23 mars 2011

Les douceurs de banlieue

À l'heure où maman se couche, tard, les rues enneigées de la banlieue tranquille accueillent mes pas de travailleuse du soir, les cuisses qui s'activent rapidement pour contrer le froid et attraper le prochain autobus. Si mon iPod crache aussi fort sa musique, c'est plus pour couvrir l'arythmie de mon coeur fatigué que pour m'imbiber de jolies mélodies. Étourdissant, baisse le son, ah pis pause.

Dix minutes d'attente devant la station d'essence, c'est parfait pour manger un petit sac de chips au ketchup.

Puis, l'autobus arrive, vide, banlieusarde, avec son chauffeur qui me bonsoit (du verbe bonsoir) d'un ton jovial, la radio détente en trame de fond. Je prends place un peu plus loin, contente d'avoir tout l'espace pour moi. Gaetan (le chauffeur avait trop une face de Gaetan pour que j'l'appelle pas Gaetan) conduit rapidement pour arriver d'avance au terminus Les Saules pour se prendre un café : ça paraît quand il tourne les coins, floc-a-floc les bidules dans ma sacoche qui se font barouetter, et là ça attire mon regard.

Ça.

La moustache de Gaetan bouge. Bin, elle bouge parce que sa lèvre en dessous bouge.

Gaetan chante en chœur avec la radio. Oh que oui. Et il doit penser que la musique joue encore dans mes écouteurs parce qu'il chante haut et clair, il sort sa voix de servant de messe pour entonner cette chanson :



''J'ai au moins le droit de choisir! Entre votre planète et ses étoiles filantes... d'adolescente.''


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2 commentaires:

  1. Des fois là, juste des fois (comme genre la sem. passée quand il m'a coûté 1000$ de réparation) je vendrais mon char pour être une utilisatrice du transport en commun à nouveau.

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  2. Il bonsoit !!! Quelle belle invention !

    Merci pour ce clin d'oeil d'humanité :)

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