tête avec ton fucking verre de limonade San Pellegrino trop sucrée en te demandant t'étais devenue qui.

T'es partie tôt, t'as pleuré deux heures, t'as mal dormi pis t'as pas eu de réponse.


_____

18 octobre 2013

Je suis molle

J'ai commandé un verre au lieu d'une pinte.

Le temps passe et me ramollit. Pas juste physiquement. Il me semble qu'il n'y a pas si longtemps (hier encore), j'avais 20 ans, des convictions en béton sur à peu près tous les sujets, de l'énergie pour les défendre, de la révolte dans le sang, une relation amoureuse malsaine et fusionnelle, un appart presque insalubre. J'acceptais peu de compromis, j'adorais les débats, je me trouvais don'-tu hot pis pleine d'esprit.

Et puis, la vingtaine, dix années.

J'ai accepté que je pouvais m'habiller à la mode (ah! ou tentative de...) pis me maquiller sans automatiquement que ça fasse de moi une pitoune conne pas de cervelle. Je me suis mise à penser qu'à force de tisser un filet social pour aider les moins chanceux, on tissait aussi un cocon douillet pour une belle gang de paresseux, on enlevait aux gens cette obligation d'eux-mêmes créer leur vie, de la réinventer si ça part en couilles. J'ai arrêté de me déguiser en bleu et blanc à la St-Jean avec un drapeau comme cape. J'ai, une première fois, transgressé la promesse que je m'étais faite de toujours aller voter. Pis j'ai récidivé. Pis j'ai compris qu'une option ou l'autre, au quotidien, ça s'équivalait pas mal.

Moooollllllllllllllllllllllle.

J'ai fait des choix en fonction de l'argent et de ma tête, au lieu de suivre mes envies yoloesques. Et je ne l'ai pas regretté. J'ai commencé à me taire quand des discussions houleuses se présentent, je me surprends même à préférer ça, à chercher un espace mental zen, la paix. J'ai regardé "des jeunes" en jugeant leurs habitudes "de jeunes", j'ai vraiment fait ça. Je fais ça, c'est dégueulasse. J'ai réécouté une compilation maison de ska faite en 1999 et je me suis tannée avant la fin (j'ai trouvé qu'après 6 tounes, c'était redondant). J'ai dit non à une sortie un vendredi soir pour rester chez moi en joggings et rien foutre, me coucher tôt. J'ai aimé être seule, j'ai apprivoisé le silence. Je suis devenue l'adulte que je ne voulais surtout pas devenir.

Mieux vaut en rire.


_____

6 octobre 2013

Toune d'automne numéro 3 - Ghosts

((Automne = Octobre = Halloween = Fantômes = Ghosts) - "s") + Hipster = Hipster Ghost!!



Étant donné que je suis toujours un peu sur le tard pour "découvrir" des bands, ça ne fait pas très longtemps que je suis tombée, au détour d'un surf youtubien, sur The Head and the Heart, des Américains côte-ouesteux qui font dans le folk, pis qui te laissent le loisir de choisir le ton sur lequel tu chantes grâce à leurs harmonies de voix.

C'est dimanche, j'me fais de la soupe, j'enroule mon foulard de laine trop gros autour de mon cou, je mange ma soupe, j'me fais un chaï latte, je corrige. J'écoute The Head and the Heart. J'corrige pu bin bin fort parce que je chante et que je m'autodéconcentre. J'me fais un autre chaï latte.

Je trippe sur le piano déchaîné de Ghosts, pis j'adore vraiment cette version-là de clip, ça me donne juste le goût d'être assise avec eux pis de chanter.
#jairatémavocation

En pluche, je crois qu'ils sortent un nouvel album dans une semaine.

Enjoy.




_____

21 septembre 2013

Toune d'automne numéro 2 - Yours is no Disgrace

La toune précédente était une toune de journée venteuse quasi pluvieuse, là aujourd'hui ma toune d'automne c'est une toune de gros soleil mais fait frette mais j'lave-tu mes vitres ah pis non j'vais aux pommes ah pis non on part juste sur un road trip.

Yes, c'est mes parents, ensemble ou séparés. C'est aller avec mon père à ses pratiques de musique pis m'asseoir entre le drum pis la guit pour me faire marteler les tympans avec de la musique beaucoup trop forte pour rien (c'est probablement, aussi, être un peu sourde aujourd'hui à cause de ça; avoir de l'oreille aujourd'hui grâce à ça). C'est ma mère qui mets ça très fort dans le salon pour faire son ménage.

Silly human race.

À 0:55, ça pourrait être la toune de la Rainbow Road dans Mario Kart 64, me semble. Je vais les appeler pour leur suggérer. Les rifts de basse me donnent l'impression que ma vie roule comme si je portais toujours des espadrilles.

Was??

Bin oui, là y'a plein de gens qui comprendront pas (hey, tant pis), mais en tant que fille qui porte toujours ou presque des talons, des bottes, des sandales fragiles, des instruments de torture, bin quand je me retrouve en espadrilles, mes pieds deviennent aussi fous que Guillaume Lemay-Thivierge : je ne marche plus, je bondis; je ne tourne plus un coin, je danse. JE DANSE. Ma vitesse de déplacement augmente d'au moins 50 %, le monde m'appartient ou presque, je souris aux oiseaux pis y me répondent d'un air coquin : "Yolo, Val Dodue!!"

Mets-en, les oiseaux.




_____

15 septembre 2013

Toune d'automne numéro 1 - L'endomètre rebelle

Je dois me trouver une occupation cet automne pour ne pas tout de suite écouter de la musique et des films de Noël (on parle de préservation de santé mentale de douce moitié là, pas vraiment de choix personnel), ALORS je me suis dit que je pouvais plutôt me monter une collection de chansons d'automne pour vivre dans le présent. Même si l'automne c'est nostalgique, pis que la nostalgie, c'est le passé. Passons.

Juste parce qu'on aime l'automne et la musique.

L'ordre n'a de chronologique que la date à laquelle je décide de parler d'une chanson : impossible de réellement établir un classement quelconque dans mon cœur. Fuck les classements anyways.

Pierre Lapointe, c'est mon amour de cégep. Quand j'écoute ses vieux albums (j'ai décroché après le deuxième, je suis plutôt infidèle en amour), je me revois marcher dans le Nord de Sherbrooke vers l'école, les feuilles qui craquent sous mes bottes, le vent qui me décoiffe. Le rythme de l'endomètre est pour moi une de ces bourrasques qui me fouettent le visage, les longues heures à mémoriser le genre de mots allemands, les déceptions de jeune pseudo-punk qui veut la révolution, l'alcool qui rend malade, la fausse sérénité des bonnes journées, les lifts de mon amie Schtef, la profondeur des mauvaises nuits, la marche quand il fait clair ou quand il fait noir, les chandails et les bas de laine, les piles qui meurent trop vite dans le discman, mais toujours, toujours la marche, la marche, la marche...

Je marcherais ma vie sur cette toune-là.




_____

17 août 2013

Les clés de Suzanne Roy

Prendre l'autobus m'inspirait beaucoup. Je trouve toujours qu'il n'arrive rien quand je suis seule dans ma bagnole. Bin c'est peut-être mieux ainsi.

(Ce texte contient trop de parenthèses.)

Depuis que je suis demi-propriétaire d'une voiture, il va sans dire que je ne fais plus une heure quinze d'autobus pour me rendre au travail.

Non.

Et j'ai toujours pensé que le jour où j'aurais la liberté de sortir de la maison une minute en retard sur mon horaire habituel sans que ça me mettre dans la schnutten,  ma vie serait un monde rose rempli de Calinours. Non plus. Une heure de moins de commute? Une heure de plus d'éparpillage matinal à ne plus savoir quoi mettre comme kit ou à défaire ma coiffure!

(D'ailleurs, je pense que je vais mettre un après l'autre tous mes kits "cutes" de travail et me prendre en photo pour constituer (y'a tuer dans constituer) un genre d'album (j'suis pas game de mettre ma tronche dodue sur Pinterest) dans lequel je pourrai piger à l'avenir mon ensemble de la journée.)

Donc je pars trop tard, j'ai pas déjeuné, je pogne le trafic (si infime soit-il) de la capitale (pas la ville, l'autoroute, d'ailleurs j'dois pas avoir le bon nom parce que je mélange toutes les autoroutes de Québec, et surtout les anciens et les nouveaux noms, wtf, vive Limoilou avec ses rues et avenues sur le modèle New York), je passe me chercher du Tim bien gras et, rendue à ce stationnement gratiss que j'utilise habituellement, je me dis qu'aujourd'hui, je me paie un stationnement dans le vrai stationnement pour m'éviter la marche en ce matin pluvieux d'avril.

YOLO!!

Alors j'arrête à l'entrée du stationnement et j'ouvre la porte de Suzanne pour m'étirer pour regarder combien ça coûte une maudite place de stationnement pour une seule journée. Un prix de fou. Fuck off, je me dis que je retourne à mon autre stationnement.
 
Suzanne Roy est un peu moumoune, Suzanne Roy barre ses portes automatiquement quand son moteur tourne. Suzanne Roy vient de la région.

Suzanne Roy ronronne donc gaiement avec ses portes barrées alors que moi je rage avec les cuisses gelées pis l'estomac creux. J'vous parle même pas de la face de mon Tim-Matin, bien au chaud sur le siège conducteur avec ma sacoche et le reste de ma vie, qui me trouve très drôle de m'être moi-même embarrée dehors.

Tab...

Je ne suis pas membre du CAA, et à cette époque, je ne sais pas encore que n'importe quel membre (aka les autres profs du département) pourrait me faire ouvrir les portes.

Alors j'appelle le chum, qui heureusement n'enseigne pas ce matin là, pour qu'il prenne un taxi jusqu'à Banlieue Creuse pour m'apporter ses clés. Et je gèle à côté de mon auto qui tourne en faisant signe à toute la clientèle du Centre de passer à côté et que c'est normal...

Une chance que j'ai pu en parler sur Facebook et avoir des likes.


_____

18 juillet 2013

Aujourd'hui

Aujourd'hui, tu voulais tellement pas faire ton travail d'université que tu as lavé à l'effaceur magique ta porte de chambre, qui n'avait probablement jamais été récurée ni repeinte depuis le bogue de l'an 2000.

Pour ceux qui vivent dans le passé ou dans le déni, sachez que ça fait plus de 13 ans.

13 ans. Des noces de muguet.

1 extinction complète de voix
2 permanentes
3 miroirs cassés
4 diplômes
5 paires de lunettes
6 chats
7 séjours à Old Orchard Beach
8 grippes d'hommes
12 emplois
16 peines d'amour
26 équinoxes
33 cours de chant
40 coupures de papier
54 paires de souliers
65 dîners au buffet à la Pizzeria Orford
120 teintures
138 cordes de guitare changées
163 spm
700 brassées de foncé

13 ans, tsé.

Mais c'est vraiment aujourd'hui qu'il était urgent que tu nettoies ta porte de chambre.


_____

14 juillet 2013

Suzanne Roy

Je possède 50 % d'une voiture usagée qui s'appelle Suzanne Roy.

Suzanne est quand même cool, ne serait-ce que pour m'apporter au travail en 15-20 minutes au lieu de l'heure et quart que ça me prenait en bus. Suzanne avance. Suzanne ne s'est pas plainte quand j'ai repeint en rouge une partie de sa portière avant droite en frôlant une clôture. Elle n'a rien dit non plus cette fois où j'ai accoté un pilon de béton dans un stationnement sous-terrain. On se fait confiance, Suzanne et moi; on n'est pas parfaites ni une ni l'autre.

Sauf que.

Suzanne a décidé qu'un voyage au Massachusetts, c'était trop pour elle. Elle a fait la moitié du trajet en dégoûtant et a décidé de s'évanouir à 30 minutes des lignes, près de Jackman (mais pas encore à Jackman), Maine.

Je ne sais pas si la région vous est familière, mais ça ressemble à ça :

http://4.bp.blogspot.com/_uh_mL06dNi4/TEdBikg0f-I/AAAAAAAAB-s/zjioIzu8Ceg/s320/Wild+Center+%26+July+20+post+060.JPG


En additionnant ces éléments :


(multiplié par 1 000 000)


Bref, y se passe QUE DALLE vie humaine dans ce coin-là. Évidemment, le cellulaire pognait aucun réseau, alors il a fallu marcher jusqu'à ce qu'on trouve LE mongol qui vit là (nah, super sympathique au fond là, on a utilisé son téléphone pis toute) et, le pire du pire, c'est qu'il ne me restait plus une goutte de Off Deep Woods Super Strong dans ma sacoche.

Ouch.

Finalement, on s'est fait remorquer jusqu'au douanes américaines par un remorqueur américain, on a chillé en attendant le remorqueur canadien accompagnés par des ados du New Jersey qui, eux, s'étaient fait arrêter en entrant au pays et attendaient depuis 4 heures qu'on les relâche (Yo dude, 18 ans et 16 ans, trois bières, une vieille van, une barbe de 3 semaines... À quoi tu pensais? Y'a des limites à être YOLO.), puis le Beauceron de remorqueur est arrivé et on a atterri chez la soeur de mon chum dans les Beauces. Faque 1200 $ plus tard, Suzanne va mieux (la bitch).

Tout ça me permet d'établir les faits suivants :

  • Dans le Maine profond, t'as le droit d'apporter ton chien sur la job si t'es remorqueur et tout le monde s'en fiche. Même s'il mange tout le sac de petites carottes de tes clients.
  • Dans le Maine profond, il y a un gros problème d'accessibilité alimentaire pour les mouches, ce qui les rend particulièrement voraces quand le gros steak (moi) arrive.
  • Dans le Maine profond, tu comprends pas l'accent du remorqueur, ni de personne.
  • Dans le Maine profond, y mangent du bacon "canadien" qui est en fait du jambon dur dégueulasse qui ressemble fuck all à notre bacon chéri.

  • Dans les Beauces, le remorqueur connaît de réputation l'autre remorqueur au chien.
  • Dans les Beauces, tu comprends pas l'accent du remorqueur même s'il te parle en français.
  • Dans les Beauces, on mange du bacon normal pis on lui donne pas de fausse citoyenneté.


_____

28 juin 2013

Résuscitation (Après presque un an de "mort")

Ok, je sais, Jésus, lui, a été un tantinet plus efficace que moi et est resuscitu (j'trouve ça plus drôle écrit de même, ne vous inquiétez pas pour mon illettrisme) après 3 jours, MAIS, bin voilà, je m'ennuie de bloguer.

J'aurais pu faire comme d'habitude et ouvrir un nouveau blog avec un nouveau nom et une orientation cybercool bin impressionnante, sauf que soyons francs : y'a pas tant de renouveau dans ma façon de penser, y'a juste la bonne vieille Val et son bon *tousse* vieux *tousse* cerveau hyperactif qui veut veut veut tellement veut communiquer. Faque.

Après deux heures d'introspection par une journée de j'me-sens-bleh, je me suis rendu compte que ça me manquait. Ça coïncide avec mes vacances : y'a pas de hasard. Quand j'ai arrêté il y a un an, c'est que je passais pratiquement chaque seconde de mon existence à essayer de trouver le sujet qui serait original et catchy pour vous écrire un post et m'attirer des tas de likes sur Facebook : mon ambition aujourd'hui est de me détacher un peu de ça (lol) pour simplement me défouler ici en toute intimité devant mon fanbase de 15 personnes. Par amour pour moi et pour vous, et surtout par souci de stabilité mentale.

(...pis après, mille ans (Milan, haha) après tout le monde, j'ai découvert Pinterest et ma vie a eu un sens à nouveau.)

On veut tous être aimés, hein, alors aimez-moi un peu. Svp.

Je vous écrit d'une rue qui s'appelle Starknaught Heights, à Gloucester, Massachusetts. 24 Starknaught Heights, Gloucester, Massachusetts. Celui qui va réussir à prononcer tout ça sans erreur recevra un morceau de robot par la poste. C'est près de Boston, mais surtout près de la mer, c'est le sous-sol d'une madame AirBnB super bobo dont les murs de ce qu'elle appelle son Air Beach Studio sont parsemés de grands panneaux où l'on devine les contours d'anciennes toiles probablement bien de bien inspirées. Y'a des livres d'art par dizaines dans la grande bibliothèque près du piano que je n'ose pas utiliser. Y'a des maisons partout jusqu'à la mer avec des plages privées. Y'a des glouglous sur le terrain des voisins, pis des lapins/lièvres (sérieux, c'est quoi la différence?) pis des poules, on comprend rien à tout ça mon chum pis moi. Ce soir, y'a en ville le concours de poteau graisseux du festival des pêcheurs. Hier, y'avait un tour historique à Boston leadé par un prof de college juste assez sarcastique-drôle déguisé en rouge qui m'a donné le goût d'être en classe à donner un cours badass. Ou d'être dans SA classe à le regarder donner un cours badass en fantasmant dessus.

Les fantasmes changent bien peu au cours d'une vie.

Comment j'ai pu me sentir bleh au milieu de tout ça, me direz-vous, enchantés (re-lol) par la description bucolique de mes vacances de prof? Bin dah, parce qu'on traîne nos bébittes avec soi partout.

Rebienvenue sur mon blog. Vos commentaires pis vos likes m'ont manqué.


_____
P.-S. - HEY! C'est mon 400e post!!! Comment ai-je pu arrêter à 399, moi qui ai un TOC si fort??