12 juillet 2010

Festive Val

Ça commence avec un frottement incongru entre les cuisses, à l'endroit exact que toutes les filles minces ne connaissent pas : là où les cuisses en chair se touchent en marchant. Personnellement, je l'ai découvert au début de la vingtaine, à la suite d'une prise de poids juste assez impressionnante pour m'introduire au phénomène. Je n'aurais jamais pensé que marcher l'été à la chaleur en jupe pouvait être aussi désagréable; après 20 minutes de marche, j'ai l'air inconfortable. Après 40 minutes, j'ai l'air d'avoir fait de l'équitation la veille. Au bout d'une heure, j'ai l'air d'une reconstitution dramatique de I didn't know I was pregnant après la perte des eaux. J'en suis même venue à me dire qu'il faudrait que je me colle du tape médical audit endroit pour combattre le frottement, ou encore, que je m'enduise de lube extra résistant pour rendre le tout plus soyeux et moins irritant.

Ça se poursuit avec la constatation qu'un jeune de 12 ans chemine à vélo dans la côte Salaberry, en la descendant à vive allure, sans regarder où il va parce qu'il est occupé à texter. En pleine heure de pointe. Pendant les 10 secondes où j'ai pu admirer son habileté à conjuguer casquette jaune et t-shirt rose, il a faillit s'enfoncer dans une voiture stationnée, se faire frapper en traversant sur une rouge et renverser une vieille dame qui peinait à grimper la côte sous le soleil cruel.

Ça empire avec une mc-employée qui ne connait probablement pas la traduction de fast food puisqu'elle sert LE client qui me précède plus lentement que sa voisine, qui réussit à servir 3 clients pour un même laps de temps. Je pense à Louis-José Houde et à son sketch sur le choix d'une file (''and a medium!''). Moment charmant : le vide de son regard alors qu'elle place pratiquement une à une les frites de ma moyenne dans le contenant cartonné. Moment encore plus charmant : son regard inquiet en constatant que la disposition des vivres dans mon cabaret n'est pas optimale pour pouvoir y rajouter un moyen frite et qu'elle doit, ô malheur, déplacer un hamburger.

Ça s'améliore avec ma fascination pour un garçon d'environ 3 ans qui danse sa vie sur la musique africaine d'avant-show, complètement surexcité de ne pas encore être couché à 9h, si heureux de montrer ses talents de danseur au petit bout de foule qui l'entoure. J'en veux un comme ça. Y fait même des roulades, un vrai champion! J'en veux vraiment un comme ça. Là, genre. Il a une face de Jérémy qui fait des ''ch'' au lieu des ''j''.

Ça se dégrade avec un groupe d'adolescentes erratiques trop occupées à juger le nouveau chum de leur amie (bien évidemment absente ce soir là) pour regarder où elles mettent les pieds et pour se rendre compte qu'elle accaparent le trottoir sur toute sa largeur. L'été va être long, les filles... Vos petits culs tight, si on les additionne tous, bin ils font 3 mètres de large. Hé oui.

Ça se termine sur l'oeil vif d'un babyboomer qui a sûrement connu des temps sexy et qui siffle Wind of Change en marchant au milieu des festivaliers.


_____

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire