30 mars 2011

Vite

T'as pas regardé la météo, t'es pas du style prévoyante, alors tu sors de chez toi et réalises après cinq minutes de marche que t'es pas assez habillée pour la température qu'il fait. Sauf que tu marches depuis déjà cinq minutes, et que t'as pas dix minutes à perdre, alors tu ne reviens pas sur tes pas mettre un manteau plus chaud, tu te dis que tu vas endurer : t'es trop pressée. Au bout de cinq autres minutes, tu grelottes en sacrant que tu aurais dû revirer de bord cinq minutes plus tôt, mais que là il est vraiment dix minutes trop tard. Et puis cinq minutes plus tard, la pluie verglaçante s'en mêle. Tu te dis que tu aurais dû passer par le chemin avec moins de traffic pour ne pas te faire asperger par les voitures, mais c'était au carrefour croisé il y a deux minutes, et tu n'as pas quatre minutes à perdre. Grelottante, tu regrettes vraiment de ne pas avoir rebroussé chemin il y a sept minutes, pendant qu'il était encore temps de le faire, ou encore plus lorsque tu venais à peine de sortir de chez toi, quoi genre cinq minutes, et que tu as été trop pressée, mais bon, tu continues de marcher en sacrant.

Si tu avais oublié de barrer la porte, tu aurais rebroussé chemin. Si tu avais oublié le rond du poêle allumé, même affaire. Si le téléphone avait sonné pendant que tu barrais la porte, tu aurais retardé ton départ (hey, ça pourrait être important). T'es si flexible quand il ne s'agit pas de toi. Mais ton confort? Pour 25 petites minutes, tu te dis que bof...

Et c'est comme ça que tu deviens un peu plus la somme de tes choix et un peu moins un esprit libre de choisir.


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