26 avril 2011

Le suicide

La session étant enfin terminée, j'ai pu rattraper le retard que j'avais dans ma lecture de magazines dits ''féminins'', et c'est comme ça que je suis tombée sur la chronique du mois d'avril d'Anne-Marie Lecomte, que je lis depuis presque toujours dans le Châtelaine, où elle se confie sur le suicide de son fils de 16 ans en novembre dernier.

Ouch. Premièrement, j'ai vraiment pleuré tout le long, quel texte d'une tristesse indéfinissable! Mais au-delà du message d'encouragement (vain) que je pourrais vouloir envoyer à Mme Lecomte, j'aimerais plutôt me (vous) poser certaines questions sur la vie, la mort, et ceux qui choisissent la mort.

Elle écrit que ''la mort d'un enfant par suicide n'est la faute de personne. Mais [qu'elle] est, du même souffle, la faute de tout le monde''. Ce à quoi j'ai envie de répondre METS-EN.

C'est évident qu'à force de courir après quelque chose qui nous échappe constamment, on peut peut-être appeler ça le bonheur, on finit par trébucher une fois de trop et abandonner. D'un côté, on se le fait vendre à coups de publicités nous vantant les mérites d'un produit, d'un chandail, d'une chaussure, d'une crème, d'un voyage, d'un film, d'un restaurant, d'un vin, d'un bar, d'une destination tendance, d'une compagnie de cellulaire. Acheter son bonheur, tant mieux pour ceux qui ont l'ascension sociale facile, tant pis pour les pauvres.

Mais encore mieux : les autres ripostent en encensant des ''produits'' bien plus difficiles à se procurer, du genre la famille, les enfants, les soirées entre amis, l'amour. L'a-fucking-mour. Même les Beatles y vont d'un ''all you need is love''!

Alors on fait quoi quand ça marche pas? On fait quoi quand on est seul, malgré tous les efforts qu'on puisse faire, on fait quoi quand on n'a pas été gâté par la nature, on fait quoi quand on échoue à obtenir toutes ces choses qui nous paraissent si nécessaires, on fait quoi pour trouver un sens à notre vie? On fait quoi quand la drogue est pu assez forte pour nous donner le goût de recommencer le lendemain? On fait quoi quand la religion et la spiritualité sont deux tabous réservés aux vieilles granoles qui ont un capteur de rêves dans leur chambre?

Petite, on m'a toujours dit que je pouvais faire ce que je veux dans la vie, que j'avais juste à travailler fort et que tout était possible. Bin j'ai envie de vous dire une chose : non, vous ne ferez pas tout ce que vous voulez dans la vie, vous allez vous planter un jour ou l'autre, vous allez bûcher, vous allez pleurer, vous allez vous sentir seul ou inadéquat, vous allez avoir envie d'envoyer chier la planète au complet, vous allez sûrement aimer, et peut-être être trahi, vous allez même trahir, vous allez perdre, vous gagnerez aussi, et tout ça fera justement partie de vivre. Parce que vivre, c'est ça. Et qu'il faut quand même apprendre à cultiver l'espoir, et à provoquer de meilleures choses. En s'ouvrant aux autres; en s'ouvrant à nous-mêmes.

Je suis un peu tannée d'entendre le discours, pas juste des publicitaires mais bien de nous, de vous et de moi, comme quoi vous serez heureux quand la session sera finie, quand vous serez en vacances, quand vous tomberez enfin enceinte, quand votre SPM sera passé, quand vous aurez une minute à vous pour relaxer, quand vous serez déménagé, quand votre genou sera guéri, quand votre ex vous aura donné votre part du condo, quand vous aurez perdu 10 lbs, quand vous aurez un chum, quand vous l'aurez laissé, quand vous aurez un emploi, quand votre rhume sera fini, quand le soleil se pointera, quand le rush de l'impôt sera fini, quand votre belle-fille quittera la maison paternelle, quand vous allez avoir de l'argent ou une nouvelle voiture...

On peut pas essayer d'apprécier (au moins un peu) ce qu'on a LÀ? Maintenant, au très présent. Est-ce que je peux faire ça, moi? Je vous lance le défi.

Cherchez pas plus loin, profitez-en en vous rappelant tout ce qu'il peut y avoir de bon dans votre vie, dans votre passé, dans vos plans futurs. Souriez en vous réveillant le matin : vous êtes en vie, que vous le vouliez ou non.

Si vous sentez que quelqu'un autour de vous n'en peut plus, aidez-le, ne serait-ce qu'en le dirigeant vers quelqu'un plus doué que vous pour aider. Et à l'inverse, cognez à la porte de quelqu'un si jamais respirer est devenu trop lourd pour vous. S'il vous plaît.

Ok?


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7 commentaires:

  1. T'a tellement raison ValGod... J'trouve ça super inspirant comme truc, tu pourrais te lancer dans le coaching de vie? J'achèterais clairement ton livre et ton DVD en tout cas!

    En soi, ce blog justifie l'achat de mon portacle ACER ASPIRE TIMELINE X à sept-cents (700) dollars et ma connection FIB1 offerte par SYMPATICO de Bell à quarante (40) dollars par mois. Ça me fait tellement du bien de lire ton blog, selon de Mme.J'fourre-à-gauche-et-à-droite et les recettes de Josée Distasio... ça m'aide à me concentrer sur les vraies choses et oublier d'aller porter mes films au VidéoÉclair et d'faire mon lavage.
    ;)

    Just kidding here... J'veux simplement dire par là que même cet esprit d'authenticité, simplicité et "centré sur les vraies valeurs" a été utilisé pour la vénération du veau d'or. Cet appel à "apprécier ce qu'on a" va amener à consommer juste...d'autres produits.

    Still, qu'est-ce qu'on peut faire d'autres...? Je renvoie au titre.

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  2. Dans les derniers mois, j'ai souffert et j'ai cogné à une porte, qui je dirais, m'a sauvé la vie.
    Merci à Danielle de chez SOS Suicide.

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  3. Quel beau texte rempli de vérité et de réalisme. Je suis entièrement d'accord avec toi. Bravo!

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  4. mais c'est plus facile à donner comme conseil qu'à faire, j'y reviendrai

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