17 août 2013

Les clés de Suzanne Roy

Prendre l'autobus m'inspirait beaucoup. Je trouve toujours qu'il n'arrive rien quand je suis seule dans ma bagnole. Bin c'est peut-être mieux ainsi.

(Ce texte contient trop de parenthèses.)

Depuis que je suis demi-propriétaire d'une voiture, il va sans dire que je ne fais plus une heure quinze d'autobus pour me rendre au travail.

Non.

Et j'ai toujours pensé que le jour où j'aurais la liberté de sortir de la maison une minute en retard sur mon horaire habituel sans que ça me mettre dans la schnutten,  ma vie serait un monde rose rempli de Calinours. Non plus. Une heure de moins de commute? Une heure de plus d'éparpillage matinal à ne plus savoir quoi mettre comme kit ou à défaire ma coiffure!

(D'ailleurs, je pense que je vais mettre un après l'autre tous mes kits "cutes" de travail et me prendre en photo pour constituer (y'a tuer dans constituer) un genre d'album (j'suis pas game de mettre ma tronche dodue sur Pinterest) dans lequel je pourrai piger à l'avenir mon ensemble de la journée.)

Donc je pars trop tard, j'ai pas déjeuné, je pogne le trafic (si infime soit-il) de la capitale (pas la ville, l'autoroute, d'ailleurs j'dois pas avoir le bon nom parce que je mélange toutes les autoroutes de Québec, et surtout les anciens et les nouveaux noms, wtf, vive Limoilou avec ses rues et avenues sur le modèle New York), je passe me chercher du Tim bien gras et, rendue à ce stationnement gratiss que j'utilise habituellement, je me dis qu'aujourd'hui, je me paie un stationnement dans le vrai stationnement pour m'éviter la marche en ce matin pluvieux d'avril.

YOLO!!

Alors j'arrête à l'entrée du stationnement et j'ouvre la porte de Suzanne pour m'étirer pour regarder combien ça coûte une maudite place de stationnement pour une seule journée. Un prix de fou. Fuck off, je me dis que je retourne à mon autre stationnement.
 
Suzanne Roy est un peu moumoune, Suzanne Roy barre ses portes automatiquement quand son moteur tourne. Suzanne Roy vient de la région.

Suzanne Roy ronronne donc gaiement avec ses portes barrées alors que moi je rage avec les cuisses gelées pis l'estomac creux. J'vous parle même pas de la face de mon Tim-Matin, bien au chaud sur le siège conducteur avec ma sacoche et le reste de ma vie, qui me trouve très drôle de m'être moi-même embarrée dehors.

Tab...

Je ne suis pas membre du CAA, et à cette époque, je ne sais pas encore que n'importe quel membre (aka les autres profs du département) pourrait me faire ouvrir les portes.

Alors j'appelle le chum, qui heureusement n'enseigne pas ce matin là, pour qu'il prenne un taxi jusqu'à Banlieue Creuse pour m'apporter ses clés. Et je gèle à côté de mon auto qui tourne en faisant signe à toute la clientèle du Centre de passer à côté et que c'est normal...

Une chance que j'ai pu en parler sur Facebook et avoir des likes.


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