31 mars 2012

Tôt

C'était mon mariage, mais je ne connaissais pas le marié. En fait, j'étais entourée d'une bande d'inconnus, mais je savais que c'était ma famille et mes amis, sauf que je ne les reconnaissais pas. La seule chose qui me troublait vraiment, c'est que j'avais oublié de me raser les jambes pour mon propre mariage et que je cherchais un rasoir cheap pour remédier à la situation.

J'étais sur le point d'en trouver un quand le téléphone m'a réveillée. 4 h 30.

Je, voix la plus endormie du monde - Euh, allo?

Voix sexy de gars - Oh non! Oh, non... Heille scuse, j'me suis trompé de numéro... Oh, excuse-moi sérieux, c'est vraiment poche...

Je, séduite par la voix sexy - Eum, bin c'est pas grave là, qu'est-ce que tu veux que j'fasse de toute façon.

Voix sexy de gars - Bin tu pourrais m'engueuler, ou sacrer, m'envoyer chier.

Je - Bin trop endormie pour ça.

Voix sexy de gars - Tu pourrais même me demander une compensation pour le réveil brutal.

Je - Une compensation?

Voix sexy de gars - Une compensation, oui.

Je - Qu'est-ce que tu serais prêt à m'offrir?

Voix sexy de gars - J'sais pas moi, une date? (...) As-tu un chum?

Je, me demandant si je rêve encore - Non. T'as une blonde?

Voix sexy de gars - Non. T'es-tu game de me rencontrer samedi?


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26 mars 2012

L'anniversaire

Dans ma tête, c'est un titre de film d'horreur.

Donc, il y a quelques semaines, c'était l'anniversaire de ma petite soeur, qui a fêté son quart de siècle. Dans l'imagination populaire, je suppose que la scène qui apparaîtrait normalement serait un surprise-party avec mille invités pis beaucoup de boisson.

Ma soeur, elle, préfère partir avec sa vieille soeur faire un tour de char tard le soir dans Sherbrooke en écoutant (...criant) du vieux Céline Dion pis en se bourrant de chips.

On se promène donc proche du bois Beckett en regardant les grosses baraques quand on arrive près d'un nouveau développement. Entre le vieux développement et le nouveau, il y a quelques mètres de route terreuse dans le bois, sans lampadaires. On trouve le petit bout de route vraiment long, soudainement. Au milieu de cette route, après un tournant, une vieille voiture blanche est stationnée, abandonnée, personne en vue.

On baisse le son de Céline, on ralentit, on regarde autour de nous... on commence à se conter des peurs. Ma soeur semi-panique et accélère pour retourner dans les rassurantes lueurs des lampadaires, et là on se met à rire en se trouvant conne de stresser à rien dans le noir.

Mais ça fait pas 30 secondes qu'on rit que la voiture blanche est derrière nous avec ses phares super lumineux à nous suivre presque dans le cul à chaque coin de rue qu'on tourne. Euh. Là ça y est, on est convaincues qu'on a vu quelqu'un aller garrocher un corps dans la forêt et qu'il croit qu'on détient des informations importantes et qu'il nous suit pour nous tuer, c'est clair!

Ma soeur accélère pour essayer de le semer, mais la voiture blanche accélère aussi, puis ma frangine tourne dans une rue sans flasher et l'autre voiture passe tout droit. On se regarde. Céline chante toute seule. On a la chienne. La voiture ne revient pas. On a un peu moins la chienne. Il est minuit. On retourne chez ma mère. Ma soeur impose un nouveau règlement : pas le droit de dire ''voiture blanche'' parce que ça lui fout trop la chienne.

On dort là-dessus, se revoit le lendemain matin, se dit ''voiture blanche'', trouve ça vraiment moins stressant que la veille, se trouve nouille.

Bonne fête Véro :)


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23 mars 2012

Des fois, je magasine chez Zellers

J'achète ma teinture à cheveux, pis des chips, pis 4-5 sacs de cocos en chocolat. La caissière, pas très douée en estimation, me donne un sac beaucoup trop grand. Et Zellers, en plus, m'apprend à réutiliser mon sac beaucoup trop grand. De plein de façons.



Oh oui, plein de façons de réutiliser un sac XXXL en plastique cheap.




5 - Apporter votre lunch. Le lunch de qui, D'UN OGRE?


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Bin finalement je l'ai utilisé pour descendre ma récupération.

13 mars 2012

Sentir un peu moins bon

Je suis malade (encore). Fièvre, toux, courbatures, oreilles qui élancent, gorge qui meurt, le gros kit là. J'ai pas de pilules (deux seuls ''l'' en tout) à prendre. Pis j'ai pas l'énergie ni la tronche de marcher jusqu'à la pharmacie. On appelle ça les limites du piéton et des commerces de proximité.

Fak là, tellement internaute, j'me trouve bin maline de chercher des remèdes de grand-mère pour essayer de me soulager.

Premier constat : j'ai pas de thym frais. Ça élimine la moitié des recettes d'infusions que je trouve.

Deuxième constat : je n'aime pas l'aïl, mais ça au moins j'en ai. Pis j'ai des citrons. Pis j'ai du miel. Go.

Faire bouillir de l'eau et infuser l'aïl. Rajouter du citron et du miel au goût. Boire pendant que c'est chaud. Ressentir à la fois un doux apaisement (chaleur) et un haut le coeur (goût). Retourner se coucher. Ne pas voir de grosse différence dans son état. Avoir de la difficulté à s'endurer. Sentir un peu moins bon.


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10 mars 2012

De la lecture des gences

Hier, dans l'autobus, j'étais assise devant un vrai hipster pour le vrai qui veut qu'on le sache beaucoup qu'il est cool.

Le flagrant de la chose ne venait pas de ses 18 ans ou de ses cheveux en petite motte près du front, ni de ses lunettes motif presque léopard brun sur noir, ni de ses pantalons jaune serin très serrés, ni de ses converses de deux couleurs différentes, ni de son long manteau d'apprenti poète, ni de son sac en bandoulière avec un motif un peu kitsch.

Non. Tout ça, ça va, ça m'est sympathique.

L'élément de comique, c'était la façon dont il tenait son roman pour que tout le monde voie bien la couverture et le titre et sache qu'il lit de l'auto-fiction trash contemporaine quasi mythique même si c'était évident qu'il le commençait à peine et qu'il levait les yeux du texte chaque 2 secondes pour regarder si quelqu'un le regarde et remarque.

Lire Putain dans la 28 qui file vers St-Roch (qui n'a plus rien de nouv0).

Réjouis-toi, je t'ai vu.


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9 mars 2012

Les vrais profs

Quand la relâche arrive, y'a deux sortes d'enseignants.

Dans la première gang, ça s'achète un billet pour le sud pis ça s'envole 2-3 heures après la fin des cours. Ça se fait bronzer en buvant des drinks fluos pendant 7 jours pis ça se fait demander après si y'a fait beau pis si la bouffe était bonne. Ça revient en calculant le nombre de journées avant l'été. Les vrais profs.

Pis y'a l'autre gang, ceux qui passent la moitié de leur semaine à essayer des nouvelles recettes, à vedger et à culpabiliser parce qu'ils n'ont pas fait de planification, et qui vont se faire bronzer en cacanne 2-3 fois pour ne pas avoir l'air d'un mort-vivant quand ils vont revoir les vrais profs. Pis qui paniquent le dimanche soir en regardant Tout le monde en parle parce qu'ils ont l'impression d'avoir été lâches.

En plus, sérieux, y paraît même pas, mon bronzage.


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7 mars 2012

La réunion

C'est pas toi qui l'a demandée, ça te concerne plus ou moins, t'as un trilliard de trucs plus importants à faire, mais tu dois t'y pointer quand même parce qu'elle est obligatoire.

La réunion.

Tu choisis une place stratégique, quelque part vers le coin de la pièce entre deux acteurs dont la présence est aussi peu pertinente que la tienne, en espérant que les débats houleux se tiendront loin de toi et que personne ne te demandera ton avis.

Au début, tu es attentive. Tu prends en note les noms des firmes desquelles vous parlez parce que tu connais pas vraiment les dossiers, mais que tu veux aller approfondir ça après. Tu fais des signes de tête comme tu l'as appris dans tes cours où ça jasait d'écoute active, tu travailles fort pour garder tes sourcils en accents circonflexes et non en barres mornes affaissée.

Après 5 minutes, ton déficit d'attention embarque. Tu ne suis plus la conversation, tu es beaucoup trop occupée à raffiner les détails de ton dessin d'escargot. Tu lui fais un petit environnement avec des fleurs et des abeilles, puis une petite fille/poupée que tu habilles d'une robe à carreaux, mais comme tu es un peu maniaque, tu traces les lignes délicatement pour que les carreaux soient égaux et proportionnés. Tu ajoutes des mots en 3d un peu au hasard sur la feuille, au milieu desquels se retrouvent systématiquement ton prénom, ''love'' pis ''soleil''. Tant qu'à faire, tu dessines un soleil avec des lunettes de soleil et tu fais une bulle pour que ce soit lui qui dise le mot ''soleil''. La marge de droite est pleine, mais il y a encore de la place de l'autre côté de l'ordre du jour, alors tu te fais un autre quadrillé pour te partir une petite game d'ESSO avec toi-même.

Ça réussit à t'amuser quelques minutes, puis tu te tannes. Tu lèves les yeux : ton patron s'obstine avec sa secrétaire sur la procédure à mettre en place pour traiter plus efficacement tel dossier de tel client pour telle raison. Le gars de l'informatique checke ses textos sur sa bébelle pis la dudette de la comptabilité essaie de frôler sensuellement le pied du responsable de projet en-dessous de la table, sauf qu'elle t'accroche le genou. Tu lui lances un regard du genre ''beware, connasse'', et retourne à ta feuille. Elle est pleine de gribouillis.

Tu prends donc le pad de feuilles lignées que tu apportes toujours au cas où il y aurait plus de notes à prendre même s'il n'y en a jamais et tu entreprends de te créer un sudoku, même si t'es pas bin bonne. Un regard à l'horloge t'annonce que ça fait une heure trente que tu perds ton temps, et tu commences un peu à regretter de ne pas avoir apporté ton iPod caché sous ton chandail, les écouteurs dans ton col de chandail Simons, pour au moins pouvoir écouter de la bonne musique.

Alors tu te chantes des tounes dans ta tête. Tu écris même les paroles sur ton pad, fuck que t'es musicale manne.

Pis là ça finit. Tu as une semi-panique quand le responsable de projet dit ton nom, mais c'est juste parce qu'il veut te montrer que la boîte de beignes est enfin ouverte et qu'il en reste un seul de ta sorte.

Fak y te reste juste une heure de travail avant de finir ta journée pis t'as un beigne à l'érable à bouffer.

Tu te rends compte qu'un vrai travail de vraie adulte, c'est un peu comme un retour à la garderie.


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5 mars 2012

Retour dans le placard II

Des fois, on est comme ça, les filles.

On laisse notre chum, on se dit qu'on est bien seule, on rencontre quelqu'un trois jours plus tard, on sort nos plumes pour l'épater, on réussit, on trouve que ça va trop bien, on met enfin le doigt sur ce qui cloche, on range nos plumes pour sortir nos crocs, on mord, on fait mal, on se dit qu'on est bien seule. Les filles sont folles.

Pis y sont comme ça, eux, les gars.

Ils se font laisser, ils se disent ''yes, j'me ferai pu gosser quand j'vais aller jouer 14 heures de temps à NHL en buvant de la bière'', ils rencontrent une fille 3 jours plus tard, ils sont doux et attentionnés et se disent qu'ils ont enfin trouvé une fille pas trop folle, ils la tiennent pour acquis, ils ne comprennent pas pourquoi elle sort soudainement les crocs, ils se font casser les couilles, ils se font laisser, ils se disent ''yes, j'me ferai pu gosser quand j'vais aller jouer 14 heures de temps à NHL en buvant de la bière''. Les gars sont un peu cons.

Pis là, les deux ont une épiphanie et se disent qu'ils pourraient peut-être s'inscrire sur un site de rencontre, que ce serait sûrement différent, plus simple, que la perle rare s'y trouve.

...

Belle gang de mollusques impotents.


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