7 septembre 2011

C'est vrai que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt

Se lever avant le soleil.

Je n'avais pas réalisé hier soir en programmant mon cadran qu'il sonnerait alors qu'il fait encore noir. Deux petites secondes de Kanye West me convainquent d'éteindre la chose et d'enfiler mes jeans. Ce matin, je déjeune avec mon ami avant qu'il parte travailler. Treize bobépines et un grand verre d'eau plus tard, j'attends Dru sur le bord de la rue avec pour seuls compagnons les chats qui finissent leur quart.

Habiter dans un quartier de chats.

Chercher la graphie de Kanye West sur Google.

Le matin, on dirait que mes idées sont plus claires, que ma créativité s'effervesce la vie. On jase de tout, Dru et moi, genre de ses deux dates et du fait qu'une des deux va bientôt prendre le bord pour cause de l'autre-est-comme-plus-intéressante, puis on parle déco de son nouvel appart et projets de photos à l'aurore. Évidemment, je culpabilise de manger un shitload de bacon au Buffet de l'Antiquaire alors que je chiale depuis une semaine que j'ai engraissé de 10 lbs en 4 mois, donc je décide de marcher pour rentrer chez moi en me disant que, caloriquement parlant, ça compense.

Vivre dans le déni.

Le vent est frais, on sent vraiment que l'automne s'en vient, y'a même quelques arbres qui s'essaient à rougeoyer. Je marche d'un bon pas en souriant aux autres marcheurs; je fais soudainement partie d'une communauté de lève-tôt énergiques même si j'ai pas ma carte de membre. Je ferme mes yeux en m'arrêtant quelques secondes près de la rivière, d'où une brume s'échappe pour venir lécher mon visage.

Se rappeler que les cours d'eau sont pleins de coliformes fécaux.

C'est con comme mon iPod à tue-tête installe un calme dans mon esprit, s'impose comme un mur de briques entre moi et les bruits de la ville. Mes pas martèlent du vieux Arctic Monkeys alors que je me fais la réflexion que ma marche en nature est presque souillée par toute cette musique, comme si je regardais un Monet sur un fond de happy hardcore.

Namedropper des trucs passés de mode.

S'autoriser une grande flexibilité lexicale et songer que c'est peut-être un aspect marquant de la littérature actuelle.

Se prendre pour une auteure.

Se prendre pour une autre.

C'est vrai que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt. Mes idées sont plus claires, ma créativité s'effervesce la vie, j'ai l'impression de faire partie de la planète. Je prends conscience de la chance que j'ai de voir le soleil se lever, d'entendre la ville se réveiller, d'être témoin d'un monde qui fonctionne très bien sans moi mais auquel, finalement, j'appartiens.

Constater que je suis vraiment influencée par les 10 minutes d'entrevue avec Marie Laberge prises au vol à l'émission de Sonia Benezra l'autre soir.

Bon, ok : je l'aime, Marie Laberge.


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