21 juin 2010

Lis-moi loup

On a appelé la police, deux fois : rien à faire, le maudit gossant avec la voix qui fausse s'époumonait quand même sur du Kevin Parent désaccordé en rotant un restant de jell-o shot. Sous ma fenêtre, genre. Sur leur maudite terrasse. Avec une chorale d'alcooliques sourds au pas-de-talent.

Sa blonde était trop saoule (l'était-elle?) pour remarquer qu'elle frenchait son meilleur ami dans les escaliers de métal. Ils regardaient le chat qui regardait un mulot. Nous, on les regardait, assis dans le lit, avec mon fuckfriend qui sacre parce qu'on peut pas baiser en paix. Même si on monte le volume de la toune de Deftones.

Des fois, je me sens comme une prostituée.

Le gars de la livraison cherchait qui avait commandé de la poutine. On sait pas si c'est la bonne personne qui l'a finalement prise, mais a l'a toute échappé son restant sur le plancher déjà trop sale. Pis ça a fait rire le guitariste raté.

J'aimerais ça, être dans le party. Pointer l'horizon à 5 heures en disant, fière : ''Fuck, le soleil commence à se lever!'' Pis errer dans les rues à la recherche d'un resto ouvert tôt le dimanche et où y font des déjeuners. Être jeune et avoir un nouvel amoureux.

Vers 6 heures du matin, le gars que la fille frenchait a eu envie de pisser pis il l'a fait sur un mur en s'en ventant aux autres. Comme c'était drôle, les gars ont tous signé leur nom en pisse sur le même mur. En chantant l'hymne national bilingue.

Mon fuckfriend, lui, éclabousse partout quand y pisse dans ma toilette.

C'est dans ce temps-là qu'on s'ennuie de l'hiver.


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