29 mai 2012

Casseroler (en moutons)

Les 20 heures sonnent. En fait, chez moi, y'a rien qui sonne du tout quand les 20 heures arrivent, mais quelque part à Magog chez ma grand-mère, l'horloge sonne pour vrai.

Ça commence au loin dans le quartier, quelques coups discrets sont frappés, presque gênés, sur une casserole. Mon voisin d'en face sort sur son balcon et s'y joint. J'embarque dans la toune. Ça se multiplie dans ma rue, dans les autres rues : ça fesses fort, ça fesse de tous âges, y'a une petite fille qui en profite pour souffler fort fort fort dans sa flûte à bec, ça parade dans la rue.

Une voisine console son bébé qui pleure : j'me sens mal... mais je continue.

Ma date arrive, je lui donne une casserole. Bing bing bang bang, la parade passe sur la 4e Avenue, fait des détours, on frappe plus fort pour les encourager.

Mais là ça fait 15, 20, 25 minutes... Y'a des consignes claires pour le début du bruit, mais pas de protocole de fin.

Ma date - Je pense que ça s'arrête à et quart, d'habitude...

On frappe un peu moins fort, on arrête deux secondes pour voir si ça frappe encore : oui. On continue un peu. On veut juste pas être comme dans un sketch de Louis-José Houde tsé, genre le dernier qui applaudit quand tout le monde a arrêté.

Quand est-ce qu'on arrête? POURQUOI Y'A PAS DE PROTOCOLE DE FIN?

Mes voisins d'en face sont rentrés chez eux, on les a imités.

Ça s'est arrêté rapidement, finalement.

Je plains celui qui a frappé en dernier. Y'a dû se sentir rejet.


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2 commentaires:

  1. Je vis dans un quartier de bourgeois trop riche pour moi. Apparemment, personne ne se sent concerné. J'aimerais ça, entendre les casseroles au moins un soir, de mon chez-moi.

    Et j'approuve, les protocoles de fin sont trop souvent négligés!

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  2. C'est quinze minutes, après on rentre où on retrouve ses semblables pour une grosse manifestation de quartier.

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